Golden Ashes - A Lightless Christ Shuns The Crown Of Divinity
Chronique
Golden Ashes A Lightless Christ Shuns The Crown Of Divinity
Appréciant les choses qui sortent des sentiers battus, tu sais que j’avais, il y a quelques temps, jeté mon dévolu sur un groupe controversé, Golden Ashes pour ne pas le citer, projet parallèle et prolifique du tout aussi parallèle et prolifique Maurice de Jong, connu surtout pour ses travaux barrés dans Gnaw their Tongues.
Son BM balancé à grands renforts de synthé omniprésent, tournoyant et violent, m’avait totalement emporté. In The Lugubrious Silence Of Eternal Night m’avait subjugué par l’intensité dégagée et les atours symphoniques ahurissants produits par tonne dans chaque titre. A Lightless Christ Shuns The Crown Of Divinity adopte une posture identique et dégage, de la même façon donc, une impression de grandeur, de majesté et d’intensité à nul autre pareil.
Dès l’artwork, magnifique comme toujours, vaporeux, lumineux et menaçant à la fois, on sait à quoi s’attendre. A Lightless Christ Shuns the Crown of Divinity et The Spectral Catatonia of Unbearable Despondency ouvrent les hostilités sur un BM ultra symphonique, violent et rapide, porté par l’emphase, comme surfant sur un vent chaud tournoyant. Comme toujours, la structure est surchargée en informations, la voix demeurant noyée dans le mix, comme un écho fantomatique tantôt grondant, tantôt dissonant. Les titres étant ramassés (aux alentours des 4 minutes), l’ennui ne s’installe jamais, laissant une cohérence intellectuelle bienvenue faire son œuvre tant les enchaînements sont brillants.
Le travail sur les mélodies, totalement fondues dans la structure, est encore et toujours de premier plan. La violence issue de la BàR tapisse l’arrière-plan sonore quand les synthés dessinent de superbes arabesques symphoniques sur le devant de la scène. Ainsi, sur The Spectral Catatonia of Unbearable Despondency le rythme ralentit et donne tout à entendre, notamment le contraste entre les mélodies ultra amples et la voix grondée, magnifique. L’équilibre est juste parfait, qui demeure très important dans un style où la démesure peut vite écœurer. De même, sur The Day of His Glorious Wrath, le synthé dresse ses mélodies majestueuses sur un véritable mur de son, avant que le pont central n’offre une décélération sublime.
Spatial, comme peut l’être le grand Darkspace, habité et d’une intensité qui ne faiblit jamais, ce A Lightless Christ Shuns The Crown of Divinity est tout simplement magique. Faisant la part belle à des ralentissements plus fréquents que sur le précédent album, il offre à l’auditeur, non pas tant des respirations, que des moments de contemplation, de méditation que les oreilles peinent à embrasser (Our Skins Hanging at the Gates of Ctesiphon, The Day of His Glorious Wrath, Bewildered We Watched the Christ Ascend).
Parfois, quelques arrangements sortent du lot, comme ces chœurs que l’on semble entendre sur Bewildered We Watched the Christ Ascend ou encore le départ « galopant » de In Agony Beneath the Stars et de The Twilight Pilgrims où ces mêmes chœurs paraissent accompagner une chevauchée fantastique dans les limbes. L’ambiance quasi divine perçue dans l’album précédent est encore ici totalement de mise ; elle constitue le fil directeur de l’ensemble de l’œuvre (en témoigne encore cette intro qui ressemble à s’y méprendre à un orgue d’église et qui pose une atmosphère extatique tout à fait singulière sur The Essence of Your Body Became Celestial).
De nouveau, le sieur de Jong accouche d’un album absolument majestueux, d’une intensité incroyable, aussi profond qu’il est lumineux. Ramassé en moins de 37 minutes, le propos est pourtant ultra dense, fouillé et ouvragé. Une prouesse qui constitue un heureux cadeau de Noel.
| Raziel 29 Décembre 2021 - 1024 lectures |
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