Plague Patrol - Demo 2021
Chronique
Plague Patrol Demo 2021 (Démo)
Plague Patrol, en voilà un drôle de nom… En allant rapidement fouiner sur Google, il semblerait que celui-ci soit encore plus débile que ce que je pensais puisqu’il fait vraisemblablement référence à des serviteurs du Comte Dregon dans la série télévisée Mighty Morphin Power Rangers... On laissera tout de même le bénéfice du doute aux trois garçons qui forment cette "récente" entité mais il est vrai que l’on a quand même connu mieux comme référence culturelle.
Formé en 2020 à Prague par trois musiciens a priori pas mal versés dans les scènes Punk, Hardcore, Crust et Grindcore, Plague Patrol a sorti l’année dernière sa toute première démo. Parue au format cassette chez Psychocontrol Records (Internal Rot, Pharmacist, Excruciating Terror, Nak'ay...) et Dry Cough Records (Mortuary Spawn, Sewer Fiend, Slimelord, Vaticinal Rites...) en novembre 2021, celle-ci aura connu deux autres pressages cassettes chez Gutless Productions (Fleshrot, Sněť...) et Headsplit Records (que l’on ne présente plus) avant qu’un discret label polonais (Behind The Mountains Records) ne se décide enfin à en proposer une version CD. À cette occasion, le label renoue avec l’artwork original signé Lucas Korte dans une version aux couleurs néanmoins revues et corrigées.
Arrivé beaucoup trop tard pour espérer pouvoir chambouler le petit monde immuable du Death Metal, Plague Patrol va comme beaucoup d’autres groupes de sa génération se contenter de reprendre à son compte ce que d’autres ont pu faire avant lui. Un fait dont il n’y a pas à avoir honte surtout que pour le coup, les Tchèques le font carrément bien.
Bouclée en quatorze minutes et quelques secondes, cette Demo 2021 se propose de nous offrir quatre titres d’un Death Metal effectivement inspiré de bout en bout par quelques grands anciens, notamment des groupes comme Incantation, Asphyx et Pestilence dont on va retrouver des traces évidentes ici et là. Alors naturellement, chacun y entendra ce qu’il veut. Néanmoins, s’il y a bien un élément qui laisse ici peu de place à l’interprétation, c’est le chant de Tomáš Hořák. En effet, le parallèle avec un certain Martin Van Drunen parait tout à fait inévitable à l’écoute de ces lignes écorchées, rugueuses et maladives. Une comparaison évidemment flatteuse qui va ainsi apporter une touche poussiéreuse ainsi qu’un peu de caractère au Death Metal des Tchèques mais qui forcément, et c’est là le revers de la médaille, ne va pas aider au développement d’une identité propre.
Pour le reste, pas de grosses surprises puisque Plague Patrol livre un Death Metal fait essentiellement de parties plus ou moins rapides auxquelles viennent s’opposer quelques séquences plombées et beaucoup plus étouffantes. Un heureux mélange qui effectivement n’a rien de bien nouveau mais que le groupe propose ici dans une version « modernisée » c’est à dire un poil plus brutale mais également dotée d’un soupçon de groove supplémentaire. Ainsi les coups de boutoirs ne manquent pas, qu’ils soient menés à coups de blasts comme sur "Taxidermia" à 0:53 et 1:11 et 2:45, "Bennings Bonfire" à 0:34 et 1:48, "Oort Cloud" à 3:02 ou les premières secondes de "Xenogenesis" ou bien à coups de passages nettement plus Thrash comme sur "Taxidermia" à 1:02 et 1:18, "Bennings Bonfire" à 1:58 ou "Xenogenesis" à 0:47. Une dynamique que les Tchèques vont néanmoins contrastée par le biais de moments beaucoup plus suffocants (les premiers et derniers instants de "Taxidermia", "Bennings Bonfire" à 0:41, "Oort Cloud" à partir de 1:11, "Xenogenesis" à 1:15...) et de séquences au groove vicieux et redoutable ("Taxidermia" à 1:45, "Bennings Bonfire" à 2:25, la première minute de « Oort Cloud » puis de nouveau à compter de 1:47, "Xenogenesis" à 0:22...). Rien de bien sorcier là dedans mais ce sens de la formulation et de l’exécution avancé ici par Plague Patrol suffit à convaincre et à rendre l’écoute de cette première démo particulièrement agréable pour ne pas dire addictive. Enfin, il ne faudrait pas non plus oublier la prédisposition des Tchèques pour ce qui est de la mélodie. Cette première offrande est ainsi truffée de leads putrides et autres petits solos malfaisants dont on ne manquera pas de relever les vertus en terme d’atmosphères viciées et autres ambiances morbides. Que ce soit dès l’entame de "Taxidermia" ou plus loin à 3:03, sur "Bennings Bonfire" à 1:00 et 2:43, « Oort Cloud » à 1:12 et 3:11 ou "Xenogenesis" à 1:01, Plague Patrol nous embarque avec lui dans des univers inquiétants et horrifiques largement inspirés par le film d’horreur The Thing de John Carpenter et le court-métrage Xenogenesis de James Cameron.
Certes un peu courte, cette première démo à au moins le mérite de planter le décors et surtout de donner envie d’en entendre davantage. On espère en effet que Plague Patrol survivra aux vicissitudes que rencontrent peu ou prou chaque groupe sur Terre pour donner une suite un peu plus conséquente à ces quatre titres qui en dehors d’un manque de personnalité évident ne souffrent d’aucun véritable défaut pour qui aime ce genre de Death Metal à la fois rétrograde et en même temps ancré dans l’ère du temps.
| AxGxB 15 Septembre 2022 - 689 lectures |
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