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Ænigmatum - Deconsecrate

Chronique

Ænigmatum Deconsecrate
Formé en 2017 à Portland, Ænigmatum n’est pas tout à fait né de la dernière pluie et justifie déjà d’une expérience pour le moins significative. C’est d’ailleurs d’autant plus vrai que l’on trouve dans les rangs de la formation quelques membres et anciens membres d’Ascended Dead, Blood Freak, Azath, Lord Gore, Skeletal Remains, Torture Rack et j’en passe... Un line-up particulièrement alléchant constitué de musiciens compétents pour un groupe dont le premier album sorti en 2019 sur Headsplit Records et Chaos Records m’est effectivement complètement passé sous le nez mais dont le second paru l’été dernier sur 20 Buck Spin n’a pas manqué d’attiser cette fois-ci ma curiosité.

L’artwork signé des mains talentueuses de l’artiste italienne Giulia Croce aka Ivory Crux (Cosmic Putrefaction, Ekpyrosis, Maze Of Sothoth, VoidCeremony...) n’y est pas tout à fait étranger puisque celui-ci s’est très rapidement imposé comme une invitation à la découverte de ces décors aussi fantastiques qu’effroyables et par la force des choses à ce qu’Ænigmatum réserve à tous ceux qui oseront franchir le pas. Pour coucher sur bandes ces nouvelles compositions, le groupe a fait appel à l’expertise de son bassiste et claviériste Brian Rush ainsi qu’à monsieur Charlie Koryn (ce musicien que l’on a pu entendre chez Ascended Dead, Chthonic Deity, Decrepisy, Thanamagus, VoidCeremony, Vrenth...). C’est ce dernier qui s’est également chargé du mixage alors que le mastering a été confié à un certain Julian Silva (A Storm Of Light, Besotten, Intronaut, Skullshitter, Xoth...). Le résultat de tout cela est une production soignée, dynamique et limpide naturellement taillée pour le job.

