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Brixia Deathfest II - 1er Jour

Live report

Brixia Deathfest II - 1er Jour Atomic Aggressor + Deteriorot + Diabolical Messiah + Ritualization + Slaughtbbath + Turbocharged + Violentor
Le 25 Septembre 2015 à Brescia, Italie (Circo Colony)
À la base, le Brixia Deathfest n'avait pas trouvé sa place dans mon agenda malgré une affiche fort alléchante. J'avais plutôt coché le samedi 26 septembre pour le Harder Than Steel en Allemagne. N'ayant pas trouvé de partenaire pour m'accompagner sur ce long trajet en voiture et fatigué par l'excellent NRW Deathfest dans le même pays la semaine passée, j'y ai finalement renoncé. Ce week-end s'annonçait donc sans concert, au repos à la maison. Un programme qui ne m'emballait pas des masses! Vu le bon temps que j'avais passé à Wermelskirchen, notamment grâce aux excellents DETERIOROT, l'idée de partir en Italie pour le Brixia Deathfest a commencé à me titiller. D'autant que, si le BDF et le NRWDF partageaient pas moins de sept groupes sur leur affiche (DETERIOROT, RITUALIZATION, DIABOLICAL MESSIAH, ATOMIC AGGRESSOR, PRION, NATRON et AVULSED) le petit festival transalpin proposait quelques pépites exclusives comme MEFITIC et surtout mes chouchous de DEAD CONGREGATION. Difficile de résister! Du coup, je me suis décidé deux jours avant. Oui, je vais au Brixia Deathfest!

Un sacré périple en train depuis Paris qui me fera passer par Lyon et Turin où une correspondance m'emmènera à Milan puis Brescia (Bresse en français mais ça pue!). Debout 3h30 du matin, arrivé à l'hôtel à 16h30 (un putain de palace !)! Le temps de souffler un peu et de prendre une bonne douche avant de rejoindre la salle du Circo Colony où les concerts devaient débuter à 18h30. Celle-ci se situe au fond d'une zone industrielle tristounette à la périphérie de la ville, près d'une ligne de chemin de fer. Un cadre peu séduisant mais je n'étais pas venu pour le paysage, au demeurant agréable hors de cette zone avec les Alpes visibles au loin et de jolis maisons aux couleurs chatoyantes. Paul Zavaleta de DETERIOROT avec qui j'avais sympathisé au NRW Deathfest m'accueille chaleureusement, surpris de me voir ici alors que je lui avais dit ne pas pouvoir venir. Le guitariste de RITUALIZATION, également rencontré en Allemagne la semaine dernière, l'accompagne dehors. Le temps de blablater et les portes s'ouvrent enfin, me permettant de découvrir le Circo Colony, club privé dont il faut être membre pour y avoir accès (5€ l'entrée, ça va!). La salle me fait bonne impression. Assez vaste, bas de plafond, elle propose un grand bar et un coin canapés pour se reposer. Sur les côtés sont installées les différentes distros (dont l'omniprésent Dani de Revenge Productions qui a servi de chauffeur aux Américains de DETERIOROT) et le merchandising des groupes. Première grosse déception, les organisateurs n'ont pas fait imprimer de merch officiel du festival. Ni t-shirt, ni hoody, ni patch, rien, que dalle! Bien dommage car le design du flyer était plutôt cool et c'est toujours un moyen de faire rentrer un peu d'argent dans les caisses! Deuxième motif de mécontentement, le prix de la bière, 4€ le demi! Après la pinte à 2,50€ au NRW Deathfest (bon ok c'était de la Bitburger donc de la pisse!), ça fait mal au portefeuille déjà bien amoché par les billets de trains et l'hôtel. Quant à la scène, puisque l'on est tout de même venu pour ça, elle se situe au fond sur la gauche et surprend par sa grande largeur et sa profondeur peu commune. Et le premier groupe a déjà commencé à jouer!


VIOLENTOR (18h30-19h00)

Il s'agit d'un trio italien dont deux membres font désormais aussi partie des cultes Hobbs' Angel Of Death d'Australie. Première fois que j'entendais le nom du groupe et que donc j'écoutais leur musique. Une première rencontre ma foi très satisfaisante, VIOLENTOR balançant un thrash punky, rock n' roll, crade et furieux des plus efficaces. On a connu plus varié et moins basique mais le côté bad-ass à l'arrache, les tchouka-tchouka à fond de train et même les blasts vigoureux ont fait de ce premier concert un moment d'une grande finesse comme je les aime! Le son s'avère en plus très bon! Seul reproche, de l'autre côté de la scène, la fosse est quasiment vide et peu réceptive. Bizarre pour un groupe du pays. Est-il encore tôt pour nos amis italiens? Niveau musique en tout cas, ça commence bien!


