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Eternal Sleep - Desperate Prayer Blues

Chronique

Eternal Sleep Desperate Prayer Blues
Cela fait maintenant quelques années qu’Eternal Sleep roule sa bosse au sein de la scène Hardcore. Malgré tout, il aura fallu attendre la sortie de leur deuxième album en décembre dernier pour que je fasse enfin connaissance avec ces quatre américains. Comme souvent, mieux vaut tard que jamais...

Formé en 2011 à Pittsburgh, Pennsylvanie, le groupe suit un parcours tout ce qu’il y à de plus classique en enchainant démo (Lessons en 2012) et autres EPs (Dead Like Me en 2013 et Belief In The Truth Of Nothing en 2015) avant d’être repéré par l’excellent label Closed Casket Activities (Age Of Apocalypse, Gulch, Full Of Hell, Judiciary, Twitching Tongues...). C’est comme ça qu’en 2016 les Américains sortent leur premier album intitulé The Emptiness Of... auquel succèdera six ans plus tard Desperate Prayer Blues paru une fois de plus sur la structure créée par Justin Louden (Eyes Of The Lord, Hour Of Lead). Un album produit de A à Z (enregistrement, mixage et mastering) par Arthur Rizk (Power Trip, Inquisition, Eternal Champion, Enforced, Sumerlands...).

Si au jeu des étiquettes il convient effectivement de rattacher Eternal Sleep à la scène Hardcore, ce deuxième album va rapidement montrer aux gens qui découvriront comme moi le groupe avec cet album que les Américains se contrefoutent des guerres de chapelles et autres plafonds de verre qui pourrait les limiter dans ce qu’ils ont à offrir et à proposer. N’ayant d’ailleurs pas encore pu jeter une oreille sur tout ce qu’a pu réaliser Eternal Sleep auparavant, il va m’être compliqué de jouer au jeu des comparaisons mais une chose est sûre, le groupe de Pittsburgh n’a eu aucun mal à me cueillir avec son savoureux mélange de Hardcore, de Sludge et de Post-Hardcore largement inspiré par celui des années 90.
Servi par une production impeccable alliant un certain naturel (on se régalera notamment de cette batterie qui cogne bien comme il faut sans jamais tomber dans la surenchère plastique) et une puissance de frappe des plus redoutables, ce deuxième album n’entend pas laisser de place à la demi-mesure. Si Eternal Sleep s’autorise cependant quelques digressions aux couleurs Blues du Far West ("Desperate Prayer Blues I" et "Desperate Prayer Blues II") qui font respectivement office d’introduction et d’interlude, le groupe passe le reste de son temps à jouer les gros bras (sensibles) grâce à un Hardcore / Metal poisseux qui n’est pas sans rappeler les excellents Bloodlet ou Coalesce. Alors non, les Américains n’ont pas la prétention d’essayer de faire la nique à leurs ainés mais à l’écoute de titres comme "Standard Virgin Birth", "A Place Like Home", "An Honorable Death", "There Above" ou "Stock Answer" il ne fait en effet aucun doute que ceux qui ont sorti ces monuments que sont Entheogen, The Seraphim Fall, Give Them Rope ou Functioning On Impatience sont aujourd’hui une influence majeure pour les petits gars d’Eternal Sleep. À cela plusieurs raisons :
- Une production bien épaisse qui va évidemment permettre d’insuffler une espèce de lourdeur crasse à ces guitares chaudes et un poil boueuses.
- Des riffs bien chargés et surtout plus complexes qu’il n’y parait de prime abord dont va découler un groove aussi vicieux que redoutable.
- Un chant âpre, fatigué et légèrement en arrière plan signé Joseph Sanderson qui par ses intonations et autres petits gimmicks va tour à tour rappeler celui de Scott Angelacos et Sean Ingram.
Bref, les amateurs de Hardcore sombre et boueux des années 90 seront très certainement ravis d’entendre ce qu’éternel Sleep a à nous proposer ici.

Si on aurait bien évidemment pu se contenter de cette simple formule hautement efficace et suffisamment convaincante en l’état, on appréciera cependant ce parti-pris bien trempé pour lequel Eternal Sleep a opté et qui consiste à apposer ici et là quelques lignes de chant mélodique (relativement inattendues) faisant écho à la scène Post-Hardcore des années 90 ainsi qu’à un certain Alice In Chains. Si à titre personnel je retiendrai surtout l’excellent "Against A Wall" qui d’emblée a réussi à me cueillir grâce à cette voix entêtante et atmosphérique, on peut également citer "A Place Like Home", "An Honorable Death", "Speak/Not Speak", "Real Shame" ou "So-Called Rapture" sur lesquels figurent quelques-uns de ces savoureux instants plus aériens. Des séquences toujours très bien amenées (on n’a clairement pas le sentiment que celles-ci arrivent comme un cheveux sur la soupe) sur lesquelles Joseph Sanderson (eh oui, c’est également lui qui s’en charge a priori) à le bon goût de ne jamais en faire des caisses et de rester dans les limites d’un équilibre tout à fait acceptable même pour les plus hermétiques à ce genre d’exercice.

Jusque-là passé sous mon radar, Eternal Sleep a fait avec Desperate Prayer Blues très forte impression sur ma modeste petite personne. Certes, les Américains n’ont rien inventé, puisants effectivement l’essentiel de leurs influences du côté de formations emblématiques telles que Bloodlet ou Coalesce mais en y ajoutant ces quelques vocalises mélodiques, le groupe apporte à sa recette une vibe 90’s qui forcément ne pouvait que me faire succomber et finalement réussissent à apporter quelque chose d’original et personnel à une musique dont les éléments n’ont pourtant rien de nouveau. Ne serait-ce pas ce que l’on appelle le talent ?

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Eternal Sleep
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

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Eternal Sleep
Eternal Sleep
Hardcore - 2012 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Desperate Prayer Blues I  (02:44)
02.   Standard Virgin Birth  (02:40)
03.   Against A Wall  (03:21)
04.   A Place Like Home  (02:48)
05.   An Honorable Death  (02:19)
06.   Speak/Not Speak  (03:07)
07.   Desperate Prayer Blues II  (01:43)
08.   Real Shame  (04:21)
09.   There Above  (02:22)
10.   Stock Answer  (03:25)
11.   Meaningless Scars  (02:30)
12.   So-Called Rapture  (04:46)

Durée : 35:26

line up
parution
29 Décembre 2022

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