Neurotic Deathfest 2013 - 3ème Jour

DAY 3: To Asgaard, We Fly

Rhaaa déjà le troisième jour, ça passe trop vite. Petit café au soleil, petit sandwich, petite bière et premiers flocons d’avoine venus de Bavière…

DEFEATED SANITY (Main Stage| 14h30-15h10)

J’aime beaucoup ce groupe que je ne connais que depuis quelques mois et j’appréhendais légèrement qu’ils se produisent sur la grande scène. Au final, c’est bien le seul reproche que je peux faire à leur prestation qui était vraiment intense, mais qui aurait eu un impact beaucoup plus fort dans un espace plus confiné. Toutefois, leur sens inné du riff qui tache et leur groove, à la DEVOURMENT, m’ont fait passer un excellent moment qui a fait office de beaucoup plus qu’un simple warm up de début de journée. J’aurais certes voulu apprécier de plus près leur technique (le bassiste utilise régulièrement le tapping sur des parties très rapides par exemple) mais cela n’enlève en rien à la prestation des bavarois de chez Willowtip et entendre des morceaux comme "Engulfed in Excruciation" ou "Verses In Deformity" m’aura définitivement rallié à leur cause. Du très bon.

J’hésite, quelques secondes, entre aller boire une bière en entretenant la couleur noirâtre de mes poumons et aller voir THE MONOLITH DEATHCULT. Je retiens la première option.

DECREPIT BIRTH (Main Stage| 15h40-16h20)

A peine débarqués du bus et avec 10 minutes de retard, les Américains ont quand même pu assurer leur set entier, eux qui tournaient avec CRYPTOPSY et CATTLE DECAPITATION à travers l’Europe ces dernières semaines et que j’ai eu l’occasion de voir près de chez moi récemment. Une nouvelle fois, j’ai pris un plaisir fou à les voir sur scène même si 30 minutes de show, c’est beaucoup trop court. La setlist enchaîne des morceaux ("Of Genocide", "The Infestation", "The Gathering Of Imaginations", "The Resonance", "Diminishing Between Worlds", "Symbiosis") de leurs trois albums et se conclut par une reprise parfaite de DEATH: "Crystal Mountain". Son excellent (malgré un temps de mise en place fortement réduit), technique parfaite, bon esprit… rien à dire, ces mecs assurent et j’espère un jour pouvoir les voir en tête d’affiche, ils le méritent amplement.

Impasse sur CLITEATER même si j’aime bien ce groupe mais il faut penser à l’enchaînement qui suit.

INCANTATION (Main Stage | 16h50-17h30)

Je n’ai jamais été un grand fan de ce groupe même si leurs qualités (noirceur, riffs caterpillar…) sont indéniables. Pourtant, j’ai hyper apprécié leur dernière sortie "Vanquish In Vengeance" si bien que je tenais quand même à les voir et j’en attendais même beaucoup en fait. Au final, j’ai eu la même sensation qu’à l’écoute de leurs albums : ça va vite, c’est sombre, quand ça ralentit, ça pèse une tonne, mais malgré tous ces ingrédients riches en calories, je ne suis pas plus entré que cela dedans. John McEntee (Guitare, chant) ayant eu un problème de corde sur deux morceaux, ce qui l’obligea à lâcher sa guitare pour ne prendre que le micro, cela n’a pas aidé à rehausser mon impression sur leur prestation qui était bonne mais sans plus. A revoir en tête d’affiche peut-être pour mieux m’imprégner de l’ambiance mortuaire des compositions des Américains.

UNFATHOMABLE RUINATION (Green Room | 17h30-18h10)

Direction la Green Room pour ce qu’il convient d’appeler un massacre, tout simplement. Je tiens à remercier Niktareum pour m’avoir fait découvrir ce groupe via sa chronique de "Misshapen Congenital Entropy" qui est une véritable orgie de brutal death technique et guttural. Sur scène, leur prestation m’a mis une énorme tarte dans la gueule, ni plus ni moins. Les Anglais ont vraiment frappé fort sur ce coup-là et je les ai trouvés encore plus gras et gore que DEVOURMENT, ce qui n’est pas une mince affaire tant les texans excellent à ce niveau. Le chanteur, en empruntant beaucoup à la gestuelle de Frank Mullen de SUFFOCATION, et l’ensemble du groupe d’ailleurs, mettent le feu sur scène. L’audience a été hyper réactive à cette énergie et leur set nous a globalement tous mis à terre. "Pantheonic Synchroscheme", "Futile Colossus Decapitated" ou encore "Carved Inherent Delusion" (j’adore la fin de ce morceau) sont autant d’uppercuts et de droites assénés dans nos faces par les Anglais, faciles vainqueurs par K.O. du combat qu’ils nous ont livré.

