Aura Noir + Nekromantheon + The Great Old Ones
Live report
Aura Noir + Nekromantheon + The Great Old Ones Le 20 Octobre 2012 à Paris, France (Nouveau Casino)
Plus d'un an que je n'étais pas venu au Nouveau Casino, salle de la rue Oberkampf pourtant réputée pour son son et sa mezzanine à merch. Et c'est à une affiche thrash de haute volée que l'on va avoir le droit ce samedi soir puisque les Norvégiens de NEKROMANTHEON et AURA NOIR ont sorti deux des meilleurs albums thrash de l'année avec respectivement Rise, Vulcan Spectre et Out To Die.
Mais avant cela, ce sont les Bordelais de THE GREAT OLD ONES qui devaient ouvrir le bal. Deux groupes de thrash supportés par un groupe de... post-black metal! La cohérence de l'affiche en prend un coup! Alors je me doutais que ça n'allait pas être pour moi. Et en effet j'ai connu plus intense comme concert, la musique des Français reposant surtout sur l'ambiance instaurée par de longues séquences hypnotiques et planantes pas vraiment efficaces en live même si ça m'a semblé plutôt bien fichu dans le style. Mais ce qui m'a empêché de piquer du nez, ce sont les quelques accélérations presque blastées que le combo place entre deux passages ambient, ou certains mid-tempo plus catchy. Ça, ça passe mieux! On saluera aussi le double chant arraché des deux guitaristes, assez convaincants dans leur rôle. Niveau son, le rendu est clair et agréable. Quant au public, le Nouveau Casino, pratiquement vide au début, se remplit heureusement peu à peu mais les Parisiens resteront plus spectateurs qu'acteurs face à une musique qui de toute façon n'appelle pas aux mouvements de foule. Sans être captivé, la demi-heure de set fût en tout cas moins pénible que ce que je craignais. Et puis, c'est toujours mieux que Blacklodge!
Changement de décor un quart d'heure plus tard. La soirée va vraiment pouvoir commencer avec NEKROMANTHEON qui était venu promouvoir son dernier album, le redoutable Rise, Vulcan Spectre sorti en début d'année sur Indie Recordings. Ça promettait de charcler sévère et c'est exactement ce qu'il s'est passé malgré des soucis techniques qui ont obligé les Scandinaves a joué sous la forme d'un trio pendant les deux-trois premiers morceaux, le guitariste de session Bestial Tormentor ayant dû se batailler avec un ampli récalcitrant. Pas vraiment un problème pour le groupe qui a mis le pit en feu même avec une guitare en moins. NEKROMANTHEON, ça n'invente rien, c'est même vite répétitif mais alors qu'est-ce que ça envoie! Voilà donc le public réveillé et ragaillardi par le thrash brutal des Norvégiens, entre Slayer et le Sepultura de Schizophrenia et Beneath The Remains, mêlé à du teuton qui tâche à la Kreator pour davantage d'extrémisme. Tchouka-tchouka à fond les ballons renforcé par une batterie très en avant, riffs rapides et acérés à l'ancienne, enchaînements de solos chaotiques et frénétiques, vocaux agressifs, la poésie n'était pas la bienvenue! Les titres s'enchaînent, les pogos aussi et le groupe semble très heureux de l'accueil réservé par la capitale française qui s'est sans doute pris une bonne claque. NEKROMANTHEON laissera sa place après 40 minutes (juste avant de commencer à devenir redondant) d'un set ultra efficace qui va laisser des traces.
21h30 et déjà l'heure du dernier groupe, la tête d'affiche AURA NOIR, histoire de reprendre un peu de tartine norvégienne, moins connue que l'omelette mais bien plus mémorable. Sauf que dès le 1er morceau, c'est le drame. Bouillie sonore, la batterie couvre tout, les guitares sont inaudibles. Quasi impossible de reconnaître le morceau d'ouverture. On prie Satan pour que ça s'améliore, ce qui sera fait au cours du 2ème morceau. On va dès lors pouvoir savourer ce déballage de rythmiques primaires et de riffs primitifs comme on les aime. Putain que ça bourre, encore plus que pour NEKROMANTHEON puisque AURA NOIR n'hésite pas à incorporer quelques influences black dans son thrash! Je vous laisse deviner l'agitation de la fosse, entraînée par le tchouka-tchouka diablement entraînant du batteur live Kristian Valbo (également dans Obliteration, groupe avec deux membres de NEKROMANTHEON) qui donnera aussi un peu dans le d-beat. Et quand ça n'envoie pas la purée, c'est du mid-tempo brise-nuque qui vous passe dessus, miam! AURA NOIR est satisfait du résultat, notamment un Apollyon (Ole Jørgen Moe) très en verve et un Aggressor (Carl-Michael Eide) tout sourire malgré son handicap puisque l'ex-Ved Buens Ende, Satyricon, Ulver et Dimmu Borgir joue à moitié assis sur un fauteuil, conséquence d'une chute de quatre étages qui lui a fait perdre l'usage de ses pieds. Blasphemer (Ava Inferi, Nader Sadek, ex-Mayhem...) est lui beaucoup plus discret, se contentant d'assurer ses parties de grattes. Il faut dire qu'il est le seul avec le batteur