J’avoue que l’esthétique manga qui orne les pochettes de disques de
KAMIZOL-K m’avait un peu refroidi au moment de jeter une oreille sur cette formation française de
metalcore. Déjà parce que cela renvoie directement à
RISE OF THE NORTH STAR, ce qui est déjà en soi rédhibitoire me concernant, ensuite parce que c’est généralement un style musical qui me sort par les trous de nez car trop souvent truffé de refrains en voix claire tous aussi détestables et exaspérants les uns que les autres. Mais comme le batteur
Anthony Reyboz a brisé des baguettes chez
BENIGHTED,
DESTINITY,
GOROD,
KRONOS ou encore
FLESHDOLL, cela a fini par lever mes appréhensions premières, j’étais donc fin prêt à bouffer ce «
Exile », premier album après les deux EP «
Awakening » (2018) et «
Rising » (2019).
Constat immédiat dès l’ouverture « Insanity » : c’est costaud. Rythmiques hardcore bien massives, pointes de vitesse (merci à la précision d’Anthony), mosh parts d’enculés et alternances vocales entre
Lionel et
Chucky, c’est-à-dire un véritable abécédaire du genre. Et cette recette,
KAMIZOL-K va la décliner tout au long de ses neuf compositions avec cependant de temps en temps quelques petites touches complémentaires : des chœurs virils complètement NY Style, une ou deux harmoniques histoire d’apporter de la dissonance, on frôle même parfois le
slam death ce qui reste toujours sympathique. Sans compter que cette fois la production est au rendez-vous, les précédentes me semblant un poil faiblardes : ici, c’est hyper compact, épais, l’auditeur prend ainsi bien mieux la mesure du potentiel de nuisance réel du sextette.
Hélas, je ne vais pas non plus pouvoir totalement m’extasier. Déjà, je regrette que les deux voix soient sur des registres trop similaires car l’on y perd un peu de l’intérêt d’avoir un homme et une femme aux micros (oui, je genre les humains et n’ai pas encore appris la novlangue progressiste). L’avantage de multiplier les voix, quel que soit le style, c’est justement de chercher à créer des climats différents, de jouer sur les intentions, les intonations, et quiconque a écouté au moins une fois dans sa vie
BIOHAZARD par exemple, le sait bien. Là, c’est complètement monolithique, systématiquement hurlé pour les deux avec ce chant de gorge caractéristique du
hardcore et dont
Stephen Bessac reste le maître incontesté. Ainsi, le mec possédant un growl plutôt honorable, je trouverais bien plus accrocheur s’il devenait son registre principal car cela décuplerait l’impact des interventions de sa collègue, toujours vénères et merci bien. Pour le moment, je peine régulièrement à savoir qui tient la ligne de chant.
L’autre élément qui m’a laissé de marbre, c’est lorsque la formation déclenche de gros refrains en mode « tatouage et pitbulls » comme sur « Get Away », qui fait office de single, ou encore « Stand up » voire « Hatred ». C’est efficace, il est vrai, mais ce n’est pas dans ce registre que
KAMIZOL-K excelle selon moi, c’est trop cliché, de même que le léger phrasé gangsta-rap sur le refrain de « Rat Trapped ». A mon goût, les points forts se trouvent au contraire dans les ralentissements surpuissants mais également dans les passages les plus rapides car lorsqu’on possède un batteur pareil, il faut le laisser sprinter à outrance (« Devil PT »). Pour faire simple, je renforcerais les oxymores et supprimerais tout ce qui a déjà été fait des milliers de fois.
Il reste qu’avec six membres dont deux chanteurs, la présence scénique doit être énorme et les concerts particulièrement denses car le style est fait pour s’exprimer en live. L’écueil de cela c’est qu’«
Exile » passe difficilement le cap d’une écoute de salon, par manque de variations peut-être ou du fait la vieillesse de l’auditeur écrivant ces lignes. Je peine cependant à croire que
KAMIZOL-K reste encore bien longtemps dans l’indépendance car un disque de ce calibre mérite largement un label.
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