Acherontas - Malocchio - The Seven Tongues of Δαημων
Chronique
Acherontas Malocchio - The Seven Tongues of Δαημων
Comme tu es un fin connaisseur de la scène BM en général et de la scène grecque en particulier, tu n’es pas sans avoir déjà posé une, voire les deux, oreille sur Acherontas, le groupe, mené par le leader du même nom, qui préfère ici se faire appeler V.P. Sorcerer. Tu sais donc parfaitement ce dont est capable le bonhomme, déjà responsable du prodigieux Stutthof, à l’origine d’un nombre très important de sorties de grande qualité.
Malocchio - The Seven Tongues of Δαημων est le dernier venu du combo grec. Si les dernières sorties m’avaient redonné l’envie d’écouter le groupe grec et si je souhaitais, inconsciemment, un retour aux ambiances de Vamachara, ce nouvel effort est en passe de combler mes attentes.
Pour son neuvième album longue durée, Acherontas mise de nouveau sur un savoir-faire unique en matière d’ambiances occultes et d’accords sortis directement des ténèbres.
Lucifer Breath of Fire ouvre les débats sur ce type d’ambiances, directement emportées par un souffle épique et violent débridé, gonflé d’emphase, aux guitares enlevées et épileptiques. Plongé au cœur même du maelström, sans avertissement, la structure offre pourtant tout aussi vite des respirations, des ralentissements lumineux qui aèrent et éclaircissent les informations, nombreuses, qui peuplent la structure. La voix, essentiellement déclamée, apporte comme toujours la dimension religieuse à des titres déjà profondément habités. La vitesse d’exécution ne masque jamais l’intensité et la pertinence du propos. Sur Lucifer Breath of Fire, elle porte le titre et apporte du relief aux passages les plus « profonds ». Elle met en lumière les mélodies superbes et entêtantes qui apparaissent en pont central et se poursuivent jusqu’à la fin du morceau, telles des enluminures sur un livre sacré. Leviathan The Fervent Scales In Reverence tire également partie de cette vitesse d’exécution pour appuyer une brutalité évidente, qui prend corps dès le départ du titre, mais qui sait aussi réserver une place, par contraste, en arrière-plan, aux mélodies discrètes qui se tissent dans l’ombre et qui accompagnent des chœurs obscurs, noyés dans la masse.
Parfois, le choix du mid-tempo démontre le choix du combo pour une option davantage portée sur les ambiances profondes et souterraines. Belial The Enn of Beliya'al débute ainsi sur des accords étirés très « sourds », solennels, portés par une voix aérienne et profonde à la fois, religieuse et possédée, qui confèrent au morceau des allures d’incantation noire. Le mid-tempo, qui rompt ici avec la vitesse des premiers titres, apporte une autre dimension, plus contemplative et posée, mais non moins menaçante. Cette fois-ci, c’est le schéma inverse qui se produit, la vitesse étant apportée en pont central pour casser la linéarité de l’incantation. Brillant, ce morceau est aussi très prenant par les ambiances développées. Satan Exaltation of Unbeing procède de la même façon, en mettant en avant des mélodies déliées que, de nouveau, la vitesse magnifie en leur offrant puissance et récurrence hypnotique. Les solis qui parsèment le morceau et l’achèvent emportent totalement la conviction.
La fin de l’album, soit à partir de Choronzon - Webs of Alienation, est davantage axée sur les ambiances occultes et épiques, sur les mélodies rampantes ou enlevées et une voix possédée. L’équilibre trouvé auparavant entre vitesse d’exécution et mélodies aériennes ultra épiques est porté à son paroxysme. Choronzon - Webs of Alienation galope ainsi aux vents, littéralement assis sur des mélodies tournoyantes et des solis échevelés exécutés à haute vitesse, rappelant le meilleur de Stutthof ; Hecate - Queen of the Crossroads démarre sur des claviers lumineux et une orchestration profonde avant que la tempête ne balaie dans un souffle épique de guitares mélodiques toute tentative de résistance, sans occulter quelques passages plus thrash ; Drakon Apotheosis clôture l’album sur des notes contemplatives, plus atmosphériques.
De nouveau, Acherontas délivre en quelques pistes superbes l’ensemble de son savoir-faire unique, très typé, accompagné d’une pochette magnifique. Que tu sois amateur de la scène grecque en particulier ou de la scène BM en général, tu devrais réserver ton exemplaire. Tu seras conquis.
| Raziel 5 Mars 2022 - 1863 lectures |
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