EXHUMED (Main Stage | 18h10-18h50)

Deux jours après DEATH TO ALL, Matt Harvey est de retour sur scène avec les meilleurs rejetons que CARCASS ait pu enfanter: EXHUMED. Venant de me faire défoncer par UNFATHOMABLE RUINATION, je n’étais pas contre reprendre quelques coups à la condition que ces derniers soient bien placés. Mission accomplie, ça a été le cas, c’était génial. Intensité, délire goret (le gratteux a gerbé à l’issue d’un solo avant de se faire réanimer au défibrillateur par un homme masqué, venu auparavant s’amuser sur scène avec une tronçonneuse, ambiance B movie garantie !). Pour le reste, son parfait, bonne setlist ("All Guts No Glory", "Ersthilfe", "As Hammer To Anvil"…) ; un vrai régal ponctué par "The Matter Of Splatter" et une tête coupée vidée de son sang sur les personnes au premier rang ! Gore, j’adore.

CENTURIAN (Green Room | 18h50-19h30)

Les jambes se font de plus en plus lourdes mais pas de répit, faut enchaîner pour aller voir CENTURIAN dans la Green Room. "Contra Rationem" est un album que j’ai vraiment apprécié même si sa durée de vie est plutôt faible. En 40 minutes, ils l’ont quasiment joué dans son intégralité et sur scène, les Hollandais font mieux que sur disque : ça gueule plus, ça va plus vite… bref ça ponce et leur evil death metal a semblé mettre d’accord tout le monde. Les solos, quasiment tous en tapping, sont extrêmement rapides tout en gardant un rendu audible et surtout, sans surenchère inutile. Un bien bon moment qui relance mon intérêt pour ce très bon groupe et qui fait office de bon apéro en prémices des légendes qui se mettent en place sur la grande scène.

POSSESSED (Main Stage | 19h30-20h20)

J’ai déjà raté deux rendez-vous avec les cultissimes Américains, dont une fois très récemment à 30 km de chez moi (oui, j’ai honte). Il était donc impossible cette fois que je fasse l’impasse sur les pionniers du genre même si j’ai énormément de mal, je l’avoue, à réécouter leurs albums.

Pour autant, l’excitation à l’idée de voir POSSESSED, là, devant mes yeux, est à son comble et je ne vais pas être déçu par ce qui arriva derrière. Alors certes, il ne reste que Jeff Becerra comme membre d’origine mais entendre enfin en live "The Exorcist", "Pentagram", "Seven Churches" ou encore "The Eyes of Horror" est un vrai régal. Le côté plus qu’old school du tout (dégaines, solos, jeu du batteur et vieux morceaux bien speed) fait plus que mouche et voir Jeff Becerra aussi à l’aise sur scène, malgré le fauteuil roulant, donne du baume au cœur. 50 minutes de bonheur et un voyage aux origines du death metal, sans DeLorean, plus que mythique. Culte, tout simplement.

MAGRUDERGRIND (Green Room | 20h20-21h)

Changement de style dans la Green Room avec le groupe de grind Américain MAGRUDERGRIND. Les gars sont trois sur scène. Une gratte, une batterie, un chanteur et pas de basse mais ça suffira amplement pour tout défoncer ! Je me suis régalé : du grindcore pur jus, énergique, des gros molards et un côté ‘on s’en bat les couilles, on va tout niquer’ jouissif. Leur chanteur est un vrai malade, il le prouva d’ailleurs en se jetant dans la foule façon rocketeer (désolé de citer des purges) ! Dément et beaucoup plus convaincant que sur CD mais c’est le cas de nombreux groupes de Grind, genre musical gagnant en intensité et en force en live. Impossible de rester de marbre devant un tel groupe, j’y ai laissé pas mal d’énergie et la pause qui suivra sera essentielle.

Pause forcée donc après un gros enchaînement non-stop depuis INCANTATION. Je n’avais pas envie de louper CRYPTOPSY mais les ayant vu 15 jours avant et les revoyant probablement au Hellfest, c’était le seul créneau que j’avais trouvé pour me caler. Surtout, il faut garder des forces pour se frapper CATTLE DECAPITATION.

CATTLE DECAPITATION (Green Room | 22h-22h40)

Vu il y a peu près de chez moi avec CRYPTOPSY et DECREPIT BIRTH, je ne pouvais pas faire l’impasse sur un groupe que j’adore et dont le "Monolith Of Inhumanity" est l’album de l’année 2012 pour moi. Gros bol, ils jouent en grande partie des morceaux tirés de cette perle de violence sur cette tournée et rien à dire, c’est un véritable charnier sur scène. Du sweeping en veux-tu en voilà, des blasts, des crachats… Les mecs sont peut-être vegan mais ils ont su à coups sûrs trouver d’autres sources de protéines pour avoir autant d’énergie à délivrer.
"The Carbon Stamped", "A Living, Breathing Piece of Defecating Meat", "Testicular Manslaughter", "Lifestalker", "Do Not Resuscitate", "Your Disposal", "Forced Gender Reassignment", "Intro to Carnage", "Colon-Blo", "Kingdom of Tyrants" furent autant d’occasions pour mon pote et moi d’envoyer les poings, de suer comme des porcs et surtout de se faire mal à la nuque. 40 minutes, c’est peu dans l’absolu mais avec décapitation de bétails, c’est amplement suffisant ! Terrible. Si c’est le tofu qui fait ça, filez m’en une tranche !

