Roadburn Festival 2016 - 1er Jour
Live report
Roadburn Festival 2016 - 1er Jour Black Mountain + Converge + Cult of Luna + Der Blutharsch and the Infinite Church of the Leading Hand + Epitaph + Full of Hell + Hangman's Chair + New Keepers Of The Water Towers + Oranssi Pazuzu + Th
Le 14 Avril 2016 à Tilburg, Pays-Bas (013)
C'est historique, voilà le premier report du mythique Roadburn Festival sur Thrashocore ! Bien représentées sur le site, "les musiques lentes et atmosphériques" dont le festival hollandais a fait sa spécialité depuis 21 ans ont enfin un live report de l'institution Roadburn qu'elles méritent ! 4 jours que l'on peut choisir de vivre à sa sauce : en courant de gauche à droite pour voir le plus de groupes possibles sur la tripotée programmés sur les 5 scènes, ou plus posément en bougeant lentement la tête, bien calé devant ses groupes préférés. Bon si vous ne connaissez pas le Roadburn, le mieux reste d'y foutre les pieds ! Allez zoup, place aux groupes, en espérant que cela vous donne envie d'acheter votre pass pour l'an prochain !
1ER JOUR
CULT OF LUNA
Drôle d'idée de commencer la journée par la tête d'affiche, mais rien n'est étonnant connaissant les petits délires du Roadburn. Je n’avais vu les Suédois qu’une seule fois au Hellfest 2013, pour la sortie de Vertikal qui redressait bien la barre après deux albums à l’influence post-rock plus que – voire trop – prononcée. Vous l’aurez donc peut-être compris, Somewhere Along the Highway ne fait pas partie des disques du groupe que je préfère… Or c’est son entièreté qui est jouée pour lancer ce Roadburn, pas de bol pour moi. Si le festival ne pouvait pas commencer de meilleure manière scéniquement, grâce à des lumières de toute beauté et en parfaite symbiose avec les compositions, je suis plus sceptique concernant les morceaux qui se sont enchaînés dans l’ordre de la tracklist originale de l’album. Malgré un deuxième batteur en renfort pour apporter des nuances rythmiques et quelques percussions, je n’ai pas pu m’empêcher de trouver de nombreux passages trop longuets, trop post-rockisant dans ce que le style peut avoir de disons-le, chiant. C’est lorsque Cult of Luna lâche la bride sur « Back to the Chapel Town », ou juste avant lors de quelques passages de « Finland », que je suis le plus happé par ce qui se dégage de puissant sur cette mainstage au son incroyable. Le final « Dark City, Dead Man » d’un quart d’heure trouve grâce à mes yeux, étant tout de même assez émerveillant. Esthétiquement et conceptuellement, Cult of Luna fait toujours partie de ces quelques groupes admirables, il aurait suffi de remplacer Somewhere Along the Highway par Salvation ou The Beyond pour faire de moi le plus heureux des hommes... (KPM)
Au Roadburn, on aime bien faire les choses différemment et c'est donc par la tête d'affiche du jour que le festival démarre. D'autant plus que le concert proposé d'entrée de jeu n'est autre que celui de Cult of Luna, qui va jouer l'intégralité de son album Somewhere Along the Highway. Forcément, pour un événement pareil, la grande salle est pleine à craquer et se positionner devient de plus en plus délicat si vous êtes arrivés peu avant le début du set. Pourtant, j'admets que je n'étais pas complètement enthousiaste au départ, l'opus interprété étant loin d'être mon favori des Suédois. J'apprécie les titres « Finland » et « Dark City, Dead Man », mais le reste du disque me laisse assez froid. Autant dire que je n'étais pas dans les meilleures dispositions pour recevoir la claque du festival, que je vais pourtant prendre dès le premier morceau. Cult of Luna est une formation qui vous plonge totalement dans son univers, et chaque détail est pensé pour vous transporter : du son parfait au jeu de lumière, les moindres éléments contribuent à donner une dimension immersive. Même les titres qui ne me touchent pas vraiment en format studio gagnent une seconde vie et deviennent d'excellentes compositions pour le concert. La disposition à deux batteries est savamment utilisée pour faire gagner en puissance aux pistes, et le chant de Johannes ne souffre d'aucun écart. Je n'ai pas réellement de reproche à formuler sur ce set, qui m'a comblé d'un bout à l'autre. Je n'attendais pas à assister à un show d'une telle qualité, mais c'était oublier qu'il s'agissait d'un concert de Cult of Luna. La barre est placée très haut, et il sera compliqué pour les groupes suivants de l'atteindre. (AtomicSchnitzel)
