Venom - From Heaven To The Unknown
Chronique
Venom From Heaven To The Unknown (Compil.)
C’est un peu en guise de devoir de mémoire que je vous propose aujourd’hui cette chronique de « From Heaven … to the Unknown », le Best-Of de Venom, afin de rendre hommage à ce groupe qui a à la fois contribué à la genèse d’un genre musical (le Black-Metal) mais qui a aussi eu une influence considérable sur des groupes aujourd’hui reconnus (Metallica, Sepultura, Slayer), groupes qui ont d’ailleurs eu tôt fait d’éjecter les britanniques de leur trône. Il faut dire que, contrairement aux formations précitées, les Venom n’ont jamais été de grands techniciens ce qui a en partie été préjudiciable à leur carrière. Il n’en reste pas moins que Venom a inspiré nombres de formations extrêmes et que leur discographie, quoique assez inégale, recèle d’excellents morceaux (voire même des « hits » pourrait-on dire). D’où l’idée de chroniquer ce double CDs qui permet de survoler la carrière du groupe de manière quasi exhaustive.
L’histoire de Venom débute en 1979 (une année riche en événements avec le succès du « Born to be alive » de Patrick Hernandez, le décès de l’acteur John Wayne et … ma naissance :D) lorsque 3 amis un peu désœuvrés, Conrad Lant (alias Cronos - chant/basse), Tony Bray (alias Abaddon - batterie) et Jeff Dunn (alias Mantas - guitare) décident de monter un groupe de Metal, sans avoir de bagage technique, sans se donner de barrières , mais avec une idée bien précise du résultat recherché : réunir dans une même musique, l’impact visuel de Kiss ou Alice Cooper, l’atmosphère ésotérique et satanique de Black Sabbath et l’énergie de Motörhead.
Avec de telles influences, que pouvait-il en ressortir. Du Black-Metal ? Faux. En effet, la musique de Venom s’apparente plutôt à du Heavy-Thrash cradingue, les riffs annonciateurs du style Thrash esquissés par la bande à Lemmy sur l’album « Overkill » ayant visiblement fait école auprès des 3 britanniques, mais le tout joué avec encore plus de rapidité et sur fond d’atmosphères très glauques pour l’époque (et oui héritage de Black Sabbath). Ainsi, elle n’a donc rien à voir avec le Black-Metal pratiqué à l’heure actuelle, qu’il s’agisse du True-Black et, à plus forte raison, du Black sympho. En fait, s’il faut y trouver un avant-goût de ce que sera le Black-Metal, c’est surtout du côté des cris de possédé de Cronos, des ambiances malsaines (parfois suscitées par des samples ou des arpèges fantomatiques, comme sur le morceau « Possessed »), de la thématique des chansons (les films d’horreur, le satanisme, le récit des actes criminels d’Elizabeth Bathory) ou du caractère très primitif des morceaux qu’il faudra chercher (hormis bien sûr le fait que le groupe ait inventé le terme Black-Metal en appelant ainsi leur album de 1982 et une de leurs chansons). Pour le reste, comme je le disais précédemment, c’est surtout le côté « Motörhead surboosté » des compositions qui ressort sur de nombreux titres tels que « Angel Dust », « Red Light Fever », « Die Hard », « In League With Satan » ou « Live Like an Angel, Die Like a Devil.
De part leur structure très simple et leur refrain accrocheur (souvent une phrase répétée tel un slogan), les morceaux sont facilement assimilables, ce qui est en fait de véritables « hits » en live : « Welcome to Hell », « Angel Dust », « Black Metal », « Countess Bathory » « Don’t Burn the Witch », « Rip Ride », « Dead of the Night » ou « Lady Lust » sont redoutables d’efficacité. Alors, vous allez me dire, l’énumération de tous ces titres est un peu longue. J’en conviens, mais cela est volontaire, car elle montre que Venom a su écrire nombres de morceaux qui ont marqué leur époque. Malheureusement, tous les morceaux que je viens d’évoquer sont extraits des 3 premiers albums du groupe (« Welcome to hell » -1981, « Black-Metal » - 1982 et « At war with Satan » - 1984 »). Car à partir de 1985 et l’album « Possessed », Venom va peu à peu sombrer dans l’oubli. Les raisons ? D’une part, les lacunes techniques du groupe, son talon d’Achille depuis ses débuts, vont s’avérer être un véritable handicap alors que la relève Slayer et Metallica pointe déjà son nez. Il apparaît aujourd’hui évident que Mantas, loin d’être un soliste de premier rang, ne pouvait pas lutter contre Hammet. Et que dire d’Abaddon, constamment verrouillé sur le mode grosse-caisse / caisse-claire, face à Ulrich (bon, pour sa défense, Abaddon est sourd d’une oreille suite à l’explosion de son casque lors d’une session d’enregistrement). Et puis surtout, face à des albums tels que « Show no mercy » ou « Ride the lightning », les productions suivantes du groupe de Newcastle vont s’avérer bien moins brutales (un comble pour ces précurseurs du Metal Extrême) et peu inspirées.
Donc, même si ce Best-Of laisse tout de même une large place au reste de la discographie du groupe, on est forcé de constater que des morceaux comme « Possessed » et « Mystique » ne font pas le poids face aux brûlots Thrash ultra-rapides que sont « Black-Metal » ou « Dont’t burn the witch ». S’en suivront de multiples changements de line-up qui verront le départ puis le retour de Mantas suivi dans la foulée du départ de Cronos, problèmes qui finiront par condamner le groupe à l’anonymat. La reformation du groupe en 1997 pour un concert événement au Dynamo Festival et un nouvel album « Carved In Stone » ne permettra pas de relancer le groupe. Il n’en reste pas moins que Venom reste un groupe essentiel de la New Wave Of British Heavy-Metal dont l’extrême rapidité et agressivité de la musique a été une source d’inspiration première pour des groupes majeurs de la scène Thrash, Black voire même Death.
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | J'ai les albums Black Metal et Welcome To Hell, ça le fait, je kiffe bien. |
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1 COMMENTAIRE(S)
13/08/2005 22:45