Artefact + Svart Crown + Hastur

Comme l'a si bien dit le chanteur de Svart Crown : « merci Tours d'être venus si peu nombreux ». Après un Chaos Legion Fest vendredi dernier qui a vu le Belle-Île bondé pour accueillir Inkisitor et Angmar, c'est à peine une quarantaine de metalleux qui se déplace pour cette affiche. On a beau être en semaine, c'est un peu faible, surtout quand on sait que ce sont les vacances scolaires… M'enfin, moins on est de fou plus on respire.
Comme vous avez tous votre carte d'abonnement à mon fan club, vous avez forcément lu ma chronique de Ruins (certifiée lue et non approuvée) où je reproche au groupe un clavier parfois trop en avant et des breaks un peu longuets. Et ce qu'il y a de bien avec le live, c'est que les breaks passent beaucoup mieux, et que les claviers sont moins avant (je vous renvoie plus bas pour ne pas aller plus avant).
Dans ce bar qu'est le Belle-Île, il y a une cave en vieilles pierres (c'est très joli pour les photos) à l'acoustique douteuse : posez un demi cylindre sur un parallélépipède rectangle, lancez-y des ondes sonores et vous imaginerez peut être le résultat potentiellement désastreux du rendu. Et c'est là qu'un miracle se produisit : un ingénieur du son extrêmement compétent a réussi à faire sortir un son potable de cette salle. Certes, le matériel était de très haute qualité mais le pari n'était pas gagné, Inkisitor et Angmar n'ayant pas eu un son franchement folichon vendredi dernier. J'ai envie de m'agenouiller devant un ingénieur du son si compétent, j'ai rarement entendu un son aussi clair et espacé en concert, et je ne croyais vraiment pas ça possible dans cette cave.
A noter que les concerts étaient relativement courts, une heure tout au plus, mais cela m'a au moins permis de discuter longuement avec Alexis pendant Svart Crown et puis après leur set avec Aldébaran de Artefact. Il est fort agréable de pouvoir parler longuement de Sacramentum et de Kathaarsys avec des gens si sympathiques, et je me suis rendu compte avec étonnement que les trois membres auxquels j'ai parlé avaient tous ma chronique en tête ! J'ai donc passé une très bonne soirée en compagnie de gens fort agréables, et je retiens une leçon de cette expérience : ne jamais écouter l'avis d'un bassiste quant à la production d'un chef d'œuvre intemporel comme Far Away From The Sun, il a toujours tort.

Hastur s'avère être une bonne surprise : ce groupe de Tours qui officiait devant son public pratique un black metal aux relents death metal certes fort commun et sans prétention particulière, mais bien joué et très carré. Bon, le groupe n'a pas inventé l'eau chaude et je trouve personnellement que la guitare manquait de réelles pointes de vitesse, mais le tout s'avère être agréable à écouter, la voix du chanteur étant vraiment convaincante, tout comme la rapidité avec laquelle le batteur a repris une baguette suite à la perte de l'une d'entre elles pendant un blast. Après la mésaventure Occultus vendredi dernier, j'ai été agréablement surpris par cette première partie de qualité.

Peu après suivit ma déception de la soirée qu'est Svart Crown. Quand je pense à black/death, je suis plus enclin à penser Aurora Borealis que Gojira, et là il y a tromperie sur la marchandise. Loin de pratiquer du black/death, Svart Crown pratique plutôt un sorte de death moderne thrashisant avec tout ce que cela implique. C'est bien joué, les instruments sont de qualité, le son est en béton (le mélange LTD sur VHT et Jackson sur Bogner rend vraiment bien alors que pris à part les deux sons sont complètement différents), le set est très carré, et ils font à n'en pas douter partie des meilleurs groupes de leur style… mais c'est du modern death, soit précisément tout ce qui m'insupporte à l'heure actuelle dans le metal. C'est donc logiquement qu'au bout du deuxième morceau et après que le jeune public se soit mis à faire un pogo écervelé que je remonte au bar, où moi et mon frère étions les seuls vieux (au moins dans l'esprit) cons réactionnaires… Le public avait vraiment l'air d'apprécier, et c'est le principal pour eux. Le point positif est que ça m'aura au moins laissé le temps de discuter avec des membres d'Artefact.

On en vient finalement au clou du spectacle, groupe pour lequel je m'étais déplacé avec tout l'entrain et la curiosité possibles, à savoir Artefact. Ayant discuté pendant presque une heure avec les membres du groupe juste avant, j'ai pu savoir à quoi je m'attendais, et malgré ma légère déception quand j'ai appris la teneur de la set-list (pas de « Fountain Of The Enchantress » ni de « Stellar Winds »), je dois avouer que leur prestation s'est révélée à la hauteur de mes attentes ! Comme je l'escomptais, les musiciens déjà très impressionnants sur l'album s'avèrent l'être tout autant voire plus en live : le placement peu naturel du chant qui ne faiblit jamais est parfaitement reproduit, le batteur est parfaitement carré même dans les fulgurantes accélérations qui parsèment les morceaux et les deux guitaristes reproduisent à la perfection leurs divers solos.
Le son est quasiment parfait, le clavier n'est pas trop en avant comme on peut généralement le craindre et était parfaitement audible sans être envahissant, malheureusement, la basse était elle trop en retrait tant et si bien que l'on ne l'entendait plus pendant les accélérations, et Aldébaran avec son ampli ENGL est vraiment passé au dessus du reste des instruments, la seconde guitare se retrouvant reléguée au second plan.

Set-list composée en grande partie de morceaux du dernier album (exceptions faites de Castle, Menhir, Eerie Anthem et Sons of Solstice) :
Intro
Gargoyles Unleashing
Medieval Ancestry
Castle (The Underground Galleries)
Catharian Ruins
Menhir
Curse Of The Wizard
Finale
Eerie Anthem
Antares-Son Of Solstice

Au final une très bonne soirée et une excellente prestation d'Artefact. Comme d'habitude, les absents ont vraiment eu tord.

PHOTOS

Artefact Le 19 Février 2008 à Tours, France (Belle-Île) 20 photo(s)