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Glenn Evans »

Netherlands Deathfest II - 2ème Jour

Live report

Netherlands Deathfest II - 2ème Jour Antigama + Birdflesh + Candlemass + Carnivore Diprosopus + Cianide + Dead Congregation + Death Toll 80k + Defeated Sanity + Disavowed + General Surgery + Ghoul + Goat Torment + Gorgoroth + Gride + Horna + Impaled Nazarene + Inferia + Kerasphorus + Lycanthrophy + Malignancy + Myrkskog + Nifelheim + Sinister + Tsjuder
Le 04 Mars 2017 à Tilburg, Pays-Bas (013)
Après une nuit de sommeil mouvementée par l’arrivée en fanfare de mes collègues quelque peu imbibés, nous reprenons avec enthousiasme le chemin du Poppodium 013 pour cette deuxième journée qui s’annonçait pour ma part comme la plus chargée. DEAD CONGREGATION, MYRKSKOG, TSJUDER, KERASPHORUS, DEFEATED SANITY, NIFELHEIM, CANDLEMASS, GHOUL, GORGOROTH, GENERAL SURGERY et HORNA. Un paquet de “première fois” auquel viendront s’ajouter ces incontournables qu’il est toujours aussi agréables de voir sur scène.
(AxGxB)

Même en étant sage, la nuit fut courte et peu reposante. Pas grave, rien que voir le programme suffit à faire monter l'adrénaline nécessaire pour tenir tout au long de ce qui allait être une journée mémorable. Il ne fallait en tout cas pas être en retard car les hostilités commençaient déjà à 13h30!
(Keyser)


DISAVOWED - 13h30-14h00 (013 Main Stage) :

Et elles commençaient fort avec DISAVOWED, habitué du 013 puisque les Néerlandais, qui jouaient donc à domicile, étaient déjà là en 2015. On se rappelle tous de ce petit chanteur frêle et chauve (Robbe Kok) qui avait slammé jusqu'en haut des escaliers de la Main Stage tout en continuant à gruiker comme si de rien n'était. S'il n'a pas pu aller aussi loin cette année en raison d'un public beaucoup moins nombreux à cette heure "matinale", le très sympathique bonhomme a fait le show en plongeant souvent au cœur de la fosse même peu remplie mais qui s'étoffera au fur et à mesure du concert. C'est que le groupe n'a une nouvelle fois pas fait dans la finesse avec son brutal death US assez technique, à base de changements de rythmes fréquents, de blast-beats qui ont décollé le papier peint, de semi-blasts écrasants et de quelques ralentissements grassouillets. Un bon gros carnage auditif mis en exergue par un son énorme et le nouveau batteur roumain, une putain de brute. Trois nouveaux morceaux ont été joués (un seul l'année dernière), nous rappelant que le groupe n'a rien sorti depuis dix ans. Une seule chose à dire à l'écoute de ces trois tueries: vivement qu'il sorte!

Setlist:

Reason Rejected
The Infinite Multiplicity
Kroepoek
Telor
Rhizome
Sateh Kambing
Biased Existence
Stagnated
(K)


DEAD CONGREGATION - 14h20-15h00 (013 Main Stage) :

J’entame ainsi ce long samedi par mon sixième concert de DEAD CONGREGATION. Programmés très tôt dans la journée suite à un changement opéré quelques semaines auparavant, les Grecs étaient évidemment particulièrement attendus, par moi, par nous et par à peu près tout le monde à en juger par le taux de remplissage de la Main Stage à cette heure si peu avancée de la journée. Pourtant, en dépit d’un son relativement bon, d’un niveau de fatigue encore jugulée et de conditions générales extrêmement bonnes, cette nouvelle prestation d’Anastasis et sa bande restera probablement parmi les moins marquantes auxquelles j’ai pu assister. Est-ce la scène/salle trop grande, un manque relatif de passion/énergie de la part des Hellènes ou encore une certaine lassitude ? J’ai trouvé en tout cas que la prestation ne décollait jamais vraiment. Rien à voir non plus avec la setlist puisque même si DEAD CONGREGATION a fait ici l’impasse sur "Teeth Into Red", titre qui vient normalement conclure chacune de ses prestations depuis maintenant un paquet d’années (une première en ce qui me concerne), les Grecs nous ont offert quelques-uns de leurs meilleurs morceaux ("Lucid Curse", "Morbid Paroxysm", "Quintessence Maligned", "Hostis Humani Generis", "Graves Of The Archangels", "Only Ashes Remain", "Promulgation Of The Fall", "Serpentskin") dont notamment "Wind’s Bane" que j’attendais avec impatience de découvrir sur scène. Bref, c’était cool mais loin d’égaler leur prestation du Kill Town Deathfest en 2014 ou même leur passage l’été dernier au Fall Of Summer beaucoup plus suffocant en dépit d’un soleil radieux.
(A)

Il était tentant de passer un moment bien neuneu avec Carnivore Diprosopus sur la petite scène mais je n'avais pas envie de me fatiguer à faire l'aller-retour pour un quart d'heure tout au plus.Car sur la Main Stage, c'est bien DEAD CONGREGATION qui devait enchaîner. Il y a deux ans, dans cette même salle, j'y ai vécu le meilleur concert des Grecs auquel j'ai pu assister. Un moment unique et inoubliable de complète transe musicale. Autant dire que, déjà toujours satisfait à l'idée de voir les Grecs sur les planches, j'étais dans un état d'excitation encore plus important. J'ai cela dit vite compris que ce concert au Netherlands Deathfest deuxième du nom n'arriverait pas à la cheville de celui du Neurotic en 2015. Oh n'ayez crainte, DEAD CONGREGATION fait toujours cet effet rouleau compresseur jouissif et compose toujours les meilleurs morceaux de brutal dark death metal de ces dix dernières années. Vagelis reste une mitraillette humaine et Anastasis continue la gonflette intensive. "Wind's Bane" passe très bien en live, comme on avait déjà pu le remarquer à Nantes. Le triptyque "Only Ashes Remain" / "Promulgation Of The Fall" / "Serpentskin", joué en clôture de set, se révèle toujours aussi prenant. Et bien sûr la salle est bien remplie malgré l'heure précoce, horaire bien sûr non représentatif de la popularité toujours plus grande du combo mais dû à un changement de journée et un choix de reprogrammation limité. Seulement tous les astres n'étaient pas alignés pour retrouver ce que j'avais ressenti il y a deux ans. Ce qui n'arrivera sans doute plus jamais, tant mieux peut-être. Le son fut moins précis avec notamment des mélodies de guitare pas toujours bien discernables pendant les passages les plus rapides à la double, et la basse un poil trop présente. La batterie a tout emporté sur son passage par contre, les blast-beats sonnant du feu de Satan. Il a manqué aussi et surtout "Teeth Into Red" à la setlist. Je l'ai attendu après "Serpentskin" mais il n'est jamais venu. Et ça c'est absolument inacceptable tant ce morceau reste une épreuve de force incroyable. Pas de "Schisma" non plus. Du coup, avec tout ça plus une durée de 40 minutes franchement frustrante, j'ai vu mieux comme set de DEAD CONGREGATION. On pourrait presque parler de déception, cela dit je n'irai pas jusque là car je savais pertinemment que je ne retrouverai pas l'orgasme de 2015. Et puis aussi parce que même un concert juste "sympa" de DEAD CONGREGATION, ça reste une putain de fessée.

