Napalm Death + Suffocation + Warbringer

NAPALM DEATH + SUFFOCATION. Deux légendes du métal extrême le même soir, que rêver de mieux? Affiche inloupable et les Parisiens l'ont bien compris puisqu'en ce mardi 13 mai 2008, la Locomotive parisienne a fait le plein de passagers.

Tout commence à 20h avec WARBRINGER, jeune groupe californien qui a l'immense privilège d'ouvrir pour deux des machines de guerre les plus efficaces en live alors qu'il ne compte qu'un seul album à son actif, War Without End (2008). Ca ne fait pas plus peur que ça aux Américains qui s'en sortent avec les honneurs. Sorte de retour dans les années 80 avec jeans noir serrés et baskets blanches à languette, le thrash de WARBRINGER se veut old-school, entre Exodus et les premiers Slayer, avec des soli branlettes de vibrato tout partout mais ausi varié puisque de nombreux passages mid-tempos headbanguant voire des séquences lentes "ambiancése" viendront se greffer au parties de thrash pure et dure. WARBRINGER aura en plus bénéficié d'un son très correct (juste un peu trop de basse) avec le chant mixé bien en avant. Bonne réponse du public également qui lancera tout de suite les premiers pogos. 30 minutes parfaites pour se chauffer avant l'arrivée des Dieux!


Je veux bien sûr parler de SUFFOCATION, mon groupe de death préféré et un monstre scénique que j'avais déjà pu contempler l'année dernière à la Scène Bastille. Résultat: la boucherie comme prévue, et ce dès l'ouverture avec un énorme "Liege Of Inveracity" et sa slam part de folie! Son énorme (sauf pour la batterie et la grosse caisse proéminente qui couvrait cymbales et caisse claire), setlist de dingue orientée vieux titres (trois morceaux du petit dernier Suffocation mais aucun de Souls To Deny, le reste étant partagé entre Effigy Of The Forgotten et Pierced From Within), pit complètement déchaîné, et un Frank Mullen des grands jours, très en forme vocalement (son chant étant en plus surmixé), heureux comme un môme, tirant la langue à tout bout de champ, avec toujours son gimmick de remuer la main gauche en rythme avec les blasts. Derek Boyer et surtout Guy Marchais sont plus effacés comme à leur habitude et Terrance Hobbs, le père de Steve Urkle, fait le boulot comme il faut avec le peu de charisme qu'on lui connait. A noter que ses dreadlocks sont de plus en plus hauts sur son crâne! Il n'y a que Mike Smith que j'ai trouvé moins bon qu'à l'accoutumée, le bonhomme ayant semble-t-il des problèmes pour tenir les blast-beats (ou était-ce la faute du son batterie déséquilibré?). Globalement, la performance de SUFFOCATION à la Scène Bastille l'année dernière m'avait plus soufflé, question de dépucelage sans doute. J'ai quand même trouvé les New-Yorkais moins carrés que la dernière fois mais néanmoins toujours aussi puissants. Je regretterai également l'abscence de "Breeding The Spawn" que les Américains semblent inexplicablement ne plus vouloir jouer (trop dur à apprendre pour les pièces rapportées?). Gros concert malgré tout, une heure de SUFFOCATION, ça fait toujours du bien!

Setlist SUFFOCATION:

Liege Of Inveracity
Brood Of Hatred
Entrails Of You
Catatonia
Thrones Of Blood
Abomination Reborn
Pierced From Within
Infecting The Crypts
Funeral Inception
Bind Torture Kill


22h10, NAPALM DEATH entre en scène. Je ne suis pas fan du groupe sur album, je reste bloqué sur les deux premiers opus des Anglais (la voix de Barney m'exaspère rapidement), mais en live c'est une toute autre histoire et l'assurance de passer un bon moment. Ce fut à nouveau le cas et cette fois avec un très bon son! Après plus de 20 ans dans le circuit, Barney est toujours aussi allumé, parcourant la scène comme un camé sous PCP. Il est également un excellent communicateur (okay?) qui sait tenir son public, avec des discours anti-religion et anti-fascisme qui font toujours leur effet, et parfois avec humour (Frank Mullen en a d'ailleurs fait les frais lui qui a raté le tour-bus entre la Belgique et la France sur une aire d'autoroute!). Le bonhomme vit ses paroles et on sent la passion dans chacun de ses aboiements. Le bassiste Shane Embury et sa coupe légendaire ridicule a lui aussi toujours la classe et je me demande s'il ne grossit pas à chaque fois que je le vois. Danny Herrera a apparemment déçu du monde, moi je l'ai trouvé imposantt, surtout aux mains (moins au pied). Le problème est venu de Mitch Harris qui semblait crispé. Et du coup cassage de corde et pas de jeu de remplacement ni de deuxième guitare. C'est Terrance Hobbs qui a dû lui en passer. En attendant, plus de 10 minutes de flottement sauvées comme ils peuvent par Barney et Shane et qui auront permi à certains spectateurs de prendre des photos et signer des autographes (!?). L'intensité est donc fortement retombée, mais c'était pour mieux rebondir ensuite. Rarement j'ai vu une fosse aussi surexcitée: pogos, slams, stages-divings, ça n'arrêtait jamais! Côté setlist, pas mal de vieux morceaux pour mon plus grand plaisir: "Scum", "You Suffer", It's A! M.A.N.S. World", "Unchallenged Hate, "Life?", "The Kill", "From Enslavement to Obliteration", "Deceiver" et en final l'énorme "Siege Of Power". En tout et sans compter les 10 minutes de "technical difficulties", NAPALM DEATH nous aura martyrisé pendant près d'1h10, laissant la fosse vidée et sur les genoux.

Setlist NAPALM DEATH:

Sink Fast Let Go
Instinct of Survival
Unchallenged Hate
Suffer the Children
Silence is Deafening
Fatalist
Continuing War on Stupidity
Necessary Evil
It's A MANS world
From Enslavement To Obliteration
The Code is Red... Long Live the Code
When All is Said and Done
Unfit Earth
Scum
Life?
The Kill
Deceiver
You Suffer
Persona Non Grata
Smear Campaign
----------------------------
Discordance
I Abstain
Nazi Punks Fuck Off
Siege of Power

En voilà un concert qu'il était bien! La Loco n'avait pas été aussi pleine et agitée depuis bien longtemps! Une première partie fort sympathique puis deux monstres sacrés du brutal death et du grind, on ne peut qu'en ressortir ravi!