Sorti en septembre 2021,
Psychedelic Realms Ov Hell, premier album des Américains de Wharflurch paru chez Gurgling Gore (cassette), Personal Records (CD) et Dawnbreed Records (cassette), s’est déjà vu précéder à l’heure qu’il est par un album live, un single, un split en compagnie de Maul et Thorn ainsi qu’une désuète cassette vidéo (oui, c’est bien d’une VHS dont je parle)... Un rythme de parution particulièrement chargé qui ne semble d’ailleurs poser aucun souci à Myk Colby, tête pensante et seul membre de Wharflurch jusqu’en 2020, puisque celui-ci s’est même récemment embarqué dans un nouveau projet solo du nom de Plasmodulated (on y reviendra car celui-ci vaut le coup d’y jeter une oreille...). Bref, tout semble aller pour le mieux chez ces Floridiens bien décidés à faire leur trou.
Alors oui, je sais, des artworks capables de faire saigner les yeux au sein des musiques dites extrêmes, on en trouve aujourd’hui un sacré paquet. Certainement plus qu’on ne le voudrait d’ailleurs. Par contre, des artworks capables de vous embarquer d’un simple regard dans un trip hallucinatoire morbido-cosmique, je n’en connais finalement pas beaucoup... L’oeuvre signée Lucas Valtenbergs (Accursed Womb, Ebony Pendant, Perilaxe Occlusion, Scab Hag...) et les couleurs psychédéliques utilisées pour la mettre en valeur sont assurément de ceux-ci. Un travail qui ne peut bien évidemment pas laisser indifférent mais qui à le mérite d’attirer le regard (c’est le moins que l’on puisse dire). Du coup, maintenant que vous êtes-là, autant poursuivre votre lecture jusqu’au bout non ?
Comme on pouvait s’y attendre,
Psychedelic Realms Ov Hell n’est fondamentalement pas bien différent des précédentes sorties du groupe. En effet, l’auditeur déjà habitué au Death Metal de la formation va ici retrouver l’essentiel de ce qui faisait jusque-là le charme de Wharflurch. Pour autant, ce premier album montre là encore des signes évidents de maturation. Un process déjà entamé sur son précédent EP (le très encourageant bien qu’imparfait
Shitslime) mais que le groupe a néanmoins poussé encore un petit peu plus loin cette fois-ci. Cela commence en premier lieu par une production enfin digne de ce nom. S’il y avait déjà du mieux sur
Shitslime, le soin et les moyens apportés à ce premier album sont sans commune mesure en comparaison des débuts plus hasardeux de la formation. Bien moins fauchée qu’elle n’a pu l’être sur certains précédents travaux de Wharflurch (on pense notamment à la
Demo 2019 ainsi qu’au EP
Lurking Doom), celle-ci se montre désormais bien plus musculeuse. Grâce à elle, le Death Metal des Floridiens a gagné ici en puissance et en impact ce qui, étant donné le genre de musique pratiquée, n’est certainement pas du luxe.
Comme évoqué un petit peu plus haut, on va donc retrouver sur ce
Psychedelic Realms Ov Hell ce Death Metal aux résonances Doom évidentes. Une musique qui dans les grandes lignes doit beaucoup à celle d’Incantation, Asphyx ou Autopsy (sans forcément les évoquer systématiquement) mais à laquelle les Floridiens ont su apporter leur propre petite touche. Tout d’abord par le biais d’un concept, celui d’une invasion de champignons psychotropes en provenance de l’Espace et de leurs effets hallucinatoires sur la planète Terre et plus précisément sur le personnage principal non définit de cette histoire. Un concept que l’on va naturellement retrouver jusque dans les titres de chacune de ces six nouvelles compositions ("Celestial Mycelium", "Stoned Ape Apocalypse", "Phantasmagorical Fumes", "Bog Body Boletus"...) et qui à leur simple lecture promet déjà de sacrés trips hallucinés et en Technicolor. Et si la formule de base constituée de riffs plombés et pesants auxquels viennent contraster quelques accélérations plus ou moins corsées et saupoudrée d’un soupçon de groove non négligeable n’est absolument pas nouvelle, le groupe y apporte cependant quelques éléments supplémentaires permettants de rendre son Death Metal plus remarquable. De ces samples synthétiques évoquants l’immensité de l’Espace, tout un tas de créatures extra-terrestres et autres horreurs innommables (l’introduction façon Stranger Things ainsi que les dernières secondes de "Celestial Mycelium", le début et/ou la fin de "Stoned Ape Apocalypse", "Abandoning Reality", "Phantasmagorical Fumes", "Bog Body Boletus", "Psychedelic Realms Of Hell") en passant par ces nombreuses séquences souvent plus mélodiques (parfois tout simplement moins denses) et qui à leur manière vont entretenir l’aspect plus atmosphérique et psychédélique souhaité par Wharflurch ("Celestial Mycelium" à 3:04, "Abandoning Reality" à 4:22, "Phantasmagorical Fumes" et son passage que l’on pourrait croire emprunter à un groupe de Stoner Rock entre 2:29 et 4:27, "Bog Body Boletus" à 3:19, "Psychedelic Realms Of Hell" à 3:47...), ce premier album ne manque pas de personnalité. Cette manière de prendre parti permet à Wharflurch de tirer ici son épingle du jeu de manière significative et cela malgré une concurrence particulièrement impitoyable (on pense notamment à Blood Incantation et Tomb Mold).
Si les Américains s’étaient montrés convaincants avec leurs précédentes réalisations, ces derniers montent ici d’un cran avec un
Psychedelic Realms Ov Hell qui devrait normalement leur assurer bonne presse. C’est le cas ici puisque mon enthousiasme, passé un certain nombre d’écoutes, ne semble pas vouloir s’amenuiser. Certes, on pense souvent à un tel ou un tel tout au long de cette grosse demi-heure mais pour autant, difficile de nier certaines spécificités qui font le Death Metal de Wharflurch. De ces samples de science-fiction à ces passages beaucoup plus introspectifs et mélodiques en passant par ces atmosphères hallucinées ou vaseuses, on tient quand même ici un album assez original ou en tout cas capable de se démarquer des autres sorties peut-être tout aussi efficaces mais moins personnelles. Reste à voir si Wharflurch sera en mesure de réitérer l’exerce et au rythme où vont les choses chez Myk Colby et sa bande, cela ne devrait sûrement plus tarder...
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