Setlist:

Lucid Curse
Morbid Paroxysm
Quintessence Maligned
Hostis Humani Generis
Wind's Bane
Graves Of The Archangels
Only Ashes Remain
Promulgation Of The Fall
Serpentskin
(K)


MYRKSKOG - 15h20-16h00 (013 Main Stage) :

De MYRKSKOG je n’ai qu’un album, Superior Massacre acheté à sa sortie en 2002. S’il a pas mal tournée à l’époque, je dois bien reconnaître que cela faisait longtemps qu’il prenait la poussière sur mes étagères. "Prenait" ? Oui parce que depuis le concert des Norvégiens au Netherlands Deathest II, je n’ai pas eu d’autre choix que de le ressortir tant la claque administrée fût des plus conséquentes. Un rappel à l’ordre effectué dans les règles de l’art et qui n’aura laissé personne indifférent à en juger par les réactions du public. Un petit évènement en soit notamment parce que MYRKSKOG n’avait pas donné signe de vie depuis des années. En fait depuis 2002 et la sortie de Superior Massacre. Du coup, nombreux étaient les connaisseurs/curieux à vouloir assister à ce retour fracassant à commencer par Anastasis (Dead Congregation) et Necrobutcher (Maveth...) que l’on pouvait apercevoir le poing levé dans le public.
Et on les comprend tant MYRKSKOG n’a fait aucun cadeau durant ces quarante minutes éprouvantes. Aidé par un son d’une rare puissance, les Norvégiens ont tout annihilé sur leur passage, livrant un Brutal Death Metal au riffing sombre largement inspiré par la scène Black dans laquelle certains des membres évoluent également (1349, Emperor, Dimmu Borgir). Celui qui mène ici la danse, c’est Destructhor, un grand blond impressionnant qui ne donne pas du tout envie de plaisanter. A ses côtés, Secthdamon et Gortheon tout aussi impressionnants bien qu’évidemment un peu en retrait. Enfin derrière les fûts, le Suédois Nils Fjellström de Dark Funeral. Ensemble, ils vont livrer une prestation alliant brutalité, technique, puissance et rapidité qui va mettre sur le cul absolument tout le monde dans la salle. Si sur scène MYRKSKOG se contente du strict minimum, c’est parce qu’il n’a pas besoin de davantage pour convaincre. Ça joue fort, ça joue vite, ça joue dur et pour ma part j’en prends les yeux et les oreilles. Je ne suis pas musicien mais je sais reconnaître des musiciens qui savent jouer. Et pour le coup, les petits gars de MYRKSKOG savent parfaitement manier leurs instruments pour un rendu particulièrement décapant. En dépit de sa stature impressionnante et de son accent anglais qui lui donne des allures de méchants dans Die Hard, Destructhor va se fendre de petits speechs laissant entendre sa satisfaction de retrouver la scène avec MYRKSKOG. Et s’il est content et bah nous aussi. Il ne faudrait pas le contrarier, vous comprenez... Question setlist, rien à redire puisque le groupe ira piocher avec justesse et équité dans ses deux albums pour le plus grand bonheur des amateurs de la formation. Après quarante minutes d’un set extrêmement intense et musclé, le public quitte la salle épuisé mais particulièrement satisfait. D’autant que beaucoup ne devaient pas s’attendre à prendre une telle branlée dans les dents. J’espère en tout cas que cela va servir d’impulsion à MYRKSKOG pour revenir faire parler de lui comme il se doit. Une suite à ces deux albums serait effectivement plus que bienvenue.
(A)

Et on va être honnête, en dépit de tout mon amour pour DEAD CONGREGATION, ils se sont fait méchamment fister par MYRKSKOG qui a tout annihilé juste après, devant les yeux d'Anastasis en personne. Trop de monde à Malignancy, je retourne à la Main Stage en attendant que les Norvégiens se préparent. Voilà une sacrée exclu pour le NDF que de proposer ce groupe très rare à l'affiche. Je me rappelle vaguement de Superior Massacre, me souvenant d'un groupe bien brutal. Je me doutais que ça allait me plaire, d'autant que l'on y retrouve deux ex-Zyklon, Destructhor à la guitare et au chant (qui avait aussi fait partie un temps de Morbid Angel) et Secthdamon à la seconde guitare. Mais me prendre une telle mandale dans la tronche? Je pense que personne ne s'y attendait! D'abord, un son de fou furieux. D'une clarté incroyable mêlée à une puissance implacable (ces blats!). Et puis cette musique. Foutre Satan que ça envoie! Le combo blast-beats plus tremolo a encore frappé. Quelques séquences moins frénétiques, quelques mid-tempos headbangants très black metal mais pour le reste, une boucherie ininterrompue menée par les riffs impériaux de Destructhor à l'arrière goût blackened fort plaisant et par les blasts fulgurants de Dominator (Dark Funeral, The Wretched End avec l'ancien Zyklon Samoth, In Battle, ex-Aeon..) qui a fait passer Vagelis pour un batteur de doom. Je suis abasourdi par une telle brutalité et prends un putain de pied devant un tel carnage. Je ne me rappelais pas que MYRKSKOG, c'était si bon! Va falloir ressortir Superior Massacre et Deathmachine (j'avais même oublié qu'il y avait ce premier album). LA tuerie de la journée et même de tout le festival tellement les Scandinaves m'ont mis la branlée. Et après en avoir discuté avec plusieurs personnes, je n'ai pas été le seul à être resté bouche bée!