HANGMAN’S CHAIR
Compliqué de se frayer un chemin dans la minuscule salle du bar l’Extase, déjà blindée 15 minutes avant que les parisiens de Hangman’s Chair ne montent sur scène. This Is Not Supposed to Be Positive faisant partie des disques qui m’ont le plus marqués fin 2015, j’étais très enthousiaste à l’idée de revoir le groupe pour la 3ème fois, avec une setlist au poil dont un « Flashback » à faire bander tous les poils de votre corps. Hangman’s Chair, c’est quatre mecs qui portent la rue et le spleen urbain sur leurs gueules comme des trophées. Quatre mecs qui balancent à cœurs-ouverts leur doom grungy, un cocktail aux teintes violacées de lueur d’espoir et de misérabilisme des plus naturels pour eux. Malgré la petitesse de la salle, le son était excellent et les réactions du public me laissent penser que la France a représenté comme il se devait. Les quelques moments où j’ai eu les musiciens en ligne de mire, j’ai ressenti chez eux une force tranquille acquise au prix de nombreuses nuits éprouvantes dont l’on ressort rincé mais grandi. Poignard dans le coeur lorsque le refrain de « The Saddest Call » est tombé, enfonçant un peu plus dans une mélancolie dont le groupe s’est toujours entiché. Rien à dire, entre Hope///Dope///Rope et leur dernier bijoux, Hangman’s Chair porte haut la bannière des musiques d’écorchés « à la française » ! (KPM)
DER BLUTHARSCH AND THE INFINITE CHURCH OF THE LEADING HAND
Une fois la prestation des Scandinaves terminée, deux choix s'offrent à moi : aller voir les Français d'Hangman's Chair ou opter pour un groupe m'étant complètement inconnu et dont le nom me faisait bien rire, Der Blutharsch and the Infinite Church of the Leading Hand. La logique voudrait que je me dirige à la prestation des premiers mais ce sera vers les seconds que j'opterais. Après tout, le Roadburn est un cadre adéquat pour se laisser aller à des découvertes. Ce qui va me frapper d'emblée, c'est la salle. La Het Patronaat est aménagée telle une chapelle, ce qui confère un charme certain au lieu. Second point marquant, l'esthétique des musiciens : là où les hommes sont vêtus d'habits assez militarisés, la chanteuse, elle, ressemble bien plus à une hippie, ce qui donne un contraste assez drôle entre les membres du groupe. Par contre, les Autrichiens ne sont pas là pour amuser la galerie et le prouveront tant par leur attitude que par leurs compositions. Le combo officie loin de la sphère metal, et s'inspire davantage du rock psychédélique. Leurs titres ont une dimension assez répétitive, mais celle-ci se révèle rapidement envoûtante et ma circonspection laisse place à un réel enthousiasme. Le groupe sait aussi durcir le ton et densifier sa musique au travers de riffs plus lourds et massifs. Sur ces assemblages se pose la voix très incisive et menaçante de Marthynna, qui complète le tableau à la perfection, à condition d'aimer son timbre de voix assez particulier. L'heure accordée à ce quintette passe bien plus vite que prévu, et réussir à ne pas paraître fade après la baffe Cult of Luna force le respect. (AtomicSchnitzel)
NEW KEEPERS OF THE WATER TOWERS
Après deux salles plutôt vastes, se retrouver au Cul de Sac fait un sacré choc. Ce sera d'ailleurs mon coup de gueule du festival : cette salle est petite, en longueur, avec un bar presque à côté de la scène. C'est une épreuve pour se placer correctement, et entendre décemment le set de la formation jouant à côté des multiples consommateurs de bière. D'autant plus qu'une partie des personnes présentes se fiche complètement de la prestation ayant lieu devant leurs yeux, préférant rester à la source d'abreuvement alcoolisé pour discuter, le plus fort possible en général. Vous avez donc d'un côté les festivaliers tentant au mieux de profiter du set, et de l'autre ceux qui sont là uniquement pour se déshydrater. Une configuration charmante qui ne me permettra pas vraiment d'apprécier New Keepers of the Water Towers. A la décharge des pochtrons du côté gauche, le concert en lui-même n'est pas bien passionnant, les Suédois officiant dans un registre stoner un peu psyché pas franchement remarquable et assez générique. Un ennui assez fort se dégage de l'ensemble et si le chant n'est pas mauvais, il n'est pas assez bon pour accrocher et donner envie de rester. (AtomicSchnitzel)