TURBOCHARGED (19h15-19h45)

Et ça continue sur le même rythme! Sur le même style aussi j'ai envie de dire car les similitudes entre TURBOCHARGED et VIOLENTOR sont flagrantes. Les deux formations partagent en effet un esprit punk et rock 'n roll qui les rend très plaisants en live où l'efficacité doit primer. TURBOCHARGED se fait cependant plus varié que les Transalpins. Si le combo aime aussi les rythmiques binaires enlevées, il se laisse aller à davantage de mid-tempo bien gras. La musique de TURBOCHARGED se fait ainsi plus death metal. Précisons que TURBOCHARGED vient de Suède, rien de plus normal que ça transpire le death 'n roll! Malgré la plus grande diversité de jeu de TURBOCHARGED que VIOLENTOR, il faut tout de même avouer que le style reste assez répétitif et pas très original. Pas du tout un problème sur scène pendant 30 minutes d'un show suffisamment efficace pour atteindre son objectif. Côté public par contre, c'est toujours aussi vide!


RITUALIZATION (20h00-20h40)

Le premier des deux groupes français invités à ce Brixia Deathfest (AOSOTH jouera demain soir). Comme pour beaucoup de combos à Brescia en ce dernier week-end de septembre, j'avais déjà vu RITUALIZATION la semaine passée au NRWDF. Mon historique avec la formation remonte toutefois plus loin, depuis sa première démo tape prometteuse envoyée en CD par le frontman Manu pour chronique et un show corsé à la Pena Festayre en 2009 en première partie de Bloody Sign. Depuis, le groupe a changé de logo (j'avais pu le voir au Wolf Throne en 2013), a sorti un EP que je n'ai pas eu l'occasion d'écouter et un split avec Temple Of Baal que, lui, je possède. Un premier full-length est en préparation et devrait voir le jour l'année prochaine. Retour au concert de ce soir pour la petite branlée habituelle. J'ai même trouvé la prestation du quintette supérieure à celle en Rhénanie du Nord-Westphalie, pourtant fort savoureuse. Meilleur son en Italie (notamment niveau batterie, on pouvait se délecter sans peine des blasts-beats sauvages de Blastum grâce à une caisse claire qui claquait du feu de Satan!) et un petit je ne sais quoi dans la performance des musiciens qui m'ont fait plus apprécier le set d'aujourd'hui. Pour ceux qui ne connaissent pas les Français, RITUALIZATION pratique un blackened death metal guerrier avec un petit côté ritualiste (logique vu le nom!) bien mis en exergue par le chanteur toujours aussi possédé sur scène, les yeux révulsés et le micro utilisé comme objet de culte. Ses acolytes restent eux concentrés sur leur instrument sans trop bouger (si ce n'est un peu de headbanging), bien décidés à bourrer mais de façon carrée. Bref, ça envoie sévère et c'est la guerre, on n'est pas là pour rigoler! Quant au public, lui, il n'est encore pas là tout court!


SLAUGHTBBATH (21h00-21h40)

Vendredi, c'est Chili! On n'a pas souvent l'occasion de voir des groupes de là-bas en Europe mais là, on est gâtés! Les premiers Sud-Américains à faire leur entrée en jeu sont ceux de SLAUGHTBBATH que je ne connaissais que de nom, surtout parce qu'il s'agit de la formation de Daniel Desecrator (basse et chant), célèbre pour ses excellents dessins surtout dans le milieu black metal bestial occulte. Sans surprise, c'est exactement ce que joue SLAUGHTBBATH. Et sans surprise, je n'aime pas! Tout ce qui est apparenté au "war metal" (terme que je n'apprécie pas en plus) à la Blasphemy, Conqueror et compagnie, ce n'est pas vraiment mon truc. Trop bordélique, trop répétitif. Quasiment jamais de vrais bons riffs. Cela dit, sur scène, il s'avère plus facile d'apprécier un minimum ce genre radical, surtout après quelques pintes. Ce qui était mon cas. Du coup, je sais que je n'aimerai pas sur album et que je n'ai pas été subjugué par le show du combo de Santiago tout en ayant pu passer un assez bon moment à secouer la tête comme un idiot pendant les blastouilles foutraques majoritaires. J'avoue que la fin m'a tout de même paru longuette mais il faut accorder au genre une certaine efficacité en live.


