Abhorrency - Climax Of Disgusting Impurities
Chronique
Abhorrency Climax Of Disgusting Impurities
Amis du bon goût et de la finesse, soyez les bienvenus. Pour cette nouvelle chronique, je vous propose de vous envoler pour la Californie et sa capitale, Sacramento, afin d’y faire la rencontre de fins esthètes répondant au doux nom d’Abhorrency.
Formé en 2019 sous la forme d’un trio, le groupe réunit dans ses rangs Ejaculator, Sexslayer et Upheavor. Trois sympathiques bout-en-train prêt à tout pour amuser la galerie et dont les premières armes se font faites au sein de formations telles Defecrator, Killgasm ou Denunciation. Après une démo (Demo MMXX) parue en 2020 chez quelques collaborateurs de renommées internationales (Stygian Black Hand, Unpure Records et Maggot Stomp Records), le groupe récidive en cette année 2022 avec la sortie l’été dernier d’un premier album intitulé Climax Of Disgusting Impurities.
Parue sous les bannières des labels Stygian Black Hand (cassette) et Goat Throne Records (CD), cette douceur acidulée (on va y venir) est illustrée par l’Italienne Silvia Palmeroni (Infernal Curse, Reek Of The Unzen Gas Fumes, Vassafor, Venymysgourvleydh...). Une composition militant vraisemblablement pour un rapprochement inter-espèces et qui, à défaut de faire l’unanimité, devrait au moins vous mettre la puce à l’oreille sur ce qu’il y a à attendre de ce premier méfait. Enfin, puisqu’on en est là, notez que la production est signée des mains de Patrick Hills (Desiccation, Feral Season, Occlith) et que pour le coup, celle-ci participe à sa manière (impact, équilibre, lisibilité...) à l’efficacité de ce premier album (sans pour autant être exempte de quelques défauts, notamment une compression un poil trop prononcée).
S’il y en a parmi vous qui ont déjà posé leurs oreilles sur la première démo des Américains, peut-être serez-vous un petit peu déçus de constater que "Choked Upon The Pentagram", "Perverse Serpentine Invocation" et "Feces Aspergillum" figurent tous les trois au tracklisting de Climax Of Disgusting Impurities. Bien entendu, ces quelques titres titres ont été ré-enregistrés pour l’occasion mais si on laisse de côté ce "Edging On Disgusting Impurities" qui fait ici office d’interlude (sans pour autant sacrifier à l’atmosphère tendue et suffocante de l’album), cela ne nous laisse que cinq nouveaux morceaux à se caler sous la dent... Alors effectivement, ça ne fait pas beaucoup mais n’ayant personnellement pas mis la main sur la première démo des Californiens, cela me va très bien.
Sans surprise, le bruyant trio de Sacramento reprend les choses là où il les avait laissé deux ans auparavant avec un Black / Death bestial et punitif mené le couteau entre les dents. Naturellement, la filiation avec les premiers groupes du genre (on pense à Archgoat, Beherit, Antichrist, Blasphemy, Conqueror et compagnie) est d’une évidence incontestable mais on pourrait également évoquer quelques formations plus récentes comme par exemple Crurifragium, Proclamation, Abysmal Lord ou Profane Order). Bref, contrairement à ce que je disais un petit peu plus haut avec une ironie que vous n’aurez pas manqué de déceler, Abhorrency n’est clairement pas là pour rigoler ni amuser la galerie. Le trio mène ainsi ses assauts de manière quasi-ininterrompue à coups de blasts qui n’en finissent pas de pleuvoir. Une déferlante de bourre-pifs à laquelle vient s’ajouter un riffing à trois notes effectivement très répétitif et certainement pas bien sorcier mais là encore capable de révéler au premier coup de poignet nos instincts les plus vils et les plus primitifs. Ainsi, malgré le caractère extrêmement limité d’une formule vue, revue et re-revue, n’importe quel auditeur sensible à ce genre de petite douceur devrait trouver chez Abhorrency matière à se réjouir. Aidé d’une production particulièrement lisible pour le genre pratiqué (certes, celle-ci transpire peut-être un peu moins le bouc que sur d’autres albums du même genre mais il n’en reste pas moins que la dérouillée est totale et probablement même plus immédiate et féroce), Abhorrency s’impose avec force lors de cette demi-heure particulièrement musclée et intense.
Malgré cette cadence soutenue et l’impression de se faire rouer de coups de manière permanente, les ralentissements et autres petites baisses de régimes s’avèrent relativement nombreux tout au long de l’album. Un moyen facile pour le groupe de nuancer son propos et de varier les plaisirs grâce à quelques séquences effectivement moins intenses mais néanmoins souvent aussi débiles grâce à ce groove belliqueux ne pouvant laisser indifférent ("Sledgehammer Profanation" à 0:57, "Warmaster Offensive" à 1:12, "Choked Upon The Pentagram" à 1:56, "Cathedral Of Fornication" à 1:12, la première partie de "Climax Of Disgusting Impurities"...).
Avec Climax Of Disgusting Impurities Abhorrency ne viendra pas révolutionner quoi que ce soit puisqu'avec sa formule largement éculée, le groupe se contente de marcher dans les pas de formations à la renommée aujourd'hui solidement établie. De fait, si toute cette scène Black / Death à laquelle on associe parfois le terme étrange de "War Metal" ne vous a jamais branché, il n’y là aucune raison valable pour que ce soit le cas avec ces trois californiens (aussi remonté et inspirés soient-ils). À l’inverse, si vous bander dur pour ce genre de groupes primitifs et implacables, jeter une oreille attentive à ce premier album serait une bonne idée de votre part. Vous ne devriez pas avoir à le regretter.
| AxGxB 8 Novembre 2022 - 978 lectures |
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