Toxic Holocaust + Exhumed

Dimanche soir, jour de match, je dois bien vous avouer que je ne m'attendais pas à trouver autant de monde aux abords du Glaz'art pour cette soirée fort sympathique mais ayant pourtant un goût de déjà vue. Bah ouais, entre un EXHUMED dont le dernier passage à Paris remonte à juin dernier (au Klub) et Joel Grind qui se plaît maintenant à nous rendre visite quasiment tous les ans depuis 2011, cette affiche n'avait rien de très excitant. Enfin sur le papier car on tient là deux groupes au potentiel scénique particulièrement développé. Pour ma part, je n'ai donc pas réfléchis plus de 30 secondes pour me décider à prendre le chemin du Glaz'art en ce dimanche soir particulièrement froid et venteux.

L'affiche étant plutôt mince (deux groupes seulement), les petits gars de Hibooking on donc décidé d'ouvrir la soirée à 19h00 par un DJ Set de Noisey. Sans grand intérêt pour ma part, je décide donc d'arriver une quinzaine de minutes avant le début du set d'EXHUMED annoncé pour 20h30. Le temps nécessaire pour me rendre à la table de merchandising pour dépenser mes quelques euros. Finalement, il n'en sera rien puisque les deux groupes sont venus les mains dans les poches, tout juste quelques t-shirts et splits Iron Reagan/Exhumed a priori déjà sold out.Bon bah tant pis...

EXHUMED investit les planches avec quelques minutes de retard sur l'horaire annoncé. Après avoir perdu encore 5 autres minutes à s'organiser dans le noir, voilà que résonne le générique d'introduction de la série The Walking Dead. Le violon angoissant de la célèbre série de chez AMC laisse rapidement la place aux guitares saturées du duo Harvey/Burke, à la basse imposante de Rob Babcock et aux assauts punitifs de Mike Hamilton. Bien content de pouvoir assister à une prestation des américains (la dernière remonte pour moi à leur tournée européenne pour la sortie d'Anatomy Is Destiny), je dois malheureusement admettre que j'ai bien vite déchanter. J'ai ainsi du arpenter toute la salle à la recherche du spot idéal. Devant, derrière, à gauche, à droite, au centre, avec ou sans boules quiès... Rien n'y a fait, peu importe l'endroit où je me trouvais, impossible pour moi de capter quoi que ce soit des guitares. Ces dernières étaient noyées par la batterie (particulièrement mise en avant) et la basse. Seuls rescapés, les quelques leads et soli qui ont étrangement réussit à trouver leur chemin jusqu'à mes oreilles frustrées. Quelle déception et surtout quel ennui, surtout quand le reste de la salle semble passer un bon moment. De ce que j'ai pu capter ici et là, Exhumed à fait un tour d'horizon de sa discographie en insistant bien évidemment sur son petit dernier, le sympathique Necrocracy. Le set des Américains a toutefois été illuminé par la présence d'un docteur fou en combinaison verte venu réanimé un Bud Burke a priori en arrêt cardiaque suite à un solo de guitare totalement dispensable. Après trois tentatives désespérées au défibrillateur plastique, le docteur fou opte pour une solution plus radicale: un beer bong. Voilà, voilà, on rigole bien, sauf moi qui après une prestation de quarante cinq minutes à ne presque rien capter fini par rigoler un peu jaune...

A ce stade de la soirée, ma seule hantise était donc que le son pour TOXIC HOLOCAUST soit aussi catastrophique que pour EXHUMED. Je décide donc de me placer au plus près de la scène, sur le flanc gauche histoire d'être face à la guitare. Après quelques minutes, Joel Grind et ses deux acolytes investissent les lieux. La mise en place est rapide et les Américains rentrent très vite dans le vif du sujet. Dès les premières mesures, je comprends que mon calvaire est terminé et qu'enfin je vais pouvoir me mettre à headbanger au son des riffs incroyablement primaires mais efficaces de Joel. Ayant déjà vu le groupe deux fois en trois, force est de constater que la setlist n'a pas énormément changé depuis. Bien sur, TOXIC HOLOCAUST profite de sa venue en Europe pour présenter au public quelques nouveaux titres tirés de son dernier album en date, le très bon Chemistry Of Consciousness. Pourtant, sur un total de dix-sept titres, le trio n'en jouera que trois nouveaux ("Awaken the Serpent", "MKUltra" et "Acid Fuzz"). Pour le reste, TOXIC HOLOCAUST alterne entre des titres de Conjure & Command ("Agony Of The Damned", "Bitch", "I Am Disease"), An Overdose Of Death... ("Wild Dogs", "Nuke The Cross", "Endless Armageddon", "In The Name Of Science", "The Lord Of The Wasteland", "Gravelord"), Evil Never Dies ("War Is Hell", "666) et d'autres titres issus de EP ou de splits. D'une simplicité extrême, la musique des Américains est particulièrement efficace et encore plus en concert. Le public ne s'y trompe pas et il ne faut pas plus de quelques secondes à Joel et ses camarades pour mettre à feu un Glaz'art plus motivé que jamais. Les riffs à trois notes fusent alors que Joel s'arrache la gorge sur son micro.
Alors que le set vient tout juste de débuter voilà qu'une minette vraisemblablement alcoolisé et moulée dans un leggins simili-cuir décide de monter sur scène. Cette dernière commence à prendre quelques photos (avec flash /facepalm) et décide d'inviter sa copine blonde en mini-short en jeans. Si la seconde est plus hésitante, la dernière se met alors à danser lascivement en mode pute R'N'B/Hip Hop/Lap Dance. A ce moment là le temps s'arrête, ce décalage entre ces deux danseuses improvisées et les petits gars TOXIC HOLOCAUST à quelque chose d'incroyablement gênant. Après quelques minutes, les deux demoiselles prisent enfin d'un soupçon de bon sens décident de quitter la scène pour le plus grand bonheur de tous. Elles referont néanmoins leur apparition un peu plus tard mais cette fois-ci de façon plus discrète. Ouf! Bref, les aléas du direct bien vite oubliés face à la prestation sans faute d'un TOXIC HOLOCAUST maître des lieux. Le groupe tire sa révérence sur deux excellents morceaux, les redoutables "Bitch" et "666" qui feront lever les points et chanter le public. Parfait.

Une soirée qui se termine donc plutôt bien malgré un début plutôt alarmant. Je regrette en effet que le son pour EXHUMED n'est pas été meilleur car ce point de détail m'a complètement gâché la prestation des Américains. Quel dommage de ne rien pouvoir capter de ce Death Metal Carcassien pas très finaud mais diablement efficace. Heureusement, TOXIC HOLOCAUST reste une valeur sûre qui ne m'a jamais déçu. Ainsi, les trois thrashers américains ont su défendre leur réputation en mettant tout le monde d'accord. Une note extrêmement positive pour relever une soirée qui avait plutôt mal débutée.