Tout comme
BEHOLDER dont j’ai parlé récemment en ces pages,
NAITAKA est canadien, sort cette année son premier LP, «
Emergence », faisant suite à un EP éponyme paru en 2021. Les similitudes s’arrêtent là puisque le groupe qui nous intéresse ce jour s’inscrit dans une lignée
thrash death metal plutôt mélodique et lorgnant allègrement sur le décolleté du
heavy, voire sur le petit cul moulé dans un panty zèbre des thrashers des années 80. C’est bien légitime et cela ne saurait donc être un élément discriminant l’écoute, on a connu influences plus douteuses.
En revanche, ce qui pourrait l’être, discriminant, c’est cette horrible pochette et ce putain de jaune pétant qui me rappelle les pires années de la mode Waikiki mais ce n’est qu’une histoire de goût, tant qu’elle plaît aux musiciens c’est bien là l’essentiel. Et puis ne soyons pas frivoles, intéressons-nous plutôt à la musique. Alors ? Me demandez-vous les yeux pétillants de malice impatiente… Hé bien ces onze compositions me semblent encore un peu trop vertes et l’organe de
Cara McCutchen mérite d’être encore travaillé. Lorsqu’on est sur des registres purement
thrash, ça passe encore car c’est rauque et agressif comme on aime, avec en plus ces tonalités spécifiques aux femmes (je suis en plein cliché genré bordel, merci d’avance de ne pas me dénoncer) mais c’est en revanche plus bancal dès que la vocaliste s’aventure sur des terrains
heavy, peu aidée en cela par des mélodies trop passe-partout et des chœurs en « oh oh oh » qui finissent par tout gâcher. Prenons comme exemple « Ravenscrag » : c’est certainement la composition la plus efficace de l’album et pourtant l’effet en est ruiné par ces chants de bûcherons rentrant heureux du boulot. Et comme il y a quand même une prédominance de voix aigues, bah je décroche très rapidement du projet alors que certains passages s’avèrent intéressants, tel le final quasi
death metal d’« Emergence of the Skinwalker Part 1 » ou de « Malevolent Storm » où les guitaristes abordent un style de riffing trop peu utilisé dans les autres morceaux. En revanche, « Emergence of the Skinwalker Part 2 » me fait penser à
HELLOWEEN, toujours avec ces « whaohohouh » exécrables, c’est vraiment dommage car le titre avait un beau potentiel.
Au final, que retenir de
NAITAKA ? Je trouve que la formation a des ressources séduisantes car son approche « vieille école » du
heavy thrash est en place avec des riffs sympas, des rythmiques rapides et, à l’occasion, de petites touches de
death qui viennent muscler le propos. De plus, les musiciens ont l’air cool (merci Instagram), ils savent faire sonner leur musique mais j’ai été trop rapidement lassé par le chant. Il est certes versatile mais