EPITAPH
Pour la suite des événements, c'est à l'Extase qu'on se rend pour le show d'Epitaph. « Show » est le terme le plus approprié car ayant déjà vu les Italiens en concert, je savais que je devais m'attendre à voir tant une prestation musicale que théâtrale. Le jeu de scène du frontman Emiliano vaut son pesant d'or et je vous souhaite de voir ce quatuor une fois rien que pour ça. Tour à tour, il se transforme en savant, en Hamlet, en zombie, en roi, et j'en oublie certainement tant les postures qu'il adopte sont multiples. Mention spéciale au coup de louche sur le public, probablement l'un des moments les plus cocasses du festival. Et il faut bien ça pour rendre Epitaph passionnant car d'un point de vue musical, on est dans du classique de chez classique, qui s'inspire beaucoup de Candlemass. Cependant, les Italiens savent écrire des pistes globalement accrocheuses, qui donnent envie de rester devant cette pièce de théâtre musicale. Au-delà d'être un acteur désopilant, Emiliano est aussi un chanteur tout à fait correct, ce que l'on aurait parfois presque tendance à oublier tant ses manières et ses costumes marquent l'esprit. A défaut d'être inoubliable pour la qualité de ses compositions, Epitaph nous fait passer un bon moment dans l'ensemble et nous aura aussi fait beaucoup rire. Je ne sais pas si c'est l'effet recherché, mais j'en redemande volontiers. (AtomicSchnitzel)
FULL OF HELL
Si j’ai suivi de manière distante les sorties de ce très jeune groupe qu’est Full of Hell, leur concert que j’avais vu à Vancouver avec KEN Mode m’avait laissé une bonne impression. D’autant plus que Rudiments of Mutilation contient de méchants bouts de grindcore de laboratoire et que leur album collaboratif avec Merzbow n’est pas mauvais du tout. En revanche, j’avais une petite appréhension qui s’est vue vérifiée : si l’on s’intéresse un peu à Full of Hell et leur évolution, on voit bien qu’ils citent plus souvent Man Is the Bastard et Throbbing Gristle que des groupes de grindcore pur depuis déjà quelques temps. Résultat : nous avons eu droit à un set composé aux trois-quarts de plages noise menées par le chanteur qui s’amusait avec son matos. Je voyais cette situation arriver à des kilomètres, malheureusement si j’arrive très bien à me plonger dans cette ambiance en studio, le rendu live m’a laissé dubitatif. Je reste pourtant ébahi devant la débauche d’énergie du batteur qui mouline comme un chien fou avec sa toison touffue, mais surtout devant Dylan Walker dont les vocaux enragés et l’endurance sont les plus impressionnants du moment pour moi. La violence d’un morceau comme « Vessel Deserted » aurait pu transformer le public en charnier mais les attaques du groupe ont été trop noyées dans la noise pour avoir un réel impact sur la salle. Affaire à suivre, mais peut-être pas en live… (KPM)
ORANSSI PAZUZU
Vous vous en doutez, au Roadburn, il y a du monde. Beaucoup de monde, à tel point que les salles peuvent être rapidement prises d'assaut et que l'option « je campe sur mes positions » est privilégiée par bon nombre de festivaliers. Naïf comme je suis et voulant profiter d'un maximum de groupes pour ma courte journée, je ne m'attendais certainement pas à une telle affluence dans la Het Patronaat pour les Finlandais d'Oranssi Pazuzu. On se retrouve donc tous complètement serré, et régulièrement bousculé par des gens qui tentent tant bien que mal de se frayer un chemin dans la marée humaine. Tout ça pour une prestation d'un ennui incroyable. J'ai patiemment attendu pendant une bonne vingtaine de minutes que le concert devienne intéressant, mais rien n'y fait : les musiciens sont statiques, les compositions d'une platitude déconcertante et un son particulièrement désagréable se fait entendre en fond durant tous les morceaux. Ma déception est d'autant plus grande que les travaux des Finlandais me plaisent sur leur format studio. Mais alors que je persévère pour apprécier le triste spectacle se produisant devant moi, je termine par m'en aller au bout d'une trentaine de (trop longues) minutes pour me placer sur la Mainstage. De très loin la pire prestation de la journée. (AtomicSchnitzel)