Setlist:

Domain Of The Superior
The Hate Syndicate
A Poignant Scenario Of Horror
Over The Gore
Discipline Misanthropy
Trapped In Torment
Utter Human Murder
Deathmachine
Bleeding Wrist
(K)


TSJUDER - 16h35-17h20 (013 Main Stage) :

Parmi les quelques groupes présents à l’affiche du Netherlands Deathfest que je n’avais encore jamais vu se trouvaient les Norvégiens de TSJUDER. Ce n’est pas que Nag et ses acolytes soient particulièrement rares sur les planches, c’est juste que l’occasion ne s’était jamais vraiment présentée à moi. C’est pourquoi je comptais bien aujourd’hui réparer cette erreur et enfin assister à un concert de ce célèbre groupe originaire d’Oslo.
Cuir, clous de 15cm et corpse paint, pas de doute, c’est bien TSJUDER qui investit les planches de la Main Stage. Sans aucune forme d’introduction, les Norvégiens vont rentrer directement dans le vif du sujet, attaquant leur set sur le redoutable "Slakt" tiré de l’album Legion Helvete. Abrasif et cru, le son va donner à la prestation de TSJUDER cette intensité et ce petit côté sale et Rock’n’Roll qui très vite vont me convaincre sur l’efficacité de ce groupe. Nag, Draugluin et AntiChristian savent en effet tenir une scène comme il se doit grâce bien évidement à des compositions solides mais aussi et surtout grâce à une attitude qui pue la haine et la rage. Torse nu et tout en nerf, Draugluin balance ces trémolos venus du Grand Nord. Il est appuyé par un AntiChristian des plus volontaires en dépit d’une coupe de cheveux improbable et un Nag toujours aussi enragé et vindicatif. Ensemble ils vont livrer un set d’une redoutable efficacité, enchainant des titres tels que "Helvete", "Ghoul", "Demonic Supremacy", "Mouth Of Madness", "Kaos", "Antiliv" ou bien encore cette reprise de Bathory ("Sacrifice") avec force et conviction. Après quarante-cinq minutes, il est temps pour TSJUDER de tirer sa révérence avec la certitude que les quelques déçus de cette prestation se compteront sur les doigts d’une seule main.
(A)

Ce concert marque le début d'un enchaînement de folie qui va nous emmener jusqu'à près de 22h. Va-t-on en sortir vivant? Ce serait une belle mort en tout cas! On continue dans la finesse après le gig mémorable de MYRKSKOG, toujours avec des Norvégiens, le trio infernal de TSJUDER que je n'avais pas recroisé depuis leur show au Fall Of Summer 2015 qui m'avait bien botté. Moins chaotique, plus carrée, la prestation des Scandinaves à Tilburg a relégué celle du FoS au rang de répèt dans un bar. Et c'est encore à une foire aux blast-beats que l'on assiste sur la grande scène puisque TSJUDER c'est du brutal black et que ça blaste 80% du temps, les 20 restants étant consacrés à du groove du Grand Nord soit en mid-tempo darkthronien soit sur du thrashy plus rapide et dansant. Et quel son encore une fois bordel! KERASPHOROUS enchaînant sur la 2nd Stage, je quitte avec regret la salle pour bien me placer. Ce qui me fera rater la reprise de "Sacrifice" de Bathory. Si j'avais su...

Setlist:

Slakt
Helvete
Ghoul
Demonic Supremacy
Mouth Of Madness
Kaos
Kill For Satan
Sacrifice (Bathory cover)
Antiliv
(K)


KERASPHORUS - 17h20-18h00 (013 Second Stage) :

Après TSJUDER, la suite se révèlera malheureusement bien moins pertinente. En effet, KERASPHORUS, autre projet majeur de Pete Helmkamp, avait raccroché les gants courant 2011, juste après la sortie d’un EP deux titres intitulé Necronaut. Courant 2015, le groupe reprenait néanmoins du service. Aussi, après la venue d’Angelcorpse en 2016 pour sa reformation, nombreux étaient ceux à espérer que les organisateurs du Netherlands Deathfest feraient jouer KERASPHORUS pour cette seconde édition. Un souhait très vite confirmé que beaucoup attendait de pouvoir croiser enfin sur scène. Malheureusement, comme dit plus haut, on ne peut pas dire que les Américains aient véritablement marqués les esprits. La faute à qui ? Et bien à un son vraiment dégueulasse qui va rendre inaudible la plupart des riffs de KERASPHORUS. Pourtant à l’aise avec la courte discographie du groupe, je dois bien avouer que j’étais particulièrement à la peine pour reconnaître les quelques titres entamés durant ces quarante minutes. Pour couronner le tout, les trois garçons ont trouvé judicieux de jouer le visage masqué. Putain mais on sait que c’est toi Helmkamp. Pas la peine de te cacher derrière une cagoule. On veut la voir ta sale gueule ! Finalement, le seul mystère qui persiste encore aujourd’hui réside dans l’identité du guitariste qui vraisemblablement, étant donné sa corpulence, n’est pas le souriant Gene Palubicki. Alors certes, Pete Helmkamp est toujours un excellent pourvoyeur de chaos et sa voix reste l’une des plus haineuses du circuit. Toujours est-il que cela n’aura pas suffi à relever la qualité de cette prestation complètement plombée par ce son exécrable (guitare inaudible, tellement de sub que le sol en tremblait...). Merci, au revoir, next !
(A)