à ne pas chanter. Apollyon et Agressor, comme sur album, s'échangent en effet le rôle de frontman selon les morceaux, permettant une variété bienvenue. Agressor a une voix assez grasse entre Tom G. Warrior et Lemmy alors que le timbre d'Apollyon se fait plus écorché. Côté setlist, "the ugliest band in the world" venait avec un nouvel opus sous le coude, Out To Die, sorti également chez Indie Recordings. Et si le quatuor scandinave ne l'a pas oublié, il a fait honneur à toute sa discographie, piochant dans ses cinq full-length, des plus blackisants Black Thrash Attack ("Conqueror", "Destructor", "Sons Of Hades") et Deep Tracts Of Hell ("Deep Tracts Of Hell") au petit dernier Out To Die ("Trenches", "Abbadon", "Priest's Hellish Fiend") en passant par The Merciless ("Black Metal Jaw") et Hades Rise ("South American Death", "Death Mask", la "rock song" "The Stalker", "Hades Rise" en final), avec en bonus une reprise bandante de Venom ("Heaven's On Fire") qui sentait bon le old-school. Un nouveau problème technique viendra gâcher un peu la fin du set des Norvégiens, Blasphemer quittant ses comparses dix minutes avant la fin en raison d'un nouveau souci d'ampli. Pas de quoi en faire un drame, AURA NOIR ayant mis tout le monde d'accord bien avant. Une heure de thrash qui défouraille comme ça, on en redemande!
Comme prévu une bonne soirée même si j'émettrais quelques doutes sur la présence de THE GREAT OLD ONES. Non pas que le groupe soit mauvais, je ne suis pas amateur de post-black pour juger, mais les placer en ouverture de deux groupes de thrash bas du front, c'est un peu tendre le bâton pour se faire battre. J'aurais bien vu Deathhammer et/ou Tantara pour compléter le carré magique norvégien 2012. Quoiqu'il en soit, NEKROMANTHEON et AURA NOIR ont assuré malgré quelques soucis sonores peu habituels au Nouveau Casino. Une nouvelle preuve que le thrash, il n'y a vraiment rien de mieux en live!
(Keyser)
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Samedi pluvieux, samedi heureux? En tout les cas, c'est avec enthousiasme que je me rends au Nouveau Casino pour une soirée Thrash qui s'annonçait sur le papier particulièrement saignante avec notamment la présence de deux groupes Norvégiens particulièrement vindicatifs dans leur genre: les jeunes de NEKROMANTHEON et les cultes AURA NOIR. Pour compléter cette affiche, Garmonbozia a fait appel aux Bordelais de THE GREAT OLD ONES. Un choix étonnant qui manque peut-être de cohérence mais qui au final n'est pas pour me déplaire puisque j'ai particulièrement apprécié leur premier album, l'excellent Al Azif, dans un registre Post-Black Metal Lovecraftien.
L'ouverture des portes était annoncée pour 19h00. Arrivé un peu en avance, cela me laisse ainsi le temps de retrouver mon collègue Keyser venu lui aussi se délecter de ces douces mélopées Thrash. Une fois rentrés dans l'enceinte du Nouveau Casino, nous constatons qu'il n'y a vraiment pas foule. Nous grimpons alors à l'étage pour faire un tour au merchandising. Rien de fou si ce n'est des t-shirts AURA NOIR à 20€. Je passe mon tour sans rechigner et m'en vais m'assoir sur les tabourets providentiels situés le long de la salle. Un endroit parfait pour apprécier le Post-Black Metal de THE GREAT OLD ONES. Les Bordelais investissent ainsi la scène à 19h30 pétantes en faisant résonner les premiers accords d'"Al Azif", titre d'ouverture de l'album du même nom. Premier constat après seulement quelques secondes, le son est excellent. Même de mon tabouret, je suis en mesure d'apprécier pleinement les multiples facettes de la musique de THE GREAT OLD ONES. Son mélange de Black Metal atmosphérique et de mélodies Post-Rock fonctionnent donc aussi bien que sur album. C'est peut-être même un peu trop propre pour finalement se démarquer d'une écoute sur disque. Le public, encore éparse bien que grandissant, semble intéressé par la musique de THE GREAT OLD ONES mais ne montre pas de signes particuliers d'enthousiasme si ce n'est quelques applaudissements polis. Le groupe composé d'excellents musiciens, jouera une petite demi-heure, nous offrant ainsi les titres "Al Azif", "Visions Of R'lyeh", "Jonas" et "The Truth". Si je reconnais les qualités évidentes d'un point de vue musicale et technique (riff, compositions, technique de l'ensemble, atmosphère générale), j'avoue avoir plus de mal à y rentrer en live. L'aspect aérien et introspectif est ce qui me saisit le moins, préférant en concert la notion d'immédiateté. Cela ne change en rien mon opinion au sujet de THE GREAT OLD ONES et de son album Al Azif que je trouve véritablement excellent, seulement, en ce samedi soir, ce n'était probablement pas ce que j'étais venu tout à fait chercher malgré une prestation (presque) parfaite (ne laissant même que peu de place à l'improvisation).