Les bonbons commencent à coller aux papiers, les odeurs de mouflons et de fond de cuves s’entremêlent… j’attends UNLEASHED pour me rafraîchir en espérant qu’un vent glacial les accompagne…

UNLEASHED (Main Stage | 22h40-23h45)

Dernière tête d’affiche pour un festival qui est passé drôlement vite. Je n’ai jamais été fan du Big Four du death suédois et à vrai dire, ce dernier a toujours été pour moi un Big one constitué des seuls et uniques ENTOMBED. Après l’annonce de l’ajout d’UNLEASHED au line-up, j’ai jeté une oreille au dernier album des vikings, "Odalheim", et j’avoue avoir été plus que surpris par leur death/black d’excellente facture et ponctué par des soli majestueux. Leur set a été conforme à la belle impression que m’a laissé ce groupe sur album : du très bon. Grosse présence scénique, riffs death, black et thrash parfaitement combinés, soli exécutés de main de maître et titres fédérateurs : "Fimbulwinter", "Hammer Battalion", "To Asgaard We Fly", "This Time We Fight", "Victims Of War"… (Un chanteur qui prononce parfaitement les titres, ça aide les profanes comme moi!) J’étais déjà crevé mais avec UNLEASHED, c’est le marteau de Thor qui aura fini de m’achever. Contrat rempli pour les suédois et public visiblement conquis par les fils d’Odin. Je peux aller me coucher maintenant… merci les gars et merci également pour ce bel hommage rendu à Jeff en buvant dans une corne ; la classe suédoise.

Les autres groupes de la journée non cités: THE LAST SHOT OF WAR, RE-ARMED, MALIGNANT TUMOUR, RECTAL SMEGMA.

BILAN :

Chaque année, le Neurotic Deathfest propose, pour tout amateur de musique extrême, une affiche plus qu’alléchante et le tout pour un prix dérisoire (pass 3 jours early bird acheté moins de 80€). Ça faisait longtemps que je voulais y aller et pour une fois, le timing a été bon pour moi. De plus, quoi de mieux pour une première d’y aller pour célébrer les 10 ans d’un festival qui mérite amplement sa réputation.

C’est certes intense et physique de ne se taper que du death metal (et ses dérivés) pendant trois jours et pourtant, grâce à des sets bien calibrés entre 40 minutes, pour la majorité des groupes, et autour d’une heure, pour les patrons, cela n’est pas aussi épuisant que j’aurais pu l’imaginer et cette fête du gras fut finalement parfaitement digeste.

Ajouté à cela le fait que ce soit un festival indoor, pour les happy few, car la contenance max est de 2500 personnes et je pense que l’on était environ 2000 par jour, dans une salle placée dans un petit centre-ville plus qu’agréable et avec toutes les commodités (bars, coffee shop, McDalle, KFC…) et vous obtenez un festival qui, à l’instar de son cousin Stoner/Doom/Psyché du Roadburn, en devient incontournable.

Mes seuls bémols concernent la taille des salles Green Room et Batcave qui, selon les groupes qui y passent, peuvent être rapidement suffocantes et déconseillées aux claustrophobes, mais également les emplacements du merchandising qui pour moi n’était pas optimaux (au Roadburn, le bâtiment en face de la salle est monopolisé pour accueillir les stands des groupes ce qui permet plus de confort).

Mais je chipote car dans l’ensemble, c’était vraiment une orgie et je conseille fortement aux amateurs de le faire au moins une fois, l’affiche étant chaque année jouissive dans le genre et la qualité sonore des lieux, vraiment remarquable.

LINE-UP COMPLET:

ANTROPOMORPHIA
BODYFARM
BURIED
CARCASS
CATTLE DECAPITATION
CENTURIAN
CLITEATER
COCK & BALL TORTURE
CREPITATION
CRYPTOPSY
DEATH TO ALL
DECAPITATED
DECREPIT BIRTH
DEFEATED SANITY
DEVOURMENT
ENEMY REIGN
EXHUMED
HAEMORRHAGE
HAMMERCULT
IMMOLATION
INCANTATION
INIQUITY
INTERNAL SUFFERING
MAGRUDERGRIND
MALIGNANT TUMOUR
MORBID SAINT
NECROPHAGIA
OBSCURA
PIG DESTROYER
POSSESSED
PUTRIDITY
RE-ARMED
RECTAL SMEGMA
REPULSION
STRONG INTENTION
SVART CROWN
THE LAST SHOT OF WAR
THE MONOLITH DEATHCULT
TRIBULATION
UNFATHOMABLE RUINATION
UNLEASHED
VADER
VALLENFYRE
WORMED

SITE OFFICIEL: http://www.neuroticdeathfest.com
FACEBOOK (vous y trouverez des liens vers des photos et des vidéos): https://www.facebook.com/neurotic.deathfest

DOSSIERS LIES

Neurotic Deathfest 2013 Mai 2013