Skunk Anansie - Stoosh
Chronique
Skunk Anansie Stoosh
Skunk Anansie s’était déjà fait remarquer en 1995 avec le tube rock enragé « I can dream » extrait de son premier album « Paranoid and Sunburnt ». Moins d’un an après, le groupe remet le couvert avec « Stoosh », l’album qui va les consacrer, aussi bien artistiquement que commercialement parlant. En effet, en cette année 1996, nombres de radios et de chaînes musicales ne vont cesser de passer en boucle le tube « Hedonism » (vous savez le refrain « Just because you feel good, doesn’t make you right »). De là à traiter Skunk Anansie de groupe commercial, il n’y a qu’un pas … qu’il convient de ne pas franchir. Car si, à première vue, le propos c’est vraisemblablement assagit, le groupe n’en a pas pour autant délaissé la hargne dont « I can dream » était imprégnée. Il suffit simplement de lancer la lecture de la première plage de ce disque, « It’s fucking political » (déjà, rien que le titre en dit long), pour s’en convaincre.
Ce titre, basé sur un excellent riff de guitare à la Tom Morello, se révèle en effet assez « bourrin » avec un chant très énervé de la chanteuse Skin, qui crie véritablement ça rage (toute proportion gardée, ce n’est pas Angela Gossow). Malheureusement, le groupe coupe très vite son élans sur « All I want », un morceau Pop-Rock trop gentillet qui manque véritablement de consistance par rapport au reste de l’album. Il n’était peut-être pas très judicieux de placer ce morceau à ce niveau d’autant plus que « She’s my heroin » va relancer la machine. Il s’agit probablement d’un des moments les plus forts du disque : introduit par un arpège basique mais qui pose à merveille l’ambiance plutôt pesante de la chanson dans laquelle on sent Skin tiraillée entre la révolte (sur le refrain, excellent) et la résignation (sur les couplets). Après cette déferlante, le groupe choisit d’apporter une touche de calme et de mélancolie avec « Infidelity ». Ce titre nous permet d’apprécier les qualités vocales de Skin dans le chant plus posé. Là encore, les arpèges d’Ace soutiennent le morceau, appuyé cette fois par des violons / violoncelles, qui ajoutent une note supplémentaire de tristesse. On reste ensuite dans le très mélodique avec le tube Pop-Rock « Hedonism » dont le succès, il faut le reconnaître, doit beaucoup, là encore, aux arpèges de Ace et surtout au refrain très « calibré radios ». Malgré tout, si ce morceau s’avère très bien construit, je continue à penser que d’autres chansons de l’album le sont tout autant. Comme le très rock « Twisted » par exemple, qui renoue avec l’énergie du morceau d’ouverture : le morceau démarre pied au plancher, rythme qu’il ne quittera pas d’un bout à l’autre. Mais ce qui fait que « Twisted » est selon moi un des tubes de l’album, c’est son refrain là encore imparable, qui fait que l’on garde la chanson en tête durant toute la journée sans s’en lasser. Puis de nouveau, le groupe ralentit le tempo. En fait, on s’aperçoit que cette seconde partie d’album suit un peu le même schéma que la première : après un morceau énergique, le groupe nous refait le coup de la chanson Pop-Rock mais cette fois-ci avec plus de brio que sur « All I want » grâce, toujours, à un très bon refrain de Skin, qui, pour l’occasion s’est muée en Alanis Morissette, pour le timbre de voix. Pour continuer dans le parallèle avec la première partie du CD, on retrouve avec plaisir, pour la seconde fois, des parties de violons et violoncelles sur « Brazen » qui renforcent le caractère mélancolique de cette chanson. Du coup, après toutes ces orchestrations, « Pickin on me » apparaît très épurée et intimiste avec simplement Skin au chant et Ace à la gratte acoustique, jouant, en picking, un arpège qui constitue la seule architecture de la chanson. Ou peut-être est-ce pour reposer l’auditeur avant que le groupe ne reparte dans un délire furieux sur « Milk is my sugar » dans lequel se Skin se lâche. Enfin, l’album s’achève sur une note de gaieté avec « Glorious pop song», chanson qui porte bien son nom, tant les influences Pop sont flagrantes.
Ainsi, au regard de la diversité des atmosphères distillées par les chansons (la mélancolie, la rage, la gaieté) et compte tenu des nombreuses influences musicales qui jalonnent l’album (la basse Funk côtoie des riffs Rock acérés et des arpèges mélodiques estampillés Pop), on ne peut que comprendre pourquoi « Stoosh » était voué au succès : y’en a vraiment pour tous les goûts. D’autant plus que le groupe avait choisi pour l’occasion de passer en mode automatique « refrains qui tuent ». « Stoosh » fait donc figure d’album majeur au sein de la courte discographie de Skunk Anansie : son successeur, moins inspiré, n’ayant pas connu le même succès commercial, ceci a précipité la disparition du groupe.
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