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Cardiac Arrest + Deadfuck + Pulsating Cerebral Slime

Live report

Cardiac Arrest + Deadfuck + Pulsating Cerebral Slime Le 18 Septembre 2018 à Lyon, France (Rock n'Eat)
Vous connaissez ce sentiment de vide et de désœuvrement après un festival, surtout quand celui-ci s’appelle le Kill-Town Death Fest ? Heureusement pour nous, il y a toujours quelques dates sympas dans le sillage de la fin des fests d’été pour garder un pied dans les salles sombres tout en reprenant progressivement et en douceur son train-train quotidien. J’allais pourtant rester lundi dernier dans un état d’esprit kill-townien le temps du concert parisien de SPECTRAL VOICE/DEMILICH (prestations tout aussi excellentes et avec un son pas tout pourri, bien au contraire, désolée AxGxB !) avant de partir le lendemain dans la capitale des Gaules pour un plateau des plus attrayants. Ceux qui ont assisté au set de CARDIAC ARREST lors de la dernière édition du NEUROTIC DEATH FEST (R.I.P.) en 2015 savent de quoi je parle. Je gardais un souvenir impérissable de leur passage à Tilburg et accessoirement un contact régulier avec Adam Scott, son front-man haut en couleur (du genre à parler super fort, rire tout le temps et à te broyer les côtes quand il te dit bonjour). Annoncé dès le début de l’année 2018 au NRW Deathfest en Allemagne, le gang de Chicago a plus que galéré pour trouver quelques salles voulant bien les recevoir et ainsi compléter le calendrier d’une mini tournée européenne de six dates. J’en profite pour remercier du fond du cœur le Rock n’Eat de Lyon d’avoir accueilli les Américains pour cette unique date française.

DEADFUCK est un sympathique trio lyonnais qui célébrait ce mardi sa première année d’existence. Quel plus bel endroit qu’une scène, locale qui plus est, pour souffler sa première bougie et présenter son EP Affliction ? Avec un nom aussi évocateur que poétique (en hommage à GORGASM), on sait tout de go qu’ils ne sont pas venus pour enfiler des perles, mais bien pour nous offrir un bon petit set de Death/Grind servi par le son au poil de l’équipe du Rock n’Eat. Un(e) bassiste ? Pour quoi faire ? Chris à la guitare et Antoine à la batterie suffisent amplement à mettre un joyeux bordel auditif mais parfaitement distinct, tandis que Diego s’époumone littéralement entre growl et gruik-gruik, en position de squat, les deux mains sur le micro, coudes relevés, s’appropriant progressivement la scène, prenant régulièrement la parole entre les morceaux. Les titres courts (of course !) empruntent au Grind son expéditive brutalité et surtout son chant tout en conservant les qualités techniques du Death avec des instruments maîtrisés et des riffs bien plus travaillés, joués très proprement par un batteur d’un calme olympien lorsqu’il s’agit de massacrer ses fûts et un gratteux appliqué et concentré mais qui se lâchera un petit peu et finira deux morceaux à genoux. Surtout, ne pas être rebuté par le côté DIY de l’EP, leur musique s’apprécie davantage dans sa version live, bien vivante quoi ! Je ne ferai sans doute jamais l’OBSCENE EXTREME FESTIVAL et j’ai bien souvent tourné les talons lors de premières parties de concerts parisiens voire de sets de groupes confirmés au NETHERLANDS DEATH FEST officiant dans le même registre, mais la prestation de DEADFUCK était plutôt convaincante au regard de leur petite année d’existence et de leur courte expérience live. Le groupe a pris du plaisir, c’est une évidence, nous a fait plaisir, c’est une certitude. Nul besoin d’être un gros amateur du genre, si vous avez l’occasion de les voir (et il semble bien que des occasions se présentent prochainement), faites-le ! Vous passerez un agréable moment parce que c’est joué proprement et avec sincérité par une joyeuse bande de potes.





