Si vous ne le savez pas, sachez que Cryptum fait parti de cette nouvelle garde américaine a avoir pris la relève ces dernières années en offrant un Death Metal certes, balisé, mais néanmoins sincère. Formé en 2020 à Joliet, Illinois, la jeune formation compte en son sein deux membres de Molder auxquels sont venus se joindre trois autres musiciens dont les curriculum-vitae s’avèrent a priori un petit peu moins parlant. Si le groupe a récemment fait l’actualité avec l’annonce d’un premier EP à paraître le mois prochain sur Caligari Records (
Vile Emergence, nous y reviendrons), celui-ci s’est néanmoins fait connaître grâce à la sortie l’année dernière d’une première démo parue sous la bannière du label Sewer Rot Records (Civerous, Charnel Ground, Infested, Mortuary Spawn, Soul Devourment, Unembalmed...).
Intitulée
Enter The Cryptum, celle-ci s’aborde en premier lieu à travers son artwork particulièrement chatoyant signé Nightmare Imagery (Church Of Disgust, Cryptic Hatred, Engrossed, Phantasmagore, Sanguisugabogg, Undeath...). Une oeuvre qui vous colle à la rétine et a au moins le mérite d’attiser la curiosité. En matière de contenu, cette première démo va également à l’essentiel avec trois titres seulement pour une durée totale affichée à moins de dix minutes. C’est certes un peu court mais le décors à néanmoins le mérite d’être planté.
Comme suggéré dans mon premier paragraphe, le Death Metal de Cryptum n’a vraiment rien d’original. Si cela vous pose un quelconque problème, il est donc encore temps de passer votre chemin et d’aller voir ailleurs. Ceux qui choisiront néanmoins de rester pourront se lancer à la découverte de ces trois titres qui effectivement ne vous réserverons aucune surprise mais restent cependant de bonne facture et en tout cas suffisamment plaisant pour avoir envie d’y revenir sans lassitude.
En dépit de ses liens de parenté évidents avec Molder, Cryptum va s’engager dans la voie d’un Death Metal qui pour le coup n’a plus grand chose à voir avec Autopsy, Obituary ou Pestilence. Si le propos reste une fois encore très simple avec des structures tout ce qu’il y a de plus classique, des riffs à trois notes que l’on aura vite fait d’assimiler et des accélérations jamais trop sauvages héritées pour la plupart de la scène Punk (à base essentiellement de tchouka-tchouka), on décèle chez les Américains un groove plus proche de la scène new-yorkaise de l’époque. Alors ne vous emballez pas non plus car nous sommes quand même bien loin de la brutalité d’un Suffocation, d’un Pyrexia ou d’un Dehumanized. Pour autant, il y a dans ce Death Metal orienté mid-tempo un sens de la formulation qui donne l’irrépressible envie de dodeliner de la tête et de jouer des épaules. Aussi malgré cette simplicité ambiante, difficile de ne pas se laisser prendre au jeu à l’écoute de certains passages comme par exemple sur les entames infectieuses d’"Infector (Seeking Sentience)", "Cryptum" et "Postmortem Interval" qui en feront probablement chalouper quelques-uns. Certes, rien de bien sorcier là dedans, mais comme je l’ai dit Cryptum sait comment s’y prendre en seulement quelques accords pour arriver à ses fins.
Si le groupe n’est clairement pas un foudre de guerre, les quelques accélérations dispensées tout au long de ces neuf minutes permettent néanmoins de varier les plaisir et d’apporter au passage une petite touche de brutalité naturellement bienvenue. D’"Infector (Seeking Sentience)" à "Cryptum" à 2:54 en passant par "Postmortem Interval" à 0:52 et 2:41, les Américains vont prendre le parti de dynamiser leur Death Metal et ainsi de nuancer leur propos histoire d’éviter malgré de courts formats (entre deux et trois minutes par titre) une certaine redite.
Première démo pour le moins modeste,
Enter The Cryptum constitue une entrée en matière tout à fait sympathique bien qu’encore un peu verte. Si la production sans artifice lui est bénéfique avec ce côté à l’ancienne pour le moins agréable, nul doute qu’il manque quand même à Cryptum un peu de bouteille pour espérer véritablement convaincre. Un souci qui à ce stade n’en est pas vraiment un puisque ces neuf minutes s’enfilent sans broncher et que malgré la simplicité de certaines séquences ou de certains riffs ainsi que le caractère un brin limité de l’ensemble, tout cela est ici compensé par l’efficacité immédiate de ces trois compositions tournées sur l’essentiel et rien d’autre. D’ailleurs, on le verra bientôt mais Cryptum a quelque peu élevé son niveau de jeu ce qui devrait donc lui permettre de se distinguer davantage par la suite. En attendant, si vous cherchez toujours de quoi vous rafraichir le gosier à coups de sorties Death Metal récentes, cette première parution de Cryptum s’avère tout à fait plaisante même si, encore une fois, personne n’est dupe sur ses limites et autres petits défauts.
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