DIABOLICAL MESSIAH (22h00-22h45)

Deuxième exemple que le Chili ne fait pas dans la dentelle, voici DIABOLICAL MESSIAH qui avait pu montrer sa finesse de jeu au NRW DF. Là aussi c'est très répétitif, on ne comprend pas tout ce qu'il se passe mais je préfère quand même ça à SLAUGHTBBATH. Il faut dire que mis à part la brutalité dégagée et la mentalité jusqu'au-boutiste affichée, le style des deux entités sud-américaines n'est pas tout à fait comparable, DIABOLICAL MESSIAH s'adonnant plutôt à du pur brutal death metal evil qui ferait presque passer le vieux Krisiun pour un orchestre de kermesse! Blasts mitraillettes ininterrompus, riffs made in hell, growls puissants et haineux de l'imposant frontman, il n'y a pas de place pour l'amour ici! Et le groupe d'enchaîner les titres qui ont un peu trop tendance à se ressembler, les riffs ne ressortant pas assez de cette mixture extrémiste pour pouvoir faire le distinguo. Du coup ça part fort puis ça lasse de plus en plus, même si comme je l'ai dit, j'ai plus apprécié ce type de radicalisme que celui de SLAUGHTBBATH. En tout cas, si ça continue de bastonner à mort sur scène, la fosse reste calme et très peu remplie. Vous êtes où les Italiens? Moi qui m'attendais à des shows furieux plein de Ritals fanatiques bourrés! Il y a bien un peu plus de monde à l'extérieur mais on ne peut pas dire qu'il y ait foule! Étonnant pour une telle affiche!


DETERIOROT (23h00-00h00)

Il n'empêche que les concerts défilent à une vitesse folle! Nous voilà déjà arrivés à l'avant-dernier groupe pour cette première journée pas trop chargée. Une des étapes les plus importantes pour moi avec DEAD CONGREGATION qui m'a convaincu de ramener mes fesses de l'autre côté des Alpes. Il s'agit en effet des Américains de DETERIOROT que j'avais déjà eu le plaisir de rencontrer la semaine passée au NRW Deathfest pour leur toute première date en Europe. J'avais pu discuter avec tous les membres, notamment le leader Paul Zavaleta qui m'avait raconté ses péripéties pour trouver un batteur (le 5ème fut le bon!) et ne pas annuler les deux dates européennes prévues. Malgré une mise en place approximative résultant d'un manque de pratique évident du nouveau cogneur de fûts, le show du combo en Allemagne m'avait beaucoup plu. La prestation de DETERIOROT en Italie fut bien meilleure car plus carrée et longue. Pas d'interruption en plein milieu d'un morceau pour cause de cafouillage cette fois. Non, une performance de choix délivrée par des musiciens heureux d'être là (le batteur restera toutefois très concentré sur son jeu pour éviter le couac du NRW) et ravi de l'accueil réservé par le public italien certes toujours peu nombreux mais très réceptif à la musique du quatuor du New Jersey. Paul Zavaleta, tout sourire de voir le show se dérouler à merveille, plaisantera d'ailleurs régulièrement avec son auditoire. Si vous n'avez pas lu mes chroniques de ses deux albums, sachez que DETERIOROT fait dans le death metal old-school dans le plus pur esprit des années 1990 entre scène américaine côte Est (le combo du New Jersey a souvent été comparé à Incantation) et scène européenne (en particulier la Suède avec un son de guitare bien gras qui buzze). Les parties lourdes ou mid-tempos s'enchaînent aux passages rentre-dedans, les riffs evil en tremolo alternent aux mélodies sombres inspirées. Logiquement, les Américains privilégient leur premier full-length, In Ancient Beliefs, sorti seulement en 2000 mais ne contenant que des morceaux de la première moitié de la décennie précédente. "The Afterlife" ouvre le bal suivi de l'excellent "Unholy Return" et son mid-tempo mélodique tellement jouissif d'autant que le son s'avère de très bonne facture. On aura aussi le droit à "Eternal Darkness", "Manifested Apparitions Of Unholy Spirits", "Endless Hauntings Of Demons And Despair", "Fallen Misery" et "In Ancient Beliefs". L'autre album The Faithless, sorti en 2009 sur Xtreem Music et qui, même si inférieur, n'a pas à rougir face à In Ancient Beliefs, n'est pas pour autant oublié avec la bourrine "The Panthoms Cry", la entre-les-deux "Into The Abyss Of Sorrow" et la très doomy "Alone And Cold", que ce soit dans le rythme ou les paroles tristes, en clôture d'un show qui a dépassé toutes mes espérances. Quel pied d'entendre en live des morceaux d'un groupe que je n'aurais jamais pensé avoir la chance de voir sur scène un jour! Et là, je les vois deux fois en une semaine! Les mecs sont en plus des crèmes et j'ai eu le plaisir de sympathiser avec le chanteur guitariste Paul Zavaleta au growl si particulier ainsi qu’avec le guitariste Steve Horvath (qui me passera un promo de son autre groupe Kalopsia) avec lesquels j'ai même eu la chance de manger le lendemain au bar restaurant situé juste en face du Circo Colony. Paul me confiera que de nouveaux morceaux sont en préparation, hâte d'entendre ça! Musique excellente, son nickel, musiciens sympathiques, difficile de retirer de ce concert autre chose que des points positifs! À noter en plus les bonnes nouvelles de la future réédition de In Ancient Beliefs sur Xtreem Music (je vais pouvoir dégager ma version minimaliste de Blackened Records!) et une possible tournée européenne l'année prochaine. Ça bouge pour DETERIOROT et je suis bien content pour eux!


