Hibernus Mortis - The Monoliths Of Cursed Slumber
Chronique
Hibernus Mortis The Monoliths Of Cursed Slumber
Parmi les innombrables formations venues de Floride certaines sont connues de tous à travers le monde… alors que d’autres semblent être restées coincées aux frontières de leurs villes respectives durant une très longue période, avant d’enfin en sortir au bout d’un temps incalculable. Cette situation reflète parfaitement l’histoire de ce quatuor basé à Hialeah qui malgré un quart de siècle d’existence aura mis vingt ans à sortir son deuxième album - et douze années depuis sa reformation pour sortir enfin de nouvelles compositions, et essayer ainsi d’entrevoir une lumière inespérée. Car musicalement on est très loin des ambiances solaires et lumineuses vu que le combo est plutôt inspiré par la brume, l’humidité et la noirceur impénétrable le tout avec une production rugueuse sonnant presque live et au rendu hermétique et homogène, ce qui va amener une certaine profondeur mais aussi un sentiment légitime d’interchangeabilité. Si tout cela est parfaitement bien mené et joué avec une exécution sans failles il faut bien reconnaître malgré tout qu’on va avoir la sensation par moment d’écouter plus ou moins la même chose, surtout à mesure que l’on va avancer vers la fin de l’écoute.
Cela ne va cependant pas s’entendre de suite vu que ça va démarrer sous les meilleurs auspices avec « Endless Dawns Of Somnambulant Exorcisms » qui va dévoiler d’entrée toute la palette technique de l’entité, qui mise sur le tabassage incessant et des plans écrasants qui sentent bon le Doom le plus graisseux et imposant, amenant de fait une ambiance putride au brouillard prépondérant tout en jouant sur le grand-écart. Voyant ici l’équilibre des forces être constant celui-ci va pourtant s’effacer rapidement au profit d’une violence débridée et plus marquée comme sur « To Drink The Blood Of The Black Sleep » et « Grotesque Perishment Into The Miasma Of Darkness Everlasting » où elle est prépondérante, même si elle sait habilement s’effacer pour laisser place à des moments suffocants d’une pression continue. D’ailleurs si ce point va être constamment présent il va trouver son paroxysme sur le furibard « Ascending The Catacombs » au groove incandescent et aux plans mid-tempo inspirés, qui donnent instantanément envie de headbanguer au milieu de cette pénombre et de l’orage qui menace afin d’offrir clairement un des meilleurs moments de ce disque complété aussi par les très bons et frontaux « Vomitus Imperium » et « Enshrined In Spiritual Atrophy ». Ces deux réalisations outre ne pas s’éterniser en longueur vont avoir comme point commun celui d’aller un peu plus à l’essentiel avec une virulence haineuse qui se fait plus marquée, à l’instar d’accents martiaux et courts instants massifs pour calmer le jeu et mieux préparer l’auditeur au retour de l’explosivité et des tornades diaboliques qui s’amoncellent tout autour.
Marquant cet opus de son empreinte cette doublette signe également son chant du cygne vu qu’ensuite le reste à venir va perdre un peu en intérêt comme en qualité, à cause de longueurs évitables et une durée globale trop élevée qui finit par faire un peu décrocher en cours de route même les fans les plus acharnés. Preuve en est « Invocations Of Never » et surtout « Vestigial Currents That Transcend The Ether Of Tenebrous Unconsciousness Embedded Deep Within The Smoldering Embers Of Sempiternal Dusk (Outro) » absolument interminable avec son ambiance de film d’horreur et d’orgue digne de la Hammer qui s’étire sans raison valable, avant qu’au bout de cinq minutes n’apparaisse le retour des gars avec du gros son débridé à outrance qui fracasse fort et vite avec une inspiration tirée des premiers MORBID ANGEL. Alors certes une fois terminé il faut bien reconnaître que tout cela n’a rien de mémorable ni d’exceptionnel mais ça fait quand même tranquillement le boulot avec sérieux et efficacité, bien que le bon ressenti initial s’étiole progressivement et qu’on finisse par avoir hâte que cela se termine. Bonne petite livraison de la deuxième division locale cette galette imparfaite (on aurait aimé l’intégration de solos) est malgré tout trop juste pour captiver au-delà d’un cercle de puristes restreint, même s’il y’a quand même de quoi largement les combler de par sa relative homogénéité et l’amour du travail bien fait de ses membres, qui espérons-le ne mettront pas encore deux décennies pour donner un successeur à ce bon petit enregistrement qui sent autant leur climat local que celui plus froid de la Suède, mais auquel il manque un truc pour clairement s’extirper du lot.
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