CONVERGE
Alors là ce n’est plus du tout la même histoire, on parle de Converge, le groupe carnassier par excellence, aussi bien sur album que sur scène. Une des raisons qui m’ont amené à écouter ce que j’écoute aujourd’hui tient en deux mots : Jane Doe. Oui c’est très cliché, mais « ça c’est une réalité fils de pute » comme dirait Ulcan. Alors avoir la chance d’assister à un set spécial full album joué dans l’ordre était quelque chose d’inespéré jusqu’à ce jour. Pour une fois j’ai préféré me poser en gradins, car je voulais appréhender le concert en ayant l’ensemble de la scène à portée de vue et pouvoir peut-être accéder à un niveau d’appréhension supérieur de ce chef d’œuvre qu’est Jane Doe. Les mecs arrivent sur scène prêts à en découdre et le riff d’intro de « Concubine » lance les hostilités. Premier constat : merde, le son de guitare manque d’un tout léger rien de puissance pour éclater le crâne comme c’est le cas sur album, mais c’est vraiment histoire de chipoter car sur toute la longueur du concert je n’ai absolument rien eu à redire. Les trois premiers morceaux sont imparables et le public ne s’y trompe pas : très vite ça a commencé à se battre devant la scène. Le frère de toujours Stephen Brodsky (Cave In, Mutoid Man) rejoint le groupe sur scène en seconde guitare. La tension monte, la gorge se serre et Converge déverse son flot d’émotions à travers un « Phoenix In Flight » qui annonce une ascension majestueuse vers la fin du set. C’est là que l’inévitable et pourtant incroyable se produit : Converge nous joue le morceau titre qui finira de nous emporter dans un torrent d’émotions, notamment grâce à Brodsky qui assure la doublure vocale apportant la dimension éthérée à cette chanson. Bouche bée. Grand, très grand groupe. (KPM)
Après le black metal mou du genou, place au hardcore chaotique avec probablement le concert que j'attendais le plus : Converge. Et les Américains nous offrent un set bien particulier car c'est leur disque culte Jane Doe qui sera interprété ce jour là. Notons que le quatuor se produira également le lendemain pour un autre concert spécial, avec des invités tels Chelsea Wolfe, mais n'ayant pu être présent que le Jeudi, je ne peux vous en parler. J'admets, en revanche, être surpris par l'affluence assez décevante devant la grande scène. Je me doute que le genre musical de Converge n'est pas le favori d'une partie des festivaliers, mais la foule est bien moins compacte que pour Cult of Luna et il est très facile de se placer à un endroit permettant de particulièrement bien apprécier le set. Et autant ne pas y aller par quatre chemins : c'était excellent. Tous les morceaux sont particulièrement bien interprétés, et cet album se révèle aussi culte en concert qu'en format physique. Jacob Bannon est en forme et ses hurlements ne faiblissent pas sur scène. Le frontman est complètement agité, haranguant à de nombreuses reprises le public qui se déchaînera au fur et à mesure du set. Converge pourrait très bien se contenter d'être simplement professionnel et de faire ce qu'il fait comme une machine bien huilée mais la passion et l'envie de donner aux festivaliers est palpable à chaque instant. Le clou du spectacle est atteint lorsque les Américains se lancent dans la piste éponyme en intégralité, un moment attendu par beaucoup et qui conclura ce concert de la plus belle des manières. (AtomicSchnitzel)
THE BODY