...surtout que le gig du combo de Pete Helmkamp, accompagné du même line-up que celui d'Angelcorpse sur sa récente tournée européenne, va s'avérer calamiteux. Pour un des groupes que j'attendais le plus, je peux vous dire que j'ai bien eu les boules! Son atroce, véritable bouillie incompréhensible qui ne s'améliorera que légèrement au fil des minutes, et prestation foireuse des trois disciples, il n'y avait pas grand chose à sauver en cette fin d'après-midi pendant ce set de KERASPHORUS qui a plus ressemblé à une mauvaise blague qu'à une démonstration de force d'une formation pourtant pas constituée de rigolos et qui nous l'a prouvé en sortant du très bon matos. Mais quand le batteur ne suit pas la cadence sur les blasts et que Helmkamp et Palubicki n'arrivent pas à jouer synchros, ça ne peut pas donner grand chose. Helmkamp cassera même une corde de sa basse en début de set, faisant bien perdre cinq minutes. Quand rien ne va... On aurait pu se dire qu'au moins, il y avait la voix haineuse jubilatoire d'Helmkamp mais celle-si s'est trouvée noyée dans le brouhaha ambiant. Bref, grosse déception alors que réécouter Cloven Hooves At The Holocaust Dawn sur la route entre l'appart' Airbnb à Breda et le 013 m'avait collé le barreau. Ils ont finalement eu raison de mettre une cagoule pour couvrir leur visage comme s'ils allaient braquer une banque!
(K)


IMPALED NAZARENE - 18h00-18h45 (013 Second Stage) :

Je ne connais quasiment rien à IMPALED NAZARENE, possédant juste l'album Rapture que je m'étais procuré suite à la découverte du groupe avec "We're Satan's Generation" sur rien moins que la compilation Hard Rock hors série extrême n°3 qui m'a fait passer du côté obscur de la Force. Mais c'était l'occasion de voir ce monument de la scène black metal finlandaise dont la réputation de punks provocateurs n'est plus à faire. Si j'ai trouvé le frontman Mikka Luttinen plutôt charismatique et sympathique, j'avoue ne pas avoir été vraiment conquis par le "nuclear metal" simpliste du combo. C'est efficace et rock 'n roll (on aura même le droit à une reprise de "Motörhead" suivi d'un "Long Live Lemmy"!) mais je n'ai pas trouvé ça renversant. Pas la peine d'insister, je me dirige plutôt vers la petite scène histoire de me placer pour DEFEATED SANITY.

Setlist:

Condemned To Hell
The Horny And The Horned
Tentacles Of The Octagon
Enlightenment Process
Motörpenis
For Those Who Have Fallen
Morbid Fate
Ridin' With The Driver (Motörhead cover)
Ghettoblaster
Vigorous And Liberating Death
Armageddon Death Squad
Sadhu Satana
Total War - Winter War
(K)


DEFEATED SANITY - 18h40-19h25 (013 Second Stage) :

Après cette belle démonstration qui prouve que l’on peut avoir derrière soi 25 ans de carrière et ne pas réussir à donner le son qu’il faut à son propre groupe, place à son antithèse avec les Allemands de DEFEATED SANITY. Ces derniers vont nous offrir un set d’une précision chirurgicale. Je savais naturellement les musiciens fin techniciens mais le constater sur scène c’est quand même tout autre chose.
A l’occasion de leur participation au Netherlands Deathfest, DEFEATED SANITY a choisi d’interpréter l’intégralité de son EP intitulé Dharmata, soit le plus technique et moins brutal des deux parus l’été dernier sur Willowtip Records. Une décision que vont bien évidemment regretter tous les amateurs de Brutal Death mais qui moi me convient très bien. D’autant qu’à ma grande surprise, Max Phelps (ce jeune américain qui a la lourde tâche d’honorer Chuck Schuldiner lors des tournées Death To All) est lui aussi de la partie. Ainsi, bien qu’en apparence décousue et surtout dépourvue de véritable fil conducteur (d’ailleurs la salle finira par s’éclaircir au fil du temps), à savoir des riffs qui s’insinuent dans votre crâne pour ne plus jamais vous lâcher, je vais rester scotcher pendant près de trois quart d’heure devant une prestation époustouflante. Certes, ce n’est pas la débauche de violence que certains attendaient mais derrière ces compositions largement inspirées par Death - dont le groupe reprendra d’ailleurs le titre "Killing Spree" - on trouve surtout un feeling incroyable. La précision et la finesse du jeu de chaque musicien rend quasi hypnotique ce set durant lequel DEFEATED SANITY va enchainer sans effort et sans accros les titres de son EP. On constatera cependant la manie étrange qu’à Phelps de quitter la scène à chaque fois qu’il ne chante plus. Une manie qui d’ailleurs va lui occasionner quelques suées comme lorsqu’il se rend compte qu’il a mal anticipé sa prochaine ligne de chant et qu’il se retrouve obligé de courir depuis les backstages pour attraper son micro... Après cette démonstration de talent et de feeling, je me dis que la boucle serait bouclée si j’avais désormais l’opportunité de les voir dans leur version Brutal Death bas du front.
(A)

J'avais raté les Allemands lors de leur passage à Rouen en janvier dernier, j'étais donc bien content de pouvoir me rattraper au NDF. D'autant que le combo devait présenter leur surprenant dernier double EP Disposal Of The Dead / Dharmata. Sauf que non, parce que j'avais sans doute mal compris. DEFEATED SANITY n'a en fait joué que la partie death technico-progessif Dharmata, hommage aux groupes du début-milieu des années 1990 comme Cynic, Atheist et Death. Pas de brutal death en rab comme j'aurais préféré, juste une reprise de Death en final. Le show de la formation fut donc assez étonnant mais c'était le but. Accompagné d'un deuxième guitariste live, Tom Geldschläger (Despotic, NYN, ex-Obscura), et du chanteur Max Phelps (Death To All) qui a enregistré la voix sur l'EP, le groupe va donc offrir au public l'intégralité de Dharmata. Même si le genre de death pratiqué dessus est loin d'être mon préféré (pas assez brutal, pas assez sombre, pas assez de groove, pas assez efficace, trop propre...), j'avoue, comme à l'écoute de l'EP, avoir été bluffé par le niveau technique des musiciens, des guitaristes Christian Kühn et Tom Geldschläger, en passant par le bassiste Jacob Schmidt et le batteur Lille Gruber. Quelle maîtrise et quel feeling jazzy, c'était franchement beau à voir. À entendre aussi, surtout que le son était nickel. La prestation m'a paru toutefois un peu longuette (j'ai attendu jusqu'à la fin que ça cogne un peu, même si cette partie de l'EP connaît quelques soubresauts de brutalité) et Max Phelps sans guitare a le charisme d'une huître autiste, se contentant de regarder dans le vide et d'imiter Chuck Schuldiner période asthmatique. Pas de bourrinage donc mais je ne regrette pas d'avoir assisté à ce show raffiné de DEFEATED SANITY qui, non content de dominer la scène brutal death US depuis 10 ans, se permet même de sortir des sentiers battus en faisant une tribute, certes scolaire mais sincère, à une scène dont ils sont fans. Chapeau les gars mais je ne serais pas contre que vous reveniez à un son plus brut la prochaine fois!
(K)


