Paru il y a un petit peu plus d’un an,
Shitslime marque l’intronisation de deux nouveaux membres chez Wharflurch avec l’arrivée de Cary Smith à la basse et de Chris Viligante à la batterie. Disponible tout d’abord sur Bandcamp puis quelques mois plus tard en cassette ainsi qu’en CD via Noxious Ruin et Personal Records, Il s’agit là de la troisième sortie du groupe en moins d’un an, celle-ci faisant suite je vous le rappelle à une démo et à un précédent EP chroniqués bien évidemment en ces pages il y a de cela quelques semaines maintenant via la compilation
Lurking Doom + Demo 2019.
Pour cette sortie, le groupe originaire de Floride a fait appel aux service de l’illustrateur Ian Collazo avec lequel Wharflurch collaborera d’ailleurs à nouveau dans le futur le temps de deux splits parus en 2021, le premier intitulé
Beneath The Blackened Clouds Of War en compagnie de Writhing Shadows et le second baptisé
Syzygial Slime Worlds aux côtés cette fois de Perihelion Gnosis. Une illustration pas forcément hyper engageante (encore moins pour cette version verdâtre proposée sur l’édition CD) mais qui ne doit pas pour autant vous empêcher d’aller plus loin dans la lecture de cette chronique ou, si vous êtes un peu à la bourre, dans votre découverte des Américains…
Petit EP de quinze minutes pour quatre titres,
Shitslime marche à peu de chose près dans les pas de son prédécesseur. On va ainsi retrouver dans les grandes lignes ce même Death Metal abrasif et putride partagé entre séquences plombées aux atmosphères moites et étouffantes et passages plus primitifs et soutenus qui vont amener avec elles ce regain d’énergie et d’intensité nécessaire à ce genre de formule. Une recette qui n’a évidemment rien de nouveau mais qui exécutée correctement ne manquera jamais de faire son petit effet.
Si sur le fond Wharflurch reste fidèle à ce que l’on connait déjà de lui, on remarque quand même qu’il y a du mieux côté production (en tout cas en comparaison de celle de
Lurking Doom marquée en ce qui me concerne par quelques légers petits défauts (caisse-claire un poil synthétique, son de guitare étrangement irritant, rendu général manquant d’impact)). Pour commencer, la batterie sonne ici de manière beaucoup plus naturelle avec notamment une caisse claire qui claque juste comme il faut. De la même manière, si les guitares conservent une âpreté toujours aussi délicieuse, le son qui leur est donné sied davantage à ce genre de Death Metal sombre et pesant. Enfin, d’une manière plus générale, je trouve tout simplement le travail de production plus harmonieux et mieux équilibré. Un parti-pris qui fait d’emblée de
Shitslime un EP plus efficace et plus réussi que son prédécesseur.
Mais là n’est pas la seule évolution positive constatée à l’écoute de ces quatre nouveaux morceaux. Si ces derniers sont encore marqués par quelques moments plus anodins à l’image notamment de cette séquences en tchouka-tchouka à 1:56 sur "Obscured In Ichor" ou bien encore cette brève accélération entamée à 1:49 sur "Intergalatic Death Spectrum Vortex", on remarque tout de même que le niveau de composition est désormais un petit peu plus élevé et abouti. Une progression d’ailleurs confirmée par plus tard qu’il y a quelques semaines avec la sortie de
Psychedelic Realms Ov Hell, premier album du groupe paru sur Gurgling Gore et Personal Records (on y reviendra). Certes, le Death Metal de Wharflurch reste encore un petit peu trop marqué par ses influences (Incantation en tête, sur l’ensemble de ces parties plombées et plombantes), certes on a déjà entendu plus original, plus intense et même plus convaincant. Pour autant, les progrès sont bien réels et font ainsi de chaque nouvelle écoute un moment toujours aussi sympathique à défaut d’être particulièrement remarquable.
Aussi, de "Sealing The Bore" à "Plinth Of Bone" en passant par "Obscured In Ichor" et "Intergalatic Death Spectrum Vortex", ces quinze petites minutes s'écoulent sans que l’on s’ennuie une seule seconde et cela grâce à cette succession de passages Death / Doom rendus encore un petit peu plus pesants par ce growl extrêmement profond et de séquences plus dynamiques exécutées sous forme de tchouka-tchouka plus ou moins appuyés ("Obscured In Ichor" à 1:56, "Intergalatic Death Spectrum Vortex" à 1:46), de blasts taillés pour recentrer l’attention et apporter un élan dynamique nécessaire (l’entame en fanfare de "Sealing The Bore" ou à partir de 3:13 avec en prime de solo chaotique bien ficelé, "Obscured In Ichor" à 1:43 ou "Intergalatic Death Spectrum Vortex" à 2:59) et de tapis de double servant de toile de fond à des riffs parpaings écrasants. Bref, je vous l’ai dit, il n’y a rien de bien sorcier à la formule proposée ici par Wharflurch qui s’en sort une fois de plus assez bien dans cet exercice.
Cette troisième sortie, assurément plus abouties que les précédentes, reste néanmoins rattachée aux mises en bouche de seconde division. Le riffing de bonne facture mais sans surprise et les compositions efficaces mais néanmoins convenues, ne possèdent pas encore ce charisme qui permettrait de les rendre inoubliables ou en tout cas de me montrer un poil plus dithyrambique. Pour autant,
Shitslime reste malgré tout un EP tout à fait convaincant pour quiconque apprécie ce genre de Death Metal sombre et lugubre aux sonorités Doom évidentes. Un disque sympathique qui malheureusement a été quelque peu occulté par des sorties plus marquantes, mais qui néanmoins atteste d’une véritable progression du côté de Wharflurch en plus d’offrir quinze minutes des plus plaisantes. Bref, à écouter ou à découvrir pour tous les amateurs de Death / Doom à la sauce Incantation (meets Autopsy meets Undergang meets...).
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