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Fucking Rock'n'Roll Fest (3e jour)

Live report

Fucking Rock'n'Roll Fest (3e jour) L'Esprit Du Clan + The Arrs + As They Burn + Jarell + Otium
Le 03 Juillet 2010 à Paris, France (Maroquinerie)
Modeste festival parisien proposant notamment Satan Jokers, Nightmare et L'Esprit Du Clan, le Fucking Rock'n'Roll Fest a posé ses bagages à la Maroquinerie pour trois journées où éclectisme et chauvinisme ont apparemment été les mots d'ordre, à défaut de la qualité de la programmation qui était très variable en fonction des dates. Mais quand un concert a lieu à quelques minutes à pied de chez moi, je ne fais pas le difficile, surtout lorsque l'affiche contient un groupe en particulier que je prend toujours plaisir à revoir. C'est pourquoi j'ai décidé de n'assister qu'à la dernière journée qui regroupait Otium, Jarell, As They Burn, The Arrs et L'Esprit Du Clan. Loin des concerts habituels auxquels j'assiste, c'est tout de même curieux de voir ce que cette scène hexagonale avait à nous proposer que je suis rentré dans la sympathique salle de la Maroquinerie.

Le festival commence assez tôt avec Otium, jeune formation originaire de la région parisienne venu défendre son premier album : Sacrified Generation, mais si quelques bons passages se détachent du lot comme certains riffs de « Back To Evil », la musique du quatuor m'a réellement laissé sur ma faim. De plus, mon allergie aux chants clairs mal maîtrisés a refait des siennes tout au long du set avec la prestation vocale plus que mitigée du guitariste Guillaume. Pratiquant pourtant une musique qui sait se faire efficace par moment, la sauce ne prend ni sur moi, ni sur la majorité du public qui reste à quelques exceptions près assez frigide. Dans un genre pas forcément très éloigné, je préfère largement les Strasbourgeois de Housebound qui dégagent une énergie purement rock'n'roll sur scène, ce qui n'est pas le cas du relativement long et ennuyeux set d'Otium.

C'est au tour de Jarell de monter sur scène et sans être renversant, le groupe assure déjà bien plus que le précédent. Fort d'un son assez appréciable, les musiciens pratiquent un death alternant entre passages mélodiques et riffs typés industriels suffisamment efficaces pour agiter décemment la fosse qui se fera de plus en plus réactive tout au long de la soirée, mais encore une fois l'insertion de chants clairs niais et inutiles vient noircir le tableau jusque là respectable. C'est donc assez rapidement que je me vois attendre la fin du set, car même si la musique de Jarell comporte quelques plans entraînants, ce n'est absolument pas mon genre de death favori, les quelques vocaux clairs de Krys m'empêchant de toute façon toute accroche. Quoi qu'il en soit, il en aurait fallu bien plus pour m'enthousiasmer et c'est donc après un concert en demi-teinte que le groupe quitte les planches de la Maroquinerie, me laissant assez inquiet quant à la qualité du reste de l'affiche.

C'est enfin un groupe que je connais au moins de nom qui investit la scène, puisque c'est As They Burn qui débute son set sur leurs visiblement habituels samples bruitistes. Fort d'une reconnaissance et d'un soutien plus qu'étonnant et prématuré en vue de leur très courte discographie, le groupe nous sert un deathcore lourd et efficace qui fleure bon le déjà entendu. Mais, s'il ne révolutionne aucunement ce genre qui en plus d'avoir saturé à une vitesse déconcertante, à aussi tendance à me lasser rapidement, le quintette délivre une prestation énergique qui fait un véritable ravage dans le public. Enchaînant breaks et mosh-parts tous aussi prévisible les uns que les autres mais toujours accrocheurs et bien placés, les musiciens sont assez communicatifs et le vocaliste assez charismatique pour faire passer un bon moment. Loin d'atteindre la puissance et l'efficacité des leaders du genre, As They Burn s'en sort finalement avec les honneurs mais s'affiche par la même occasion comme un groupe de deathcore de plus, certes efficace et entraînant mais ne possédant pas encore les éléments nécessaires pour se détacher du lot.

L'affluence dans cette assez petite salle touche à son apogée lors de l'entrée de The Arrs que le public est venu soutenir en masse et on le ressent dès les premières secondes du set. Mais contrairement à certaines groupies du premier rang, je n'apprécie que moyennement les coups de pieds et de genoux du chanteur en pleine poire, ni le fait de me faire écraser les doigts presque volontairement par le reste des musiciens qui ne savent visiblement pas faire un minimum attention au public (je précise au cas ou, que sur la totalité des groupes que j'ai vu en live, dont la plupart sont des centaines de fois plus violents que la musique tout de même assez conventionnelle du groupe, c'est la première fois que ça m'arrive ce qui ne laisse que très peu de doute quant à leur faible professionnalisme). On m'a expliqué un peu après que “c'était normal, que c'est ça The Arrs, un groupe vraiment extrême sur scène”, mais il ne faut pas abuser non plus et limiter un peu sa consommation de substances illicites, n'est pas Napalm Death qui veut ! C'est donc assez agacé que je fuis ces musiciens qui ne contrôlent plus leurs corps. Mais même de loin, je resterais sur un avis très négatif de ce groupe, qui joue pourtant dans une cour relativement proche de celle de L'Esprit Du Clan que j'affectionne particulièrement. J'exagère sûrement, mais je suis bien trop borné pour revenir sur mon jugement, alors ne comptez pas sur moi pour remettre les pieds ne serait-ce qu'une fois à un de leur concert ou pour jeter une oreille sur un de leur album et je ne raterais de toute façon pas grand chose.

C'est un peu déçu de ma soirée après les prestations de quatre groupes dont seule celle de As They Burn m'a à peu près convaincu, que j'attend l'arrivée du sextuor qui je le sais, remettra les pendules à l'heure et clôturera de la meilleure manière qui soit ce festival. La salle s'étant nettement vidée, c'est dans un contexte bien plus agréable que L'Esprit Du Clan entame son set sur le très bon « Et Caetera ». Ne me demandez pas pourquoi j'aime L'Esprit Du Clan qui est pourtant un groupe loin de faire l'unanimité, mais le fait est que humainement et musicalement, j'ai toujours aimé voir ces lascars sur scène. En première partie de Lamb Of God, puis de Napalm Death, je n'ai jamais été déçu de leurs prestations énergiques et puissantes. Les membres communicatifs et charismatiques, font vraiment plaisir à voir et profitent en plus d'une longue setlist remarquablement efficace. Des habituels « Révérence » et « Circus Frénésie », au plus rare « On Rase Pas Les Murs » en passant par le particulièrement adapté « Dans Cette Fournaise » jusqu'aux morceaux issus du dernier album : « La Théorie Des Armures », « L'Enfer C'est Le Notre » ou « Nouvelle Drogue », le set ne connait pas un seul point faible, enchaînant les compositions qui font mouche à tout les coups avec une dextérité que seules les longues années à écumer les planches peuvent permettre. De plus, ce concert étant leur dernier sans le second vocaliste Shiro, parti boxer en Thaïlande, c'est avec une rage particulière que le groupe surpasse incontestablement toutes les prestations précédentes et me fait oublier immédiatement tous les points noirs de la soirée. C'est donc une fois de plus que L'Esprit Du Clan me fait ressortir satisfait, après un troisième show irréprochable et justifiant à lui seul le déplacement malgré le niveau plus que variable du reste de l'affiche.

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