Changement d'ambiance radicale avec le premier des deux groupes Norvégiens de la soirée, les redoutables NEKROMANTHEON. La mise en place est rapide et le groupe prend très vite possession de la scène. Cheveux longs, t-shirts noirs, tatouages... On change clairement de registre pour attaquer dans le vif avec un Thrash Metal virulent et sans ambages. Et autant dire que le public ne s'y trompe pas. Si celui-ci était relativement parsemé pour THE GREAT OLD ONES, il est déjà plus nombreux et surtout nettement plus actif. Ainsi, les nuques se délient, les bras se tendent fièrement, les cris tendent à fuser et c'est parti pour quarante minutes de Thrash certes peu original mais parfaitement bien exécuté. Sindre Solem, chanteur/bassiste, fait preuve d'une énergie à toute épreuve et n'hésite pas à haranguer la foule. Même lorsque le groupe perd son second guitariste pour des problèmes techniques (Bestial Tormentor) pendant plusieurs minutes (on a bien cru qu'il ne reviendrait pas), NEKROMANTHEON ne se laisse pas démonter, enchaînant deux titres comme si de rien n'était. Evidemment, la différence est perceptible, surtout en terme d'impact sonore, mais ne gâche en rien la dynamique général du show dont les titres s'enchaînent les uns après les autres. Le groupe survole sa discographie en s'attardant un peu davantage sur son dernier album, l'excellent Rise, Vulcan Spectre chroniqué ici même. Pied au plancher, NEKROMANTHEON démontre que le Thrash a encore de beaux jours devant lui tant cette musique, simple mais tellement énergique, réussirait à convaincre en live n'importe qui.
Même punition avec les excellents AURA NOIR que je découvrais ce soir. Oui, je sais, le groupe existe pourtant depuis plusieurs années et son nom est largement plébiscité au sein de l'underground Black/Thrash mais que voulez-vous, on ne peut pas tout connaitre. Une écoute rapide sur YouTube avant de partir m'avait laissé entendre que je serais certainement réceptif à leur prestation. Et effectivement, il ne m'a pas fallu bien longtemps pour rentrer dans le set des Norvégiens malgré des problèmes de son évident sur le premier titre. Heureusement, cela sera très vite rattrapé et nous permettra ainsi de profiter pleinement de ce Thrash/Black vindicatif et sans demi mesure mené par Appolyon et Agressor. Si ce dernier joue désormais sur une chaise, cela ne l'empêche pas de nous livrer une quantité de bons riffs et de soli et de s'amuser autour du mot Paris qu'il ne cessera de scander tout au long de la soirée. Les deux bonhommes se partagent ainsi le micro au fil de la setlist. Si j'ai une préférence pour le chant plus agressif d'Appolyon, les vocalises d'Agressor ne sont pas sans un certain charme, procurant aux titres sur lequel il chante un côté plus crade et rock'n'roll. Comme pour NEKROMANTHEON, AURA NOIR semble survoler sa discographie, passant ainsi de son album Black Thrash Attack ("Conqueror", "Destructor") à Out TO Die ("Trenches", "Abbadon") sans oublier Deep Tracts Of Hell, The Merciless ("Black Metal Jaw") ou encore Hades Rise ("Hades Rise", "Death Mask"). Bref, une setlist variée et intense ne souffrant d'aucun temps mort. On appréciera également l'excellente reprise de Venom avec le titre "Heaven's On Fire". Malheureusement, la fin du show sera entaché par un problème technique voyant ainsi AURA NOIR privé de Blasphemer, son second guitariste. Une fois encore, cela ne semble gêner personne.
Au final, malgré un léger manque de cohérence avec la présence de THE GREAT OLD ONES, j'ai passé une excellente soirée avec ces trois groupes. Les Bordelais d'abord qui nous ont livré un excellent Post-Black Metal aquatique d'excellente facture qui devrait toutefois s'émanciper d'un côté un peu trop propret pour réussir à exciter les foules. Ensuite les redoutables NEKROMANTHEON et leur Thrash puissant et nerveux aussi efficace que peu original. Et enfin les excellents AURA NOIR que je découvrais ce soir et qui m'ont servit une bonne petite claque de Thrash mâtiné de Black Metal comme je l'aime. Une très bonne soirée où des groupes de qualité s'enchaînent sans longueurs et nous délivrent des prestations intéressantes, énergiques et passionnées. A refaire, sans l'ombre d'un doute.
(AxGxB)
2 COMMENTAIRE(S)
citer | borispider 22/10/2012 23:58 | | Il y avait 16 chansons, la 2ème étant Forlorn Blessings To The Dreamking |
citer | Vu à Rennes la veille. L'accueil des Bretons a semblé beaucoup plus enthousiaste qu'a Paris. Il parait que c'était sympa de mélanger un peu les styles sur l'affiche, moins redondant. Super son a Rennes aussi. |
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22/10/2012 23:58
22/10/2012 13:28