NIFELHEIM - 19h25-20h10 (013 Main Stage) :

Six mois après leur prestation au Fall Of Summer, me voilà à nouveau face aux frères Gustavsson et à un NIFELHEIM toujours aussi exubérant. Cuir, cuir, moustaches, ceinture à clous, bracelets à clous, pantalons à clous, plastron à clous et calvities. Un attirail qui emprunte autant à Leroy Merlin qu’au Michel Blanc des Bronzés. Du coup c’est cool, les Suédois n’ont même pas commencé à jouer que déjà ils me font marrer. Mais si les tenues excessives de NIFELHEIM prêtent à sourire, c’est loin d’être le cas de leur musique. Leur furieux mélange de Black Metal et de Thrash s’est toujours révélé particulièrement redoutable sur scène et ce n’est pas ce concert qui me fera dire le contraire. Raccourci de quelques morceaux et à l’exception de deux titres ("Evil Blasphemies" et "The Final Slaughter"), la setlist proposée par les Suédois est quasi identique à celle du Fall Of Summer. De "Sodomizer" à "Hell's Vast Plains" en passant par "Storm Of The Reaper", "Storm Of Satan's Fire" ou "Satanic Sacrifice", NIFELHEIM va interpréter tous les « tubes » de son répertoire. Rien d’original mais un sens de l’efficacité qui rend d’emblée le public complètement fou à en croire le regain d’activité engendré dans le pit au pied de la scène. Ca crie, ça crache, ça transpire, ça se bouscule, ça brandit le poing... Sur les planches, avec sa voix arrachée, ses mimiques et ses poses improbables, Per "Hellbutcher" Gustavsson assure quant à lui le spectacle avec une énergie et une passion toujours aussi impressionnante. Un spectacle parfaitement rôdé qui, s’il ne réserve pas de surprise particulière, aura permis de passer un excellent moment. Et finalement, c’est tout ce que demande le peuple.
(A)

Changement total de registre sur la Main Stage puisque ce sont les tarés de NIFELHEIM qui prennent le relais. Quand je vous dis que ce samedi est dingue! Le manque de violence de DEFEATED SANITY sera donc compensé par les Suédois qui m'étonneront toujours tant ils peuvent dégager à la fois une classe folle tout en portant des accoutrement complètement ridicules. Malgré ces clichés sur pattes mais qui représentent tellement bien le groupe et sa musique, NIFELHEIM a encore une fois atomisé l'assistance grâce à son black/thrash bourrin ultra efficace, parsemé tout de même de quelques mélodies bien senties."Evil Blasphemies", "Unholy Death", "Sodomizer", "Satanic Sacrifice", "Storm Of Satan's Fire" et j'en passe, c'est que du jouissif, surtout les titres du premier album éponyme, le meilleur, même si les autres n'ont pas du tout à rougir. Il serait vraiment temps que les frères Gustavsson sortent un nouvel album, ça commence à faire long depuis Envoy Of Lucifer! Il y a bien eu l'EP 4-titres Satanatas (dont "From Hell's Vast Plains" sera joué) en 2014 mais ça fait un peu léger! Toujours un plaisir de voir les Scandinaves en tout cas, même si la setlist ne varie pas des masses.

Setlist:

Infernal Flame Of Destruction
Unholy Death
From Hell's Vast Plains
Evil Blasphemies
Sodomizer
Storm Of The Reaper
Satanic Sacrifice
The Final Slaugther
Storm Of Satan's Fire
The Bestial Avenger
(K)


SINISTER - 20h10-20h50 (013 Second Stage) :

Encore un groupe qui était déjà présent il y a deux ans pour la dernière du Neurotic. Et comme en 2015, SINISTER m'a déçu. J'avais pourtant espoir que ce show soit bien meilleur, il n'en a rien été. Dommage car le nouvel album des Néerlandais, Syncretism, est vraiment très bon, plus varié et inspiré, après un The Post-Apocalyptic Servant qui montrait un groupe qui commençait à tourner en rond. Le groupe a bien joué trois morceaux du petit nouveau ("The Canonical Rights", "Neurophobic" et "Convulsion Of Christ") mais je n'ai pas ressenti la même chose que sur CD. La faute à plusieurs choses. D'abord un son très faiblard et brouillon au début qui n'a pas aidé à rentrer dans le gig. Heureusement qu'il deviendra plus net et puissant par la suite. Puis des abrutis alcoolisés qui se cognent dessus dans un pit particulièrement imbibé. Et Aad Kloosterwaard a toujours autant de mal au chant, obligé qu'il est d'avaler le micro pour sortir ses growls poussifs alors que j'avais trouvé sa performance nettement meilleure sur l'album. Le bonhomme s'est laissé pousser les cheveux aussi mais comme il doit avoir la calvitie, il portait une casquette. Ça n'a l'air de rien mais j'ai trouvé que ça ne lui allait pas du tout alors ça m'a quelque peu perturbé. Autre grief, la setlist, à nouveau centrée sur les morceaux récents. Alors ok pour le tout frais Syncretism. Mais on aurait pu se passer d'extraits de The Post-Apocalyptic Servant et The Carnage Ending qui tournent tous autour du même schéma de blasts, pour davantage d'old-school. Au final il n'y a eu que "Sadistic Intent", ce qui est déjà mieux qu'il y a deux ans quand il n'y avait carrément rien eu d'ancien, mais qui reste décevant pour un groupe avec une telle histoire! J'ai aussi trouvé que le batteur galérait sur les blasts alors qu'il se montre d'habitude assez impitoyable. Du coup, avec tout ça, je ne suis jamais vraiment rentré dans le concert alors que je m'attendais à prendre une bonne claque.