Par souci de conserver un maximum du maigre public de cette soirée pour la tête d’affiche CARDIAC ARREST en raison des contraintes dues à la proximité d’un théâtre et des horaires des transports en commun, c’est ensuite au tour des Américains de monter sur scène. Je n’avais aucun doute sur ce qui m’attendait, la boucherie était prévisible et j’ai été copieusement servie ! Démarrage sans préambule et sur les chapeaux de roue avec There In No Escape, tiré de mon album favori And Death Shall Set You Free suivi de Carnage Your Fate issu de leur premier méfait Morgues Mutilations. Le ton est donné et les morceaux s’enchaînent à un rythme d’enfer, la setlist faisant logiquement la part belle au dernier opus A Parallel Dimension of Despair, avec pas moins de sept titres issus dudit album joués ce soir. Malgré la très faible affluence, les musiciens ne perdent pas une once de motivation et se donnent totalement à cette maigre assistance mais totalement acquise à leur cause (ah la belle brochette de maniacs en t-shirts blancs affalés sur les retours qui a su mettre l’ambiance !). CARDIAC ARREST est venu, avec humilité et bonne humeur dans ses bagages, nous offrir une impressionnante démonstration de Death Metal old school. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus original, je le reconnais, mais c’est d’une redoutable efficacité et toujours accrocheur, car subtilement saupoudré de petites touches de Grind, de Doom, voire de Crust/Punk et on se surprend à sautiller sur Immoral And Absurd ou à growler (en silence pour ma part !) It Taaaaaaaaakes Foooooooooorm ! Sans artifice (aucune mise en scène particulière), ni crânerie (pas de clous, de cuirs ni de sang), ces mecs arrivent sur scène comme ils sont descendus de l’avion, avec juste l’envie de jouer du bon vieux Death Metal qui tâche un peu, mais ne rouille pas, avec un enthousiasme débordant, le sourire jusqu’aux oreilles pour nous parler de la-mort-qui-tue dans la joie et la bonne humeur. Un pur moment de Death Metal, un peu bas de plafond, un peu redneck, mais tellement jouissif ! J’ai beau gloser sur la relative simplicité du travail de CARDIAC ARREST, à bien y regarder, c’est peut-être sans prétention, mais les gars sont quand même d’excellents musiciens : il suffit de regarder les grosses paluches d’Adam Scott se promener avec habilité sur les cordes de son instrument (quand ce ne sont pas ses dents !), la dextérité de Dave Holland sur sa basse cinq cordes sans médiator ou de l’aptitude de Nick Gallichio à blaster pieds nus, tranquille Emile ! Un set mené tambour battant par un Adam Scott expressif, expansif, démonstratif, patron incontestable mais tellement sympathique de ce groupe (il en est le seul membre d’origine), qui au bout de plus de vingt ans d’existence, de passion sans faille et avec six albums au compteur n’a toujours pas acquis la notoriété et la reconnaissance qu’il mérite. En résumé, c’est la fessée, et déculottée encore !





Setlist de CARDIAC ARREST :
There Is No Escape
Carnage Your Fate
Immoral And Absurd
Unforgiving... Unrelenting
It Takes Form
Rotting Creator
Reduced to Ruin
Become the Pain
This Dark Domain
Rise! Part Man/Part Beast
Professional Victim




C’est dans un tout autre registre qu’officie PULSATING CEREBRAL SLIME, à l’origine one-man-band en la personne de CSW, figure de la scène lyonnaise, puisque ce multi-instrumentiste est à la tête de plusieurs projets dont POISÖNCHARGE et TEMPLE OF WORMS. A défaut d’avoir pu se transformer en Rémy Bricka du Goregrind, CSW a depuis été rejoint par deux musiciens confirmés avec ATS à la guitare et TLT à la batterie, tous deux également membres d’AEON PATRONIST. On perçoit aisément une habitude de la scène et une grande assurance, notamment chez CSW, front-man qui ne quitte pas ses lunettes de soleil et dont la silhouette massive s’impose naturellement. J’ai particulièrement apprécié le remarquable travail sur la voix dont les effets sont extrêmement réussis avec un rendu puissamment soufflé et caverneux et l’ambiance résolument inquiétante de l’ensemble. Si vous allez les voir, et je vous incite fortement à le faire si vous en avez l’occasion, ne vous attendez pas à un set Goregrind à la GENERAL SURGERY ou HAEMORRAGE, mais plutôt à une avalanche de riffs oppressants dans une atmosphère solennelle, sombre et légèrement flippante. Je ferai un peu le même constat que pour DEADFUCK, il est préférable de les découvrir sur scène pour apprécier le potentiel incontestable dont ils disposent. Respect à ces trois gars qui ont terminé leur set avec un égal professionnalisme devant une poignée de personnes et ont conservé malgré cela leur sourire et avec qui il est très agréable d’échanger.



C’est quand même désolant de constater qu’un groupe du calibre de CARDIAC ARREST ne soit pas parvenu à attirer un public plus nombreux. Je ne m’attendais pas à trouver le Rock n’Eat plein à craquer, mais si nous nous sommes retrouvés à trente personnes au plus fort de l’affluence, c’est bien un maximum, alors que l’entrée était libre, à chacun de mettre la main au porte-monnaie en fonction de ses moyens. Je ne suis même pas sûre que CARDIAC ARREST reparte avec de quoi payer une paire de godasses à son pauvre batteur ! Pour ne rien arranger, un autre concert de Death Metal était organisé le même soir à Lyon. Sauf que DEFEATED SANITY a également joué devant trente personnes… C’est bien dommage car les deux plateaux se sont en quelque sorte neutralisés et chaque tête d’affiche a perdu la moitié de son potentiel public. Ceci dit, nul besoin d’avoir de grosses pointures ni un sold-out pour passer un bon moment devant de bonnes prestations. J’ai passé une formidable soirée : un groupe que j’adore et que je ne suis pas prête de revoir (j’espère me tromper), deux belles découvertes de la scène locale, des amis, des rencontres, des discussions, de la franche rigolade, de la bonne bière (la carte du Rock n’Eat est quand même super alléchante !), du très bon son (bravo à l’équipe !), une super ambiance, de celle que je ne retrouve pas forcément dans les salles parisiennes.

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Cardiac Arrest
Cardiac Arrest
Death Metal - 1997 - Etats-Unis
  
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Death/Grind - 2017 - France
  
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Pulsating Cerebral Slime
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