Après une première démo accueillie ici avec les honneurs (
Demo 2020) à laquelle a succédé peu de temps après un split avec les Chiliens de Phantasmagore (chaque groupe proposant finalement dans une version CD les quelques titres de leur première démo respective), Fleshrot concluait son année 2020 avec la sortie d’un single intitulé
Wrapped In Entrails. Un titre faisant office de mise en bouche à ce premier album paru en août dernier (soit tout de même un an et demi plus tard) chez Me Saco Un Ojo Records (CD et vinyle) et Desert Wastelands Productions (CD et cassette). Intitulé
Unburied Corpse, celui-ci a la particularité de proposer deux illustrations bien distinctes selon si vous optez pour la version européenne ou américaine. La première que vous pouvez admirer sur votre droite sans rien faire est signée des mains de l’illustrateur américain Brad Moore (Gatecreeper, Morpheus Descends, Tomb Mold, Worm...) alors que la seconde qui nécessitera deux clics de votre part sur la même image est l’œuvre d’un suédois officiant sous le patronyme de Chamber Realm (Gored Embrace, Repulsive Mass, Sedimentum). Dans les deux cas, on appréciera le travail effectué par chacun même si ma préférence va pour la version de Me Saco Un Ojo Records.
Enregistré entre décembre 2020 et septembre 2021,
Unburied Corpse a été mixé par Dan Lowndes et masterisé par Greg Chandler. Deux experts dans leur domaine qui pour l’occasion auront offert aux Texans une production parfaitement équilibrée à la fois puissante et moderne mais ayant néanmoins le bon goût de ne pas trop en faire et surtout de conserver une pointe de caractère. Une production au service de sept nouvelles compositions s’étirant sur un tout petit peu plus de vingt-sept minutes. Alors c’est sûr, ce n’est pas avec ce premier album que vous risquez de vous étouffer mais l’avantage c’est que vous n’aurez pas non plus l’opportunité de trouver le temps trop long et donc de vous ennuyer.
Outre cette production qui confère ainsi à
Unburied Corpse cette stature à laquelle n’importe quel album de ce genre peut naturellement prétendre, ces nouvelles compositions traduisent également un gain de maturité évident dans l’approche qu’à aujourd’hui Fleshrot de sa musique. La doit-on à l’arrivée du guitariste Casey Garcia venu remplacer un Mark Salazar ayant quitté le navire courant 2020 ? Difficile à dire mais une chose est sûre, les Texans semblent s’être affranchis de certains parallèles un poil trop criants. Exit ainsi les leads tordus et déglingués qui trouvaient place sur "Twisted Visions Prevail" et "Bubbling Cerebic Waste" et qui forcément insufflaient au Death Metal de Fleshrot des faux-airs de Cerebral Rot. Ces derniers, loin d’être déplaisants, donnaient également le sentiment que les Texans cherchaient un petit peu trop à prendre le train en marche. S’y soustraire s’avère donc une décision plutôt judicieuse si le groupe souhaite peaufiner son identité.
Pour le reste, pas d’autre véritable changement à signaler, Fleshrot poursuivant sans trop de surprise dans cette voie tracée il y a deux ans par le biais de sa première démo, celle d’un Death Metal effectivement très scolaire et cousu de fil blanc mais heureusement fort efficace et sympathique. Car si la jeune formation originaire de Lubbock n’invente rien et se contente en effet de reprendre à son compte une formule ayant fait ses preuves depuis déjà belle lurette, difficile de ne pas tomber sous le charme de ces accélérations thrashisantes ("Intricate Dissection" à 0:11, "Draining The Liquified Remains" à 0:57, les premières secondes de "In Filth And Pain"...), de ces riffs putrides pas bien compliqués mais dont se dégagent cependant des atmosphères viciées et nauséabondes, de ces secousses un poil plus brutales menées essentiellement à coup de (semi) blasts ("Intricate Dissection" à 0:22, l’entame musclée de "Post Burial Extractions", "Haunted Of Sick Depravities" à 3:03...), de ces séquences écrasantes lors desquelles se révèlent encore un petit peu plus ces ambiances évoquées plus haut (les deux dernières minutes de "Wrapped In Entrails", les premiers instants de "Draining The Liquified Remains", "Unburied Corpse" à 1:51...), de ces passages au groove peu subtil mais ô combien redoutable ("Wrapped In Entrails" à 0:29, "Draining The Liquified Remains" à 2:54, "Intricate Dissection" à 1:35…) ou bien de ces quelques leads désormais moins marqués mais fort à propos en ce qui concerne là encore ces atmosphères qui planent de façon menaçante sur ces vingt-sept minutes ("Intricate Dissection" à 0:11, "Draining The Liquified Remains" à 1:54, "Haunted Of Sick Depravities" à 3:03).
Voilà, je pourrais bien évidemment essayer de gratter quelques lignes supplémentaires mais la vérité c’est qu’il n’y a rien d’autre à ajouter au sujet de ce premier album puisqu’à la différence de bien des sorties plus complexes et exigeantes,
Unburied Corpse révèle l’essentiel de ses qualités dès les premières écoutes. Une immédiateté qui permet de se situer rapidement quant à ce genre de Death Metal effectivement sans surprise mais à l’inverse diablement efficace pour peu que l’on ne soit pas trop à cheval sur la question de l’originalité. Bref, vingt-sept minutes bien remplies et particulièrement sympathiques qui, à défaut de révolutionner quoi que ce soit à commencer par la scène Death Metal, ne manqueront pas néanmoins de vous faire passer un agréable moment en compagnie de ces Texans bien décidés à ne pas rester dans l’ombre.
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