Vrenth - Baptism Death
Chronique
Vrenth Baptism Death
Énième projet d’un jeune homme déjà particulièrement occupé, Vrenth nous arrive tout droit de Californie et compte dans ses rangs un certain Charles Koryn que je ne devrais plus avoir à vous présenter puisqu’il a participé à tout un tas de groupes pour la plupart chroniqués ici même (Ascended Dead, Thanamagus, Chthonic Deity, Funebrarum, etc). Ce dernier est accompagné pour l’occasion par Carsten Brix (guitare) et Mike Nelson (chant), tous les deux membres du groupe Ruin, ainsi que par deux inconnus ici à la seconde guitare et à la basse. Après une première démo parue en mars 2019 sur Death Metal Cult et Dismal Fate Records, Vrenth a sorti en décembre dernier son tout premier album. Intitulé Baptism Death celui-ci a vu le jour sous la bannière du label américain Rotted Life Records.
Servi par une illustration fort sympathique signée Adam Michael Nevler (mention spéciale pour ce gars encapuchonné qui lit le Necronomicon comme on lit le journal en attendant le métro, une main dans la poche), Baptism Death propose huit titres pour un peu moins de quarante minutes d’un Death Metal à l’ancienne, sombre et des plus virulents. Parmi ces quelques compositions, on va retrouver les trois morceaux de la première démo de Vrenth ("Baptism Death", "Raging Blood Rivers" et "Burial Crypt") naturellement réenregistrés pour l’occasion. Une aubaine pour ceux qui comme moi avaient été séduits à l’époque par cette démo mais avait néanmoins préféré faire l‘impasse sur le format cassette.
Bon, passons sur mon éternel laïus au sujet de l’originalité dont fait preuve Vrenth (ou plutôt dont il ne fait pas preuve pour être tout à fait exact) pour nous intéresser à l’essentiel, ce Death Metal caverneux auréolé d’un halo mélodique fort sympathique. En effet, si on ne le remarque pas forcément de prime abord, il apparaît pourtant évident alors que les écoutes se succèdent que les Californiens ont porté un soin particulier à la notion de mélodie tout au long de ce premier album. Cela va se traduire par tout un tas de leads et de solos porteurs d’atmosphères tantôt infernales et suffocantes ("Graveyard Of Lost Souls" à 1:17, 2:34 et 4:08, "In The Wasteland Dwell" à 3:03, "Baptism Death" à 0:37 et 2:08, "Flames Of The Seven Jaws (Devouring Funeral Pyre)" à 0:38, 2:07 et 2:56) tantôt à la fibre Heavy Metal pour le moins évidente ("Paroxysm Darkness" à 2:08, "Rapture Of The Empty Space" à 1:35 et 2:30, "Raging Blood Rivers" à 0:37, "Burial Crypt" à 2:47). Un parti pris intéressant qui va apporter tout de même un brin de personnalité au Death Metal des Américains.
Pour autant, si ce premier album est effectivement très porté sur la notion de mélodie, il n’en oublie pas d’appuyer là où ça fait mal. À vrai dire, c’est même plutôt pied au plancher et le couteau entre les dents que les cinq Américains mènent ici l’essentiel de leurs assauts. Et heureusement d’ailleurs puisqu’avec un batteur de la trempe de Charles Koryn il aurait quand même été dommage de se trainer sur des mid-tempos mollassons et peu engageants... Naturellement, il n’en est pas question ici puisqu’entre quelques décélérations taillées pour briser des nuques et épaissir ces atmosphères déjà suffocantes, Vrenth va passer le plus clair de son temps à cavaler sur fond de blast beats et autres trémolos infernaux balancés à toute berzingue. Il se dégage également de ce Baptism Death pas mal de sonorités Black Metal assez évidentes, notamment lorsque le riffing se fait davantage tendu et sinistre, certaines intonations vocales de Mike Nelson (Ruin, ex-Gravehill) ainsi que quelques unes de ces mélodies particulièrement sournoises dont le groupe semble se délecter (comme par exemple sur "Graveyard Of Lost Souls", "In The Wasteland Dwell", "Baptism Death" ou "Flames Of The Seven Jaws (Devouring Funeral Pyre)").
Malgré une approche des plus classiques, Vrenth laisse entrevoir à travers son goût prononcé pour les mélodies et son intérêt pour le Black Metal un Death Metal plus personnel et original qu’il n’y paraît de prime abord. Alors évidemment, les Américains ne révolutionneront pas le genre avec ce premier essai longue-durée mais Baptism Death n’en demeure pas moins un très bon disque marqué notamment par un rythme relativement soutenu, des ambiances sombres et pesantes et un apport mélodique très intéressant qui va permettre d’apporter pas mal de profondeur et de relief à ces compositions effectivement très classiques (dans le fond comme dans la forme) mais alors redoutables d’efficacité.
| AxGxB 9 Février 2021 - 2220 lectures |
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