Seum - Winterized
Chronique
Seum Winterized
Malgré les années, il y aura toujours une place pour ce genre de groupe de sludge dans mes écoutes. C’est comme ça, certains ne se lasseront jamais d’écouter l’énième copie d’Incantation, d’autres de découvrir le prochain projet qui étalera ses envies progressives par titres de vingt minutes, d’autres encore qui se jetteront sur la formation de grindcore qui éructera par albums de vingt minutes… Je resterai friand de ce sludge sans prétention aucune, zéro évolution et un maximum de régression.
Seum, donc, ne pouvait que me plaire. Nom débilement cool (et parfaitement approprié à cette musique urbaine et dégoûtée), riffs débilement cool, titres débilement cool (« Sea Sick Six » quoi), voix… ai-je besoin de préciser alors que vous avez certainement compris ? Les Français de Montréal, hyperactifs depuis leur création – Winterized succédant à leur premier EP ainsi qu’un split seulement quelque mois plus tard –, sont du genre à faire plaisir à l’amateur de sludge rigolard et sévèrement intoxiqué, rappelant aussi bien Weedeater que Dopethrone, Buzzo-ven que Fistula. Clairement, on ne va pas sortir grandi de ce disque aussi expéditif que jouissif, mené par un trio voix / basse / batterie faisant de son minimalisme sa force, production plus grande que la vie et compositions accrocheuses, coups de boutoir (raaah, le début de « Life Grinder » !) et ralentissements au poil.
Un cahier des charges classique, mais que Seum s’approprie de belle manière par une optique « All killer, no filler » rendant sa rencontre avec lui marquante. Le plus bel exemple de cette capacité à offrir un sludge aussi canonique que frais se trouve dans la prestation de Gaspard, hurleur parfaitement dans les codes glaireux et dépravés mais sachant également varier son style, allant jusqu’aux harangues stoner (les déclamations groovy de « Broken Bones »).
Finalement, Winterized mérite bien de s’appeler ainsi, ce terme faisant référence au procédé d’extraction d’éléments non désirés dans l’huile de cannabis pouvant s’appliquer à ce que fait Seum sur un temps aussi frustrant que bien rempli (vingt-huit petites minutes de qualité) : offrir un sludge loin de toute modernité, gardant le meilleur d’une certaine scène underground influencée par les années 90, sans fioriture mais avec ce qu’il faut de pourriture. Clairement un plaisir d’amateur en somme, qui trouvera ici un dynamisme – l’album ne cesse jamais d’emmener avec lui jusqu’à la délicieuse reprise des Ramones clôturant l’ensemble – faisant suffisamment la différence. Sans aucun doute, vous connaissez déjà ce disque sans même l’avoir écouté. Mais qu’est-ce qu’il est bon !
| lkea 5 Septembre 2021 - 1050 lectures |
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