« Two guys, one weird fucking sick band » on pourrait dire pour qualifier The Body, un des groupes les plus ché-per des dernières années. De la noise dubbisée à l’indus choral, à chaque album les deux gros messieurs Bufford et King savent réinventer le sens du mot « punitif ». Même si cette entité bicéphale s’est vue amputée d’une tête à cause de la peur de l’avion du batteur Lee Bufford – qui n’a donc pas pu traverser l’Atlantique pour venir en Europe –, le saccage a été complet grâce à son remplaçant encore plus fat, de chez Braveyoung. Il fallait avoir sa paire de bouchons pour résister à l’avalanche d’acier balancé de façon brute par le duo, tranchant avec la voix perçante de harpie caractéristique de Chip King. Le seul morceau que j’arriverai à reconnaître dans ce viol sonore est l’intro « The Ebb and Flow of Tides in a Sea of Ash » de Master, We Perish », avec ses roulements cataclysmiques emportant tout sur son passage. A vrai dire, j’ai rarement été aussi incapable de dire si j’ai aimé un concert ou non, cela dit je ressors tout de même fortement impressionné. J’aurais aimé entendre des morceaux de Christs, Redeemers ou du surprenant dernier album, mais je ne me faisais pas trop d’illusions sur leur capacité à reproduire tout ce travail sur scène à seulement deux personnes. Tout ce dont je suis sûr, c’est que la sentence « Anti Sabbath, Anti Riffs » que The Body avait imprimé sur un t-shirt, leur sied à merveille. (KPM)
Pour le concert suivant, je n'ai pas eu le choix d'assister à la prestation de The Body, tant la file d'attente pour entrer dans la Het Patronaat m'a découragé de revoir Misþyrming. Et contrairement à mes vénérés collègues Dysthymie et Ikea, je n'ai pas aimé No One Deserves Happiness. Voilà, vous avez le droit dès à présent de me critiquer et de me lancer des marshmallows sur la figure. J'avais donc vraiment peur du set du duo américain, mais la surprise sera aussi grande que ma satisfaction. Exit le dernier opus, place à un retour au source, pour une musique écrasante et dévastatrice. Chip King impressionne par son coffre et sa puissance, parvenant à balancer des hurlements tonitruants à une distance franche de son micro. Ce qui est d'autant plus drôle que le musicien semble complètement perdu dans son monde, n'adressant pas ou peu de regards à la foule, concentré davantage sur son ordi que sur les réactions des festivaliers. Le batteur enfonce le clou dans la pesanteur avec son jeu, entraînant les spectateurs dans cet étau qui ne cesse de se refermer sur nous. La fin semble arrivée si rapidement qu'on se rend à peine compte que quarante minutes nous ont été accordées. On en aurait bien repris davantage. Un régal. (AtomicSchnitzel)
ZONE SIX
Le set se terminant à 22h20, je décide de faire l'impasse sur Paradise Lost jouant en intégralité son album Gothic afin de trouver une bonne place dans le Cul de Sac pour poireauter tranquillement devant Zone Six. C'était sans compter sur la persévérance des squatteurs du bar, qui envahiront une grande partie de la salle, rendant la circulation très difficile pour les personnes souhaitant assister au concert des Allemands. Ajoutez à cette configuration ridicule une volonté de la part de certains festivaliers d'aller se chercher une pinte avant ou pendant la prestation, ou pire, en chercher pour tout leur groupe d'amis. Ce qui en résulte à des cascades de bière s'abattant sur quelques malheureuses personnes massées non loin de la zone dangereuse, n'aidant pas, à mon avis, à se concentrer sur le rock psychédélique de Zone Six. Par bonheur, le petit coin dans lequel je me suis logé est préservé des chutes du Niagara houblonnées et c'est donc au sec que je suis en mesure d'assister à la prestation du groupe. Une fois n'est pas coutume, c'est une bien belle baffe que je vais recevoir de la part du combo, qui officie dans un registre proche de celui des réputés Colour Haze. Les compositions, entièrement instrumentales, sont longues et prennent un certain temps pour se lancer mais leur développement est très intéressant et dès que le propos s'intensifie, on se retrouve comme propulsé dans les décors colorés et mouvants dessinés par les artistes. Les pistes culminent à des longueurs atteignant souvent la dizaine de minutes mais jamais l'ennui ne sera présent. Le savoir-faire des musiciens est palpable, aussi bien que leur bonheur de jouer au Roadburn. Le sourire affiché par la bassiste Luzie en dit long sur la joie des Allemands de se produire devant un public aussi nombreux, dans le cadre d'un tel festival. Les réactions de la foule semblent d'ailleurs