Setlist:

Transylvania (City Of The Damned)
Blood Ecstasy
The Canonical Rights
Sadistic Intent
Neurophobic
Convulsion Of Christ
The Science Of Prophecy
The Carnage Ending
(K)


CANDLEMASS - 20h50-21h45 (013 Main Stage) :

C’est un autre groupe suédois qui investira quarante minutes plus tard les planches de la Main Stage. Un groupe formé en 1984 dont la réputation n’est plus à faire et que tous les amateurs de Doom épique et traditionnel se languissaient sûrement de retrouver. Car CANDLEMASS, en dépit de quelques festivals estivaux du genre Psycho Festival, Bang Your Head, Fall Of Summer ou encore Brutal Assault, n’est pas du genre à enchaîner les dates tous les 6 mois à travers le monde entier. N’étant pas de ceux qui ont l’opportunité d’être de tous ces voyages à l’étranger, je n’avais encore jamais vu CANDLEMASS. Alors quand en plus il a été annoncé que celui-ci serait presque exclusivement centré autour de l’excellent Nightfall, il y avait de quoi avoir la larme à l’œil avant même d’entamer les festivités. Je dis presque parce qu’en plus de l’intégralité des titres composant le deuxième album de CANDLEMASS, les Suédois termineront leur set sur un morceau de leur album éponyme sorti en 2005. Une conclusion que je choisirai d’ailleurs d’esquiver pour aller (re)voir GHOUL. Mais ça c’est une autre histoire.
Magique et envoutant, voilà les deux mots qui devraient vraisemblablement ressortir de la bouche de tous ceux qui ont eu la chance d’assister à cette prestation. Professionnel jusqu’aux bouts des ongles, CANDLEMASS va rapidement mettre les points sur les "i" grâce à un son limpide et massif qui va venir servir des compositions qui encore aujourd’hui n’ont pas pris une seule ride. Passé cette courte introduction qu’est "Gothic Stone", le groupe entame alors son voyage à coup de riffs sombres et plombés sur lesquels va venir se poser la voix assurée et mélodique de Mats Levén. Très vite, c’est un sentiment de célébration qui habite la Main Stage, une grande partie du public (du moins ceux amassés près de la scène) entonnant de bon cœur les paroles de "At The Gallows End" - "Ring brother, ring for me. Ring the bells of hope and faith. Ring for my damnation. I am at the gallows end" - ou encore "Bewitched" et son facile "You are bewitched...". Et ce n’est pas les petits problèmes techniques rencontrés par Per Wiberg, bassiste par intérim, qui viendront gâcher la fête. Mats Levén, en frontman rôdé à l’exercice de la scène n’hésite pas à interpeller le public qui lui répond bien volontiers alors que derrières, Lars Johansson et Mats Björkman tricotent ces fameux riffs qui ont fait le succès de CANDLEMASS. Alors que le groupe entame les notes de "Born In A Tank", je prends pour ma part le chemin de la sortie pour me rendre sur la Second Stage et assister au concert le plus fun de ces trois jours, celui des Américains de GHOUL.
(A)

La claque était attendue ici aussi et celle-là, elle est bien venue et plutôt deux fois qu'une. Pourquoi était-elle attendue? CANDLEMASS déjà. Et puis Nightfall. Les Suédois devaient en effet jouer leur deuxième album en intégralité. Même si j'ai une préférence pour le premier, celui-ci reste une sacrée œuvre, le premier avec Messiah Marcolin. Ce dernier ne fait plus partie du groupe depuis un moment mais Mats Levén se chargera de chanter ses lignes divines avec brio. Quelle voix! Et puis ce son, énorme! Parfait pour headbanger sur ces riffs lourds et groovy jouissifs qui s'enchaînent dans une démonstration de riffing et de feeling mélodique exemplaire (miam ces solos!). Quel album tout de même: l'ultra prenant "The Well Of Souls", la montée en puissance frissonnante de "At The Gallows End" avant ce riff génial efficace à mort, la poignante "Samarithan", "Marche Funèbre" de Chopin qui plombe bien l'ambiance comme on aime, la limite thrashy "Dark Are The Veils Of Death", "Mourners Lament" pour un doom sombre plus classique et enfin le tube "Bewitched" dont le refrain légendaire "You are bewitched" sera repris par toute la salle. Une salle bizarrement pas complètement remplie. Est-ce dû au fait que CANDLEMASS faisait un peu "intrus" sur l'affiche? Je ne pense pas car CANDLEMASS reste un des groupes les plus respectés, même par les fans de metal extrême vu l'influence que les Suédois ont eu sur leur scène nationale et au-delà. C'est aussi un constat que j'ai fait sur d'autres concerts. Malgré l'affiche incroyable de ce samedi, le 013 est loin d'être plein... étonnant! Tant pis pour eux! Comme d'habitude, les absents ont eu tort tant la prestation des Scandinaves fut magistrale. Longtemps applaudi, le groupe reviendra même sur scène pour une petite incartade à Nightfall, non pas avec "Solitude" (j'aurais bien voulu!) mais "Born In A Tank" qui n'a pas non plus aidé à reposer les cervicales mises à contribution pendant une heure d'headbanging intensif. Un grand moment de communion, une ode au riff, au metal avec un grand M.

Setlist:

Gothic Stone
The Well Of Souls
Codex Gigas
At The Gallows End
Samarithan
Marche Funèbre
Dark Are The Veils Of Death
Mourners Lament
Bewitched
Black Candles

Rappel:
Born In A Tank
(K)


GHOUL - 21h35-22h15 (013 Second Stage) :