En effet, il fallait bien cela pour servir le propo d’Ænigmatum dont le crédo est celui d’un Death Metal technique et progressif de haute volée. C’est d’ailleurs sans attendre que le groupe américain va rentrer dans le vif du sujet grâce à un "Forged From Bedlam" de près de six minutes dévoilant dans les grandes lignes tout ce qu’il y a à attendre de la musique des Américains. Une démonstration de force implacable servi par une maîtrise technique indiscutable mais néanmoins contrastée par un sens affûté de la mélodie, la présence de quelques breaks subtiles et d’une basse aux rondeurs absolument délicieuses que le groupe a eu la bonne idée de mettre en avant juste ce qu’il faut. Extrêmement bien ficelé et particulièrement enthousiasmant, "Forged From Bedlam" laisse place à sept autres compositions qui, sans surprise, n’ont pas grand chose à lui envier.
En effet, loin de baisser en intensité ou de connaître un quelconque « ventre-mou » à mi-parcours, Deconsecrate réussi à maintenir cet équilibre fragile entre d’un côté séquences explosives et brutales menées à coups de riffs technico-mélodiques et autres accélérations dynamiques et pour certaines quasi-épileptiques (les premières secondes d’"Undaunted Hereafter" ou plus loins à 1:11 et 2:35, "Fracturing Proclivity" à 1:23, "Larker, Sanguine Phantom" à 2:00, "Despot Of Amorphic Dominions" à 0:58...) et de l’autre passages nettement plus en retenus définis par un caractère contrasté et mélodique forcément plus marqué dont on appréciera les fortes colorations progressives et atmosphériques ("Undaunted Hereafter" à 1:50, "Disenthralled" qui en dépit de quelques secousses s’avère davantage porté sur les mid-tempo, "Fracturing Proclivity" à 4:03, "Despot Of Amorphic Dominions" à 3:10). Alors évidemment, pour savourer ce genre de Death Metal à sa juste valeur, il faut savoir apprécier ce genre de titres à tiroirs qui s’étendent sur plusieurs minutes (à l’exception de "Floods Within A Splintered Cortex" qui fait ici office d’interlude instrumental, on tourne en moyenne entre cinq et six minutes par titre), ces enchevêtrements de riffs techniques exécutés généralement à toute berzingue, ces changements de rythmes soudains ainsi que certains patterns qui semblent hérités de la musique Jazz, ces constructions plus ou moins alambiquées, ces longs moments davantage portés sur les atmosphères ainsi que ces dissonances plus ou moins prononcées et modernes. Il faut également être en mesure de se défaire de cette impression passagère (seulement si ce qui suit est scrupuleusement respecté) de ne rien y comprendre et se donner la peine d’y revenir régulièrement afin d’y déceler toutes les subtilités et autres secrets que réserve seulement les écoutes attentives et approfondies de ce genre d’album. Bref, comme souvent, un certain engagement de la part de l’auditeur sera nécessaire à l’écoute de ces quarante-cinq minutes complexes et exigeantes s’il souhaite appréhender comme il se doit les tours et détours de ce deuxième album.
Car à l’écoute de ce Deconsecrate, les raisons de se réjouir sont effectivement nombreuses. Outre tout ce qui vient d’être abordé un petit peu plus haut, il y a cette vision épurée qui rend la somme de ces caractéristiques bien plus digestes qu’il n’y paraît de prime abord. Car ces quelques compositions, aussi techniques et complexes soient-elles, n’ont finalement rien de démonstratives pour autant. Certes, comme on l’a vu, un certain nombre d’écoutes sera effectivement nécessaire pour parvenir à se les approprier correctement mais jamais ce travail n’est rendu pénible. Autre facteur de réjouissance, cette basse aux rondeurs exquises qui sans jamais prendre trop de place va insuffler un groove subtile particulièrement appréciable tout au long de ces trois quart d’heure à la dynamique particulièrement marquée. Enfin, il y a ces accents mélodiques extrêmement bien ficelés et notamment ces nombreux (mais pas systématiques) leads et autres solos qui participent à leur manière au développement de ces atmosphères évoquant comme souvent avec ce genre de groupe l’immensité de l’Espace ("Forged From Bedlam" à 3:58, "Undaunted Hereafter" à 2:01, "Fracturing Proclivity" à 4:17, "Despot Of Amorphic Dominions" à 2:38).

Album technique et complexe, Deconsecrate s’aborde néanmoins avec une certaine aisance qui rend l’immersion finalement assez immédiate même si encore une fois il faudra enchaîner les écoutes pour en déceler toutes les subtilités. Le groupe l’a bien compris, la technique pour la technique ne le mènera nul part. Ses compositions se caractérisent ainsi par un caractère brutal et agressif particulièrement réjouissant auquel vient se mêler un sens affûté de la mélodie et un intérêt plus que prononcé pour les phases dites progressives et atmosphériques. Un mariage qui évidemment n’a rien de nouveau mais est restitué ici dans un équilibre parfait qui font de ces quarante-cinq minutes un véritable régal pour l’amateur de ce genre de Death Metal particulièrement agressif mais néanmoins contrasté et intelligent. Bref, un album qui aurait eu sa place au bilan de fin d’année si nous avions faits les choses dans les temps mais qui mérite surtout de ne pas être ignoré. Vous voilà donc mis au parfum. À vous de jouer.

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Ænigmatum
Death Metal
2021 - 20 Buck Spin Records
notes
Chroniqueur : 8.5/10
Lecteurs : (3)  8.33/10
Webzines : (4)  7.75/10

plus d'infos sur
Ænigmatum
Ænigmatum
Death Metal - 2017 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Forged From Bedlam  (05:43)
02.   Undaunted Hereafter  (05:11)
03.   Disenthralled  (05:36)
04.   Fracturing Proclivity  (06:18)
05.   Floods Within A Splintered Cortex  (02:27)
06.   Larker, Sanguine Phantom  (06:38)
07.   Despot Of Amorphic Dominions  (06:45)
08.   Animus Reflection  (06:33)

Durée : 45:11

line up
parution
13 Août 2021

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