Sorte d'hommage vibrant à la série des films "Ré-Animator", "Death After Life" démarre par une introduction qui n'aurait pas dépareillé sur le "Symphonies Of Sickness" de CARCASS, source principale d'inspiration des thanathologistes de St. Julien's. Sur fond de samples cheap bien dans l'esprit maison, le Christopher Lee de service déclame les principes qui régissent la clinique IMPALED : If you're lucky enough to die, pray that you stay dead ! Car non contents de ressusciter à l'envi les gimmicks les plus marquants du mythique combo anglais, nos quatre urgentistes du riff soumettent leurs patients à la torture avec quelques interludes délicieusement macabres, un peu (beaucoup!) à la manière d'un "Necroticism".
Reste qu'avec pas moins de 4 titres à caractère décoratifs ("Goreverture", "Theatre Of Operations", "Critical Condition", "Coda Morte"), les américains mettent en jeu le rythme d'un album d'une durée de trois quarts d'heure assez conséquente, surtout compte tenu du style pratiqué. L'auditeur non averti court donc le risque de perdre le fil à recoudre les boyaux, à fortiori s'il ne goûte guère le pastiche death métallique de série Z. Sympathiquement débiles, les délires psychopathologistes des internés McGrath, Sewage, Kocol et Valera sont heureusement suffisamment inspirés (et relativement courts) pour supporter plusieurs écoutes. En cas d'indigestion, rien n'empêche de passer au morceau de barbaque suivant, on ne perdra pas une goutte de sang thrash au milieu de cet amas dégoulinant de viscères death old school.
"Mondo Medicale" (le titre, pas l'album sorti précédemment) sonne la charge d'un death thrash rot n' roll qui rue dans les brancards et travaille les oreilles au corps, à grand renfort de double chant (les très complémentaires Ross Sewage et Sean McGrath, régulièrement assistés par Jason Kocol) et d'une production pas franchement aseptisée de Trey Spruance (guitariste intérimaire chez FAITH NO MORE il fut un temps), qui fleure bon la rouille et les émanations abdominales.
Meilleur espoir chirurgien de la tracklist, "Gutless" a tout pour séduire l'interne en manque de cobayes (non) consentants. Une peau ferme mais la chair tendre (les riffs cisaillent mais la batterie groove), des poumons bien conservés (entre growls grassouillets et chant death typiquement Walkerien) et quelques malformations anatomiques du plus bel effet (les samples emphatiques sur fond de blasts à 2:43). Quasiment dans la foulée, IMPALED lance l'opération mid tempo sur un "Preservation Of Death" caviardé de leads lugubres à souhait, terminant sa crash course (in brain surgery) dans les cordes d'un violon cantonné ici à 30 secondes de présence (et pas une heure comme sur le dernier THE OCEAN! Oui, j'en rajoute une couche). La suite, une alternance de titres plus ou moins rapides, est sans surprise majeure. Le groupe abuse des mêmes techniques d'incision, sans jamais changer de blouse ou nettoyer son scalpel. On frôle même l'anesthésie générale en fin de programme avec le death cradingue volontaire mais répétitif de "The Dead Shall Dead Remain
", "Medical Waste" et "Dead Alive". Moins gras et direct que sur les albums précédents, IMPALED se pare ici d'atours thrash n' roll plutôt bien digérés (leur death est moins chirurgical que celle de leurs collègues de EXHUMED), mais sa force de frappe s'amoindrit au fur et à mesure (d'urgence! Ok j'arrête) que les titres défilent. Une baisse de régime fatale que ne connaît pas le récent (et excellent) "The Last Gap", sorti à l'automne dernier.
2 COMMENTAIRE(S)
04/07/2008 11:22
J'avais bien apprécié cet album à sa sortie mais c'est vrai que comparé à "The Last Gap", il tient moins bien la distance. D'accord avec toi, tout n'est pas franchement carré sur "Death After Life", même si ce côté foutraque fait aussi le charme du groupe.
04/07/2008 00:11