Grand amateur de GHOUL devant l’éternel, et après un concert parisien où le groupe de Creepsylvanie avait largement volé la vedette à un Cannabis Corpse à la peine, il était absolument hors de question que je passe à côté de ce qui s’annonçait comme le concert le plus drôle et le plus rafraîchissant de cette deuxième édition du Netherlands Deathfest. Ce dernier étant à cheval de 10 minutes avec celui de CANDLEMASS, j‘arrive dans la salle alors que GHOUL est déjà sur scène à jouer "Ghoulunatics", premier titre d’une setlist majoritairement tournée vers les deux derniers albums de la formation. Déjà efficace sur disque, son mélange de Death Metal, de Thrash et de Hardcore va embraser une grande partie de l’assistance qui va alors rapidement se prendre au jeu avec un plaisir non dissimulé. Pour ma part j’aurai tellement le sourire que j’en aurai mal aux joues. Il faut dire que GHOUL sait y faire pour mettre le spectateur dans sa poche. Si la musique pourrait largement se suffire à elle-même, le groupe de Creepsylvanie a toujours amené dans ses valises monstres, dictateurs, malades mentaux et autres déjections de l’humanité histoire de rendre un peu plus concrètes ses histoires improbables qu’ils racontent depuis maintenant plus de quinze ans. Vont alors se succéder sur scène un hooligan anglais du mouvement Anti-Immigrant Death ou AIDS, le commandant Dobrunkum qui de sa matraque va frapper les membres de GHOUL ou de son fusil arroser le public d’un liquide verdâtre, Baron Samedi et ses dreadlocks, une espèce de montre aux membres exagérément longs, un énorme Yéti brun aux poings d’aciers, un troll aux bourses bien descendues et un featuring du docteur fou d'EXHUMED. La présence de ces personnages sur scène va conduire à des situations rocambolesques où les musiciens de GHOUL se feront taper dessus, où certaines de ces créatures vont se battre dans des duels à mort ou bien encore à des projections de matières étranges à destination d’un public qui en redemande. Efficace à mort et fun sans être lourdingue, la formule développée par GHOUL se révèle une fois encore particulièrement payante. J’ai passé quarante-cinq minutes à headbanger le poing levé avec un sourire que je n’arrivai pas à raccrocher. Si vous avez l’occasion de les voir prochainement (notamment au Hellfest), rendez-vous service et ne les loupez surtout pas.
(A)


CIANIDE - 21h35-22h15 (Patronaat) :

Première fois de cette deuxième édition que je mets les pieds dans la Patronaat, troisième scène située en face du 013. Je n'y resterai cependant pas longtemps, juste le temps de visiter le balcon (il y en avait un l'année dernière?!), sa moquette marron qui se veut classe mais qui est en fait super moche et ses métalleux en mode bourgeois assis un verre à la main avec leurs greluches. À tout hasard, j'ai aussi jeté un œil sur les vétérans de CIANIDE qui jouaient en bas. Je n'ai jamais été convaincu du peu que j'ai écouté sur album et ce n'est pas ici que je changerai d'avis. Le death metal old-school des Américains se fait trop simpliste, générique et plan-plan pour que j'y accorde une vraie attention, surtout quand la fatigue et la douleur se font sentir (aïe mes pieds!). Après CANDLEMASS, le trio ne fait vraiment pas le poids.

Setlist:

Rage War
Mindscrape
Divide And Conquer
Envy And Hatred
Gates Of Slumber
Desecration Storm
Death Metal Maniac
Scourging At The Pillar
Metal Never Bends
(K)


GORGOROTH - 22h15-23h15 (013 Main Stage) :
On va la faire courte, le premier titre était catastrophique. Outre l’attirail Black Metal 100% plastique, le son était absolument dégueulasse et Hoest à côté de la plaque. Vu la longue journée que j’ai déjà dans les jambes, je n'insiste pas et préfère me retirer (coucou Fillon) les oreilles encore propres.
(A)

Encore du black (pour un "deathfest", ça fait quand même bizarre!) pour LE concert what the fuck du NDF! Je n'y allais que par curiosité et en bon souvenir du No Mercy 2005 quand Gaahl faisait encore partie du groupe avant son coming-out. Et je ne sais toujours pas si j'ai bien fait. Car le son s'est révélé absolument atroce sur les trois quarts du show. Un gloubi-boulga de basse et de batterie tellement abominable que ça en devenait douloureux, même avec des protections auditives. On a cherché les guitares pendant quasiment tout le set! Incroyable de se taper un tel son alors qu'il s'agit d'habitude de la grande force de la grande salle du 013, un modèle du genre. L'amélioration est arrivée bien trop tard. Et quand le son s'est fait plus clément, c'est le chanteur Hoest de Taake qui s'est mis à faire n'importe quoi. Pas étonnant quand on se tape une bouteille d'alcool fort tout au long du set. Le frontman s'est alors amusé à taquiner ses comparses, notamment Infernus et sa dégaine des plus rdicules (genre Obelix turns black metal). Il s'est ensuite mis à tituber jusqu'à se vautrer et se coucher par terre, a balancé son pied de micro dans la tête d'une personne du public qui l'a copieusement insulté en retour, Hoest l'invectivant We are Gorgoroth, who are you, et il avait bien du mal à articuler jusqu'au nom de son propre groupe. Pour un combo soit disant Satan, ça ressemblait plus à un cirque qu'autre chose. Le show avec Gaahl était nettement plus evil. Là c'était plutôt pathétique mais au moins on a bien rigolé.

Setlist:

Bergtrollets Hevn
Aneuthanasia
Prayer
Katharinas Bortgang
Revelation Of Doom
Forces Of Satan Storms
Profetens Åpenbaring
Ødeleggelse Og Undergang / Blood Stains The Circle
Cleansing Fire
Destroyer / Incipit Satan
Krig
Kala Brahman
Unchain My Heart!!!
(K)


GENERAL SURGERY - 23h15-00h00 (013 Second Stage) :

Cinq ans que je n’avais pas revu les chirurgiens suédois de GENERAL SURGERY. C’était au Kill Town Deathfest en 2012 et cette fin de soirée en leur compagnie avait été des plus agréables. Appréciant de manière générale tous les Carcass-like, c’est sans rechigner que je me dirige vers la Second Stage pour cet avant-dernier concert d’un samedi particulièrement chargé. Comme à leur habitude, les musiciens de GENERAL SURGERY arrivent vêtus de leurs blouses de chirurgiens, bien entendu couverts de sang de la tête aux pieds. A défaut d’être original ou de chercher à se renouveler (le groupe arborait déjà les mêmes tenues il y a cinq ans), les Suédois vont mettre tout le monde d’accord grâce à un Death Metal tout en riffs mis en avant grâce à un son net et précis d’une rare puissance. GENERAL SURGERY est rompu à l’exercice de la scène et cela s’entend. Tout est parfaitement huilé, sans accros, avec un sens redoutable de l’efficacité. D’autant que les cinq musiciens jouent le jeu à 100% à commencer par un Erik Sahlström souriant et survolté qui va passer le plus clair de son temps à arpenter les planches en interpellant le public. Un public à la fête qui va s’en donner à cœur joie sur une setlist généreuse (dix-huit tires) dont les incontournables "Slithering Maceration Of Ulcerous Facial Tissue", "Ambulance Chaser", "Restrained Remains", "Fulguration" ou encore "Necrodecontamination". Le groupe viendra interpréter trois derniers morceaux le temps d’un rappel qui verra la reprise de "The Day Man Lost" des regrettés Carnage. Pas de surprise, un petit côté un poil trop calibré mais une prestation malgré tout super efficace qui aura ainsi permis à tous de passer un excellent moment en attendant la conclusion de cette journée interminable assurée par les Finlandais de HORNA.
(A)