ATOMIC AGGRESSOR (00h15-1h20)

Si le gig de DETERIOROT valait à lui-seul le déplacement dans le haut de la Botte, d'autres groupes m'ont mis de belles claques. ATOMIC AGGRESSOR, troisième et dernier groupe chilien de la journée, est sans doute celui qui m'a mis la plus grosse. Pas une surprise cela dit vu que je restais encore marqué par leur prestation de haut vol à Wermelskirchen vendredi dernier. Eh oui, encore un doublon entre le NRW et le Brixia mais ça ne me dérangeait tellement pas vu comment les Chiliens avaient retourné le AJZ Bahndamm! Rebelote au Circo Colony! Après les Allemands, au tour des Italiens de se prendre une leçon de death metal à l'ancienne! En véritable vétéran de la scène, ATOMIC AGGRESSOR va enchaîner les riffs et les brûlots dont tous portent en eux fièrement l'essence même du death metal. J'avais applaudi leur premier full-length Sights Of Suffering en 2014 (ils auront mis le temps après une formation en 1985!), c'est encore plus puissant en live. Ce death metal old-school thrashy qui rappelle les débuts de Morbid Angel me fait un effet boeuf! Tchouka-tchouka endiablé, blasts rageurs, mid-tempos casse nuque, la musique des Sud-américains est d'une efficacité redoutable, à la fois violente, sombre et groovy. Quel feeling dans les riffs, les mélodies, les solos dont certains sont vraiment de toute beauté, bien mis en valeur par un son à nouveau à la hauteur. C'est bien des vieux, ça! Le chant râpeux du bassiste frontman à la bouille des plus sympathiques ajoute encore une couche à l'aura old-school classe dégagée par le groupe pendant tout son set. Un set qui a vu jouer des titres de l'unique album ("Faceless Torment", Curse Of Creation", "Spawn Of Doom", "Sights Of Suffering") mais aussi beaucoup de vieilleries savoureuses (regroupées sur la très recommandable compilation Rise Of The Ancient Ones) avec en vrac "Bloody Ceremonial", "Beyond Reality", "Bleed In The Altar", "The Ancient Burial" ou encore "Twilight Spectres". Malgré le manque de spectateurs, ATOMIC AGGRESSOR joue à fond pour les gens présents qui ont l'air d'apprécier le spectacle. Le guitariste se montre de plus en plus remuant alors que les minutes défilent et son gosier se remplit. Il invitera d'ailleurs tout le monde à venir boire après le show qui durera plus d'une heure. Merci pour l'invitation les gars, je vous aime bien mais moi je suis claqué et j'ai encore plus de 2 kilomètres à pied à me taper pour rentrer à mon hôtel!


Mais ça, c'est de la bonne fatigue! Moi qui me suis décidé à la dernière minute à venir à ce Brixia Deathfest deuxième du nom, je sais déjà que je ne regrette pas mon choix. Seuls l'affluence ridicule et le manque d'ambiance ont déçu en cette première journée. Comme d'habitude, les absents ont eu tort car tous les groupes ont montré des qualités, avec une apothéose sur les deux derniers grâce à DETERIOROT et son death metal old-school puissant et inspiré et à ATOMIC AGGRESSOR dont le death thrashy a su invoquer les Grands Anciens. Mention bien également pour les deux premiers combos VIOLENTOR et TURBOCHARGED, rock 'n roll et punky à souhait, sans oublier RITUALIZATION toujours aussi impeccable et implacable avec son blackened death virulent. SLAUGHTBBATH, trop bestial et répétitif et DIABOLICAL MESSIAH, dont la mixture ultra brutale et evil s'est révélée incompréhensible, sont ceux qui m'ont le moins marqué. Le samedi s'annonçait tout aussi intense, en espérant que le public réponde davantage présent!

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