We Are a Young Team #5
Live report
We Are a Young Team #5 Celeste + Jakob + Thisquietarmy + Year Of No Light
Le 23 Avril 2016 à Metz, France (Les Trinitaires)
Conversation habituelle avec les vénérables collègues Matpewka et FleshOvSatan :
- Bon, on va à Metz?
- Ouais mais non, c'est relou et y a rien à faire là-bas. C'est aussi joli que chiant, ville de tristus quoi.
- Mais c'est pour voir Year of No Light…
- Haaaaan mais j'ai la flemme et il fait froid. :(
- Y a Celeste qui joue avec.
- Mais fallait commencer par là!
Nous quittons ainsi la civilisation nancéienne et le confort d'un appart où il fait chaud pour se rendre en Moselle sur fond de Dominique Young Unique, nouvelle égérie de Matpewka, afin d'assister au We Are a Young Team Festival où sont programmés les deux groupes français sus-cités mais également le combo néo-zélandais Jakob et le one-man band canadien Thisquietarmy. On se gare loin de la salle, on se les pèle en marchant une vingtaine de minutes en faisant patienter Kedran dans le froid, avant d'arriver aux Trinitaires.
Premier constat positif : la salle est grande et permet de se positionner sans encombres en dépit d'une foule nombreuse, bien qu'encore clairsemée au moment d'accueillir Thisquietarmy. Et au contact du drone atmosphérique du musicien, les réactions du public semblent divisées : vous apercevrez d'une part ceux qui trouveront le set aussi emmerdant que de regarder le tour de France avec ses grands-parents et iront se chercher une bière au beau-milieu du concert, ceux qui restent par politesse tout en se faisant chier bien gentiment, et les autres qui seront complètement pris dedans, vous les reconnaissez à leurs yeux fermés et à leurs mouvements frénétiques. Inutile de dire que je suis dans la troisième catégorie et que j'ai été complètement emballé par les compositions du Canadien. Celui-ci nous balance de véritables murs de son, sur lesquels la guitare s'occupe d'offrir d'agréables variations. Certains riffs à la The Angelic Process m'ont sans doute aidé à être immergé dans l'atmosphère Ô combien prenante de Thisquietarmy, Quarante minutes (plus ou moins) qui passeront ainsi très rapidement, ce qui ne sera pas le cas pour tout le monde. Mais je suis bien content d'avoir assisté à une entrée en matière aussi réussie.
On affronte à nouveau le froid de Metz en sortant de la salle pour aller chopper une bière et acheter du merch, histoire de patienter pendant un court changement de plateau. Si Jakob est affiché en tant que tête d'affiche sur les billets du festival, ils seront pourtant les seconds à se produire. Et dire que j'attendais ce set avec une grande impatience est un doux euphémisme, tant je suis client de leurs albums et en particulier de l'excellent Solace. Et je ne peux remercier assez la formation néo-zélandaise pour avoir joué en grande partie des pistes de ce disque, comme « Pneumonic » ou « Malachite ». Officiant dans un registre post-rock/post-metal plus en raccord avec le thème de la soirée, Jakob est bien loin de l'école Godspeed You! Black Emperor ou Mono, privilégiant avant tout une forte dose d'énergie au sein des morceaux. Une puissance parfaitement retranscrite sur scène au travers de compositions cohérentes et variées, qui feront leur effet auprès du public, celui-ci étant bien plus impliqué que pour le groupe d'ouverture. Si les Néo-Zélandais sont encore trop méconnus sur la scène post-rock/metal, nul doute que le concert de Metz leur aura permis de se faire de nouveaux adeptes. Même mes collègues tristus auront apprécié!
Voilà probablement le groupe que j'étais le plus impatient de voir : Year of No Light. Ayant déjà vu les Français un certain nombre de fois, je sais d'avance que je vais adhérer au set. Cette expérience positive se renouvellera à Metz, bien que je déplore encore et toujours un temps de démarrage un poil trop long, le titre « Tocsin » n'étant pas, à mon goût, le plus passionnant du combo. Mais une fois les titres d'Ausserwelt interprétés, autant dire que je suis littéralement transporté ailleurs. Mention spéciale pour l'excellente « Hiérophante », aussi puissante et poignante scéniquement qu'en studio. L'atmosphère s'assombrit fortement aux Trinitaires et le voyage introspectif de Year of No Light aura fait son effet chez nombre de spectateurs. Une valeur sûre, que je vous conseille de voir au moins une fois. L'expérience en vaut la chandelle.
Forcément, une soirée aussi parfaite devait forcément se clôturer sur un point d'orgue. Et difficile de demander mieux qu'un set de Celeste pour cette tâche. Adhérant complètement aux compositions des Lyonnais en studio et ayant déjà été confronté au quatuor en concert, je m'attendais ainsi à une excellente prestation mais je dois bien reconnaître avoir été plutôt déçu de ce côté là. Les éléments qui font la force des Français sont pourtant bien présents : la fumée qui recouvre la scène, les lumières qui traversent l'obscurité de la mise en scène de Celeste, ainsi que le talent du groupe leur permettant d'assurer avec professionnalisme de bout en bout. Malheureusement, le son ne leur rendra pas justice, rendant le chant complètement inexistant. La voix de Johan aura bien du mal à se frayer un chemin dans ce magma bouillonnant, qui prendra peu à peu des allures un peu trop uniformes et monolithiques. Cet aspect gênant ne m'empêchera pourtant pas d'être plongé dans le set, d'apprécier cette violence et cette rage ressortant des compositions des Lyonnais, mais il manquait quelque chose ce soir-là pour faire passer la prestation au niveau de l'excellence.
Merci à l'organisation du festival We Are a Young Team pour cette excellente soirée, qui nous aura permis d'assister aux prestations de quatre groupes de qualité. Le festival n'étant actuellement pas terminé et s'étalant en région lorraine sur plusieurs jours, foncez si vous avez l'occasion d'assister à l'une de ces soirées.
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