HORNA - 00h00-00h50 (Patronaat) :

Direction la Patronaat pour le dernier concert de ce samedi. J’ai pourtant les jambes qui crient "assied-toi !" mais n’ayant encore jamais vu HORNA, il était hors de question que je passe à côté de l’un des fleurons de la scène Black finlandaise. Grimés à la mode 3.0, en mode guenilles de clodo, chapelets autour du cou et corpse paint ultra négligé, Spellgoth arrive sur scène accompagné de ses quatre compagnons au son d’une obscure introduction où l’on entend une femme jouir. On sent dès les premiers pas du groupe sur scène que les Finlandais ne sont pas là pour amuser la galerie. Une communication inexistante et des visages fermés. Voilà ce qui transparaît au premier regard. Mais il en faut plus pour impressionner le public et le groupe le sait pertinemment. Sans blabla et tergiversations inutiles, HORNA va donc très vite imposer son rythme à coup de titres nerveux menés pied au plancher. Une ambiance particulièrement Punk servi par un son cru et abrasif du meilleur effet. Derrière le micro, Spellgoth attire toute l’attention. Son regard froid, ses gestes impérieux, son attitude revancharde gorgée de haine et de rancœur apporte, en plus des trémolo malsains de Shatraug, une espèce de climat occulte et malfaisant hyper prenant. Pourtant Spellgoth n’est pas du genre à sur-jouer, préférant faire quelques pas en arrière quand sa présence face au micro n’est plus indispensable. Pendant prêt de 50 minutes, HORNA va ainsi délivrer son Black Metal avec une passion, une intensité et une dévotion extrêmement convaincante. Sa setlist, composée de titres piochés ici et là, va ainsi rendre justice à sa très longue discographie. Les Finlandais vont ainsi passer de Hengen Tulet ("Ajan Päättyessä", "Amadriada"), dernière album en date sorti en 2015, à Kohti Yhdeksän Nousua ("Örkkivuorilta") sorti quant à lui en 1998. Entre les deux, des titres tirés du split avec Behexen, d’autres de Sudentaival et même de sa démo de 1997 intitulée Hiidentorni. HORNA viendra rompre avec ces assauts incessants sur l’excellent "Kuoleva Lupaus" (Envaatnags Eflos Solf Esgantaavne). Un titre aux lignes de chant fédératrices et mélodiques reprises en chœur par la majorité du groupe. Un morceau épique qui vient apporter un peu de vent de frais à un set vicié mené tambour battant.
Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin. En dépit de la fatigue et de l’heure avancée, je n’ai pas vu le temps passer. D’ailleurs, pour être tout à fait honnête, je ne m’attendais pas à prendre une telle branlée. Simple, sans (trop) d’artifices mais surtout d’une efficacité incroyable, le Black Metal des Finlandais m’a transporté grâce essentiellement à ces riffs hyper efficaces et à cette attitude Punk tout en urgence. En espérant les revoir très vite.
(A)


C'était prévu et c'est que ce qu'il s'est passé. Sacrée journée d'une rare intensité! Quelques déceptions certes (KERASPHORUS, SINISTER) mais surtout beaucoup de branlées (MYRKSKOGCANDLEMASS, NIFELHEIM, TSJUDER) et d'autres bons shows (DEAD CONGREGATION, DEFEATED SANITY). Samedi restera pour beaucoup la meilleure journée de ce deuxième Netherlands Deathfest. Il reste cela dit encore un jour à passer à Tilburg. Un dimanche au cours duquel il y avait aussi peu de chance que l'on s'ennuie.
(K)

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Netherlands Deathfest II
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Mars 2017
  

4 COMMENTAIRE(S)

Keyser citer
Keyser
28/03/2017 19:46
KPM a écrit : Pour le guitariste de Kerasphorus je me dis que ça pouvait être Bill Taylor au niveau corpulence, en plus du fait qu'il ait joué dans Angelcorpse et Feldgrau. Par contre pour le batteur tu es sûr Keyser ? Normalement c'est Parmer qui joue avec Kerasphorus, tandis que Janko l'a remplacé dans Angelcorpse.

Je tiens ça d'un post sur le Facebook de Kerasphorus qui disait que c'était le batteur pour le NDF et le MDF.
KPM citer
KPM
28/03/2017 19:00
Pour le guitariste de Kerasphorus je me dis que ça pouvait être Bill Taylor au niveau corpulence, en plus du fait qu'il ait joué dans Angelcorpse et Feldgrau. Par contre pour le batteur tu es sûr Keyser ? Normalement c'est Parmer qui joue avec Kerasphorus, tandis que Janko l'a remplacé dans Angelcorpse.
Dysthymie citer
Dysthymie
28/03/2017 12:48
"Cuir, cuir, moustaches, ceinture à clous, bracelets à clous, pantalons à clous, plastron à clous et calvities. Un attirail qui emprunte autant à Leroy Merlin qu’au Michel Blanc des Bronzés." Mort de Rire
Keyser citer
Keyser
27/03/2017 14:06
Je me suis longtemps demandé si c'était Palubicki pour Kerasphorus parce que c'est vrai que la silhouette ne lui correspondait pas (lui est plus longiligne et courbé, limite bossu) mais je n'ai vu aucune info à ce sujet. Du coup j'ai mis Palubicki dans mon report mais ce n'est sans doute pas lui. Ça sent le remplacement de dernière minute d'où peut-être la prestation à côté de la plaque... et le batteur c'était Andrea Janko et pas Parmer.

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