Avec leurs petites têtes de minots imberbes, les jeunes finlandais de Galvanizer avaient fait une entrée pour le moins remarquée dans le petit monde du Death / Grind il y a de cela quelques années maintenant. Mais c’est surtout avec la sortie il y a trois ans de leur premier album intitulé
Sanguine Vigil sur Everlasting Spew Records (un label parmi quelques autres puisque l’on trouve également dans l’équation Me Saco Un Ojo Records, Extremely Rotten Productions et Headsplit Records) que le groupe s’est véritablement fait un nom. Car malgré son très jeune âge (tout juste la vingtaine au moment des faits), le trio n’a eu aucun mal à convaincre, marchant allègrement et surtout avec pas mal de brio dans les pas de formations telles que Carcass, Cadaveric Incubator, Dismember, Xysma, General Surgery...
Trois ans plus tard, Galvanizer signe son retour aux affaires avec la sortie de son deuxième essai longe durée intitulée
Prying Sight Of Imperception. Entre temps les trois garçons ont laissé poussé la moustache, les cheveux et pour certains pris quelques kilos supplémentaires mais pour le reste rien ne semble avoir véritablement changé à commencer par les quelques crèmeries impliquées une fois de plus dans le business puisqu’Everlasting Spew et Me Saco Un Ojo signent là encore les sorties CD et LP de l’album. Côté artwork, le groupe a fait appel à l’un des leurs (le Finlandais Stench Graphics) pour une oeuvre plutôt réussie dont l’esprit rappelle ce qui se faisait à la fin des années 80 et au début des années 90 dans les scènes Grindcore, Crust et Punk.
Si Galvanizer s’est coupé du monde pendant un peu plus de trois ans ce n’est pas pour élaborer une folle recette capable de révolutionner le petit monde du Death / Grind mais tout simplement pour reprendre les choses là où il les avait laissé.
Prying Sight Of Imperception s’inscrit donc naturellement dans la continuité de son prédécesseur et nous le fait d’ailleurs savoir d’emblée grâce à un premier morceau au titre sans équivoque: "The Sanguine Legacy". Un mimétisme assumé jusqu’au nombre de titres proposés et à la durée totale en tout point identiques (enfin à quelques secondes prêts). Si quiconque ayant déjà posé ses oreilles sur le premier album des Finlandais ne sera donc probablement pas dépaysé par ces trente minutes explosives, ceux qui ne l’ont encore jamais fait ne seront pas nécessairement plus surpris surtout s’ils sont déjà familier de ces quelques groupes évoqués à la fin de mon introduction.
Bref, vous l’aurez compris, il n’y a rien d’autre à attendre de Galvanizer et de ce
Prying Sight Of Imperception que ce Death / Grind très scolaire mais néanmoins redoutable d’efficacité dont nous régale le trio depuis maintenant quelques années. Comme on l’a vu, les garçons ont le bon goût de ne pas s’éterniser, rendant la correction administrée toujours aussi pertinente puisque celle-ci ne perd ni en intensité ni en impact. La formule des Finlandais se résume donc pour ce millésime 2021 à une production abrasive, épaisse et parfaitement lisible qui à titre personnel me rappelle notamment celles des albums d’Exhumed de la fin des années 90 et du début des années 2000; à une majorité de séquences ultra dynamiques menées naturellement à coup de blasts explosifs ("Servants Of The Scourge" à 0:08, "Blaze From Within" à 0:21, "Chthonic Profanation" à 2:00...) ainsi qu’à coup d’accélérations héritées pour la plupart de la scène Punk / Hardcore / Crust (tchouka-tchouka et autres patterns D-Beat de punk à chien comme sur "Servants Of The Scourge" à 0:37, "Ground Above" à 0:03, "Dia De Muertos" à 0:29...); un groove particulièrement communicatif qui ne devrait pas manquer d’en faire chalouper plus d’un ("Servants Of The Scourge" à 0:26, "Blaze From Within" à 0:55, "Ground Above" à 1:35...), une alternance vocale entre ce growl qui tient ici le haut du pavé et ces cris bestiaux venus apporter un peu de variété et enfin un sens aigu de la mélodie se manifestant à travers une série de leads et de solos évoquant fortement le Carcass de la période
Necroticism - Descanting The Insalubrious et
Heartwork ("Servants Of The Scourge" à 1:33 et 3:30, "The Inexorable" à 2:04, "Chthonic Profanation" à 3:58, "The Ever-Crescent" à 2:15...).
Idéal pour se remettre les idées en place,
Prying Sight Of Imperception répond à un cahier des charges scrupuleusement respecté. Alors c’est vrai, tout ceci n’est pas sans un arrière-goût de déjà vu et de déjà entendu mais pour autant, chaque écoute n’en reste pas moins plaisante pour autant. Les trois finlandais, aujourd’hui un peu plus âgés et un peu plus expérimentés, continuent en tout cas d’affirmer leur amour pour le genre et cela à travers un Death / Grind effectivement sans grande originalité mais d’une efficacité à toute épreuve qui n’a d’ailleurs plus grand chose à prouver et certainement pas à s’affranchir de certaines traditions pour continuer d’exister.
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