très positives, de nombreux festivaliers ayant les yeux clôt et hochant lentement la tête. Difficile de croire que le combo se produira pendant une heure, tant le set passe à la vitesse de l'éclair, les enivrantes compositions nous emportant très loin, faisant oublier tant les bruyantes conversations du bar que la présence massive des camarades de fortune. A n'en pas douter, l'une des meilleures prestations du festival. Et pour les amateurs du genre et du groupe, la formation Electric Moon, ayant des membres en commun avec Zone Six, se produira au Doomed Gatherings de Paris. A ne pas manquer donc. (AtomicSchnitzel)
BLACK MOUNTAIN
Retour sur la Mainstage pour assister au dernier concert du jour : Black Mountain. La formation de rock psyché / space rock a récemment sorti un album, sobrement baptisé IV, qu'elle défendra avec aisance devant un public plutôt clairsemé. Les absents ont toujours tort, paraît-il, mais on peut très bien les comprendre quand, à côté, se produisent Abysmal Grief, Abyssion et Chrch. J'ai longuement hésité avant de me décider à aller voir les Canadiens, mais dès les premières notes de « Mothers of the Sun », j'ai su que je n'allais pas regretter mon choix. La salle s'obscurcit pour que l'écran aux images désertiques puisse faire son effet, tandis qu'Amber Webber enchante la salle de sa voix très douce. La chanteuse et son comparse Stephen McBean se partagent la tâche, et les timbres très complémentaires des deux musiciens embellissent les compositions du groupe. Qui dit nouvel album, dit forte présence dans la setlist, et c'est d'autant plus vrai que sept morceaux seront joués. Après l'opener, le quintette enchaîne directement avec la très efficace « Florian Saucer Attack », mettant en avant la facette plus rock et catchy de Black Mountain. Même la voix d'Amber mue, pour se montrer plus incisive et directe, tout en conservant ce côté habité qui fait le charme de son chant. Le tempo sera apaisé par quelques titres plus délicats, comme la ballade « Line Them All Up », très joliment retranscrite. Le concert se montre varié, et permet de caser au moins une piste de chaque album des Canadiens. Le très bon In the Future sera à l'honneur avec trois morceaux, dont l'excellent « Wucan » qui met en avant les claviers et le chant de Stephen. Et après soixante-dix minutes d'une prestation de haute volée, le groupe se retire sur « Space to Bakersfield », pièce concluant le dernier opus en date. De quoi terminer ce Roadburn sur de beaux souvenirs. (AtomicSchnitzel)
ABYSMAL GRIEF
Si je n’avais dû écouter guère plus de quelques dizaines de secondes de la musique des Italiens, je savais à quoi m’attendre connaissant leur amour pour le retro kitsch et les ambiances horrifiques sorties tout droit des films de genre. Premier passage pour moi sous la Het Patronaat, la salle la plus atypique et grandiose du complexe 013 : des poutres en bois, des vitraux, une architecture de chapelle… Quoi de mieux pour un concert d’Abysmal Grief ? Malheureusement, ce sera le concert « up and down » du festival, ayant consommé quelque chose de spécial avant le set. Dès le début je suis rentré à fond dans le délire du groupe, un doom – souvent plus mid tempo – un peu guignolesque, me dandinant sur les vagues de claviers pour suivre la voix de ténor du chanteur aux poses et intonations théâtrales. Cela a été le cas à chaque titre sur les 2/3 premières minutes, puis très vite, à chaque fois là-aussi, la lassitude s’est installée et mon cerveau s’engluait dans tout à fait autre chose que la musique. A ma décharge, le mec devant moi était complètement possédé – sûrement encore plus défoncé que moi – et se tordait dans tous les sens en battant des bras. J’étais presque flippé dans mon trip, lorsque les stroboscopes « jaune réverbère en fin de vie d’un film qui colle les miquettes », ont éclairé subitement en rafale son corps penché en arrière et son visage à la renverse donc, le tout tourné vers moi, les yeux hors de leurs orbites ! Sacrée scène, mais cohérente avec le concert qui me laisse au final un souvenir mitigé, bien qu’intéressant pour l’expérience. (KPM)
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