Vomit The Soul - Cold
Chronique
Vomit The Soul Cold
Si chez certaines formations l’attente de nouveauté finit par être interminable (n’est-ce pas DISGORGE ?!) chez d’autres au contraire rien ne presse, tant on sent qu’elles n’ont pas grand-chose à offrir de plus… et encore tout cela fonctionne si entre-temps on ne les a pas complètement oubliées, chose qui arrive fréquemment pour beaucoup de noms de seconde zone. On peut dire facilement cela de VOMIT THE SOUL qui depuis le pataud
« Apostles Of Inexpression » n’avait absolument plus rien sorti depuis douze ans, une éternité à l’heure de la grande mode du single digital (qui permet à ses créateurs de montrer qu’ils sont toujours en vie, en attendant de revenir avec un format plus long). Après avoir été mise en sommeil durant une décennie l’entité du binôme Maurizio Orsanigo/Max Santarelli s’est remise en marche cette année (complétée par l’arrivée d’un nouveau bassiste) et est bel et bien décidée à en découdre sans pour autant changer son fusil d’épaule, tant sa musique reprend les choses où elles étaient restées à l’époque. Evoluant toujours dans un Death brutal aux accents Slam le trio va balancer pendant un peu plus d’une demi-heure la suite de son précédent opus, sans que l’ensemble n’y gagne en accroche comme en densité vu qu’on va avoir l’impression durant tout le disque d’avoir affaire au même morceau… un défaut récurrent dans ce genre si balisé et saturé.
Il ne va pas falloir longtemps pour s’apercevoir de tout cela, tant les premières secondes de « Cold » vont donner le ton du reste de cet album en proposant un mélange régulier de tabassage intensif et passages lourds en mode xxl à la noirceur suffocante, aidés en cela par un chant profond où le porc à l’agonie n’est jamais bien loin. Lambda à l’extrême et d’un classicisme à toute épreuve ce titre d’ouverture montre un combo qui maîtrise ses instruments et dont le son ressort parfaitement du fait d’une production légèrement granuleuse et naturelle, où chacun d’entre eux se fait entendre et notamment la basse chaude qui amène un supplément bienvenu. Car si tout cela est agréable et énergique ça montre quand même rapidement certaines limites du fait d’une certaine répétition des plans, et ce malgré une durée d’à peine plus de trois minutes chrono. Heureusement d’ailleurs que chacune des compositions ne s’éternise pas en longueur (ça ne va jamais au-delà des quatre minutes et demi) car sinon il aurait été certain que nombre d’auditeurs auraient fini par décrocher en chemin, au lieu de cela ça reste cohérent et relativement attractif à défaut d’être mémorable et mémorisable. En effet on va avoir déjà l’impression de recyclage dès la plage suivante (« Irreversible Damnation ») qui lui ressemble beaucoup dans la construction générale, avec cependant quelques passages propices au headbanging bien foutus et sympathiques, à défaut de plus… ce qui sera toujours supérieur à ce qui va suivre où l’ennui va être flagrant. En effet avec les hermétiques, linéaires et redondants « Unchained From The Reflection » et « Mausoleum Of Ineptitude » on va avoir la sensation que ceux-ci durent une plombe (et ne veulent jamais se terminer), et qu’ils sont en mode pilotage-automatique tout en ayant été écrits à l’arrache au moment d’entrer en studio. Un constat que l’on fera plus loin dans l’écoute avec les monotones « The Lost Aurea » et « Venerable No-One » où la brutalité et les passages pachydermiques se côtoient en bonne intelligence, sans pour autant que cela captive au-delà d’un cercle restreint de fans peu exigeants.
Heureusement au milieu de tout cela « Prelude To Nothing » tire son épingle du jeu par son dynamisme plus présent et un bassiste qui se lâche en mettant son instrument sur le devant de la scène de façon plus intense, amenant de fait un supplément d’âme au milieu des variations typiques. Sans toucher au génie (loin de là) le résultat est cependant plus intéressant et accrocheur même si ça reste standardisé à outrance et totalement sans surprises, constat identique pour l’agréable et groovy « Wordless Litany » à la violence plus conséquente à l’instar de la conclusion « Deprivation Of The Soul » qui mise sur la radicalité plus marquée dans un sens comme dans l’autre, créant une densité supérieure qui termine correctement les débats.
A l’instar de leurs compatriotes de DEVANGELIC les Lombards signent donc une réalisation quelconque et loin d’être indispensable (totalement dans la lignée de ces précédentes), qui sans être aussi naze que celles pondues par nombre d’avatars venus de Russie est trop limitée et basique pour qu’on en retienne quelque chose. Tout cela viendra donc à coup sûr grossir les rangs des disques et combos de deuxième division, condamnés à errer dans le milieu de tableau de cette catégorie où se trouvent les trois acolytes. Du coup ça n’était franchement pas la peine de revenir après aussi longtemps pour enregistrer un long-format où la passion est toujours là mais sans aucune folie, d’ailleurs c’est sans doute également le ressenti de son label qui bien que l’ayant gardé sur son catalogue en a fait une promotion minimale. Comme quoi il vaut mieux parfois ne pas essayer de revenir aux affaires, tant les come-back ratés et inutiles ont pullulé ces derniers temps sans qu’on y retrouve l’aura originel pour les meilleurs, ou une tentative hasardeuse voire désespérée d’accrocher le bon wagon pour les autres… et à ce petit jeu les transalpins sont clairement sur ce second point.
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