Galvanizer - Sanguine Vigil
Chronique
Galvanizer Sanguine Vigil
Formé en 2013 par des gamins alors âgés d’une quinzaine d’années, Galvanizer n’a pas spécialement chaumé puisqu’il a sorti entre temps deux démos, un EP ainsi qu’un premier album paru en début d’année sur Everlasting Spew Records, petit label italien sur lequel je vous conseille de garder un œil vue la qualité de ses récentes productions (Maze Of Sothoth, Hellish God, Fractal Generator, Serocs, Psychotomy...). A cela s’ajoute également quelques concerts en bonne compagnie comme lors de leur participation à l’édition 2017 du Finnish Death Metal Maniacs Fest ou bien celle du Kill-Town Death Fest il y a tout juste quelques semaines. Pas mal pour un groupe de jeunes adultes tout juste sortis de la puberté.
Intitulé Sanguine Vigil, ce premier album est illustré par Turkka Rantanen, grand nom de la scène finlandaise à qui l’on doit notamment certains artworks de Demilich, Funebre, Adramelech, Demigod, Depravity, Kaamos ainsi que le fameux logo d’Archgoat. Un coup de pinceau plutôt unique qui à lui seul donne déjà une identité toute finlandaise à la musique de Galvanizer.
Tirant son nom d’une démo de Depravity sortie en 1991, Galvanizer marche sans grande surprise dans les pas de ses aînés et notamment de groupes tels que Disgrace, Festerday, Lubricant ou Xysma qui partageaient déjà en leur temps un certain intérêt pour ce genre hérité du Punk et du Hardcore qu’est le Grindcore. Car tout comme leurs compatriotes de Cadaveric Incubator, le jeune trio opère dans un registre mêlant Death Metal et Grindcore pour un résultat absolument redoutable (à défaut, vous vous en doutez, de faire preuve d’une grande originalité).
Ne s’embarrassant d’aucune fioriture si ce n’est quelques samples bien sentis comme celui de The Burning (Carnage en français) en guise d’introduction à un "Mood For The Blade" ouvrant l’album sur les chapeaux de roue, Galvanizer va s’appliquer à maintenir une certaine cadence tout au long de ces trente minutes exécutées avec la fougue d’une jeunesse à qui rien n’est impossible. Afin de mener à bien son projet, le jeune trio s’est naturellement entouré de gens compétents. Sanguine Vigil bénéficie ainsi d’une production particulièrement soignée avec ce petit sens du détail qui a ici toute son importance. Entre ces guitares épaisses et rugueuses qui puent le Dismember à plein nez, cette basse saturée typique des groupes de Punk / Hardcore / Grindcore qui ont tout compris à la vie et cette batterie hyper naturelle avec notamment une caisse claire qui claque juste ce qu’il faut, Galvanizer se voit auréolé d’un fort capital sympathie. Bien entendu, la seule qualité d’une production ne suffit pas à faire d’un album un bon album. Pour cela, il faut des compositions suffisamment bien ficelées pour espérer convaincre dès les premières écoutes et surtout des riffs efficaces qui vous rentrent dans la tête, vous hérisse le poil ou bien vous donne envie de tout démolir autour de vous. En général, lorsque l’un de ces critères est respecté, on est bien souvent sur la bonne voie. Et pour le coup, Sanguine Vigil ne manque pas d’arguments grâce à des riffs à trois notes simples mais directs ayant pour eux cette efficacité brute et implacable des musiques Punk. Riffs « in your face » et bas du front pour un jeu de batterie qui l’est bien évidement tout autant puisque Galvanizer passe le plus clair de son temps tête baissée, le couteau entre les dents.
Pourtant, Sanguine Vigil ne manque absolument pas de relief grâce à de nombreuses variations de rythmes, ne serait-ce que lors des passages les plus soutenus où le trio n’hésite jamais à varier les plaisirs à l’aide de blasts, semi-blasts, skank-beats et autres d-beats (ce "Deathbeat Deity" que l’on croirait écrit par un groupe de Crust). Mais Galvanizer se plaît également à ralentir de temps à autre le tempo que ce soit à travers des titres plus orientés mid-tempo (le très bon "Sanguine Vigil" et son atmosphère inquiétante) ou bien tout simplement lors de moments plein de groove comme ce break sur "Mood For The Blade" entamé à 2:33, celui de "Enjoyment Of Annihilation" à 1:18, un "Premature Rot" aux premières secondes particulièrement entêtantes ou ce "Unfinished Autopsy" et cette séquence complètement neuneu passée ce "Uaaaargh" à 0:57. De quoi faire travailler ses cervicales avec vigueur pendant tout l’hiver.
Carcass, Dismember, une partie de la scène finlandaise de la fin des années 80/début des années 90 (d’ailleurs l’album se conclut sur une reprise de "A Painful End For Curiosity" de leurs compatriotes de Necrobiosis, un groupe actif durant quelques années seulement et que finalement bien peu de gens connaissent), autant de références auquel le Death / Grind de Galvanizer fait aujourd’hui écho. Certes, l’ensemble manque encore peut-être un peu de personnalité mais d’une le genre ne laisse pas trop de place aux expérimentations et à l’originalité. De deux, je ne suis pas certains d’en avoir envie quand j’écoute du Death / Grind. De trois, l’ensemble est quand même sacrément bien foutu et saurait à mon avis convaincre n’importe quel amateur de Death / Grind à l’ancienne pour qui Symphonies Of Sickness, Above The Mind Of Morbidity et Surgical Centesis évoquent encore aujourd’hui pleins de bons souvenirs de tripailles, de bistouris et autres délices dans le même genre.
| AxGxB 25 Septembre 2018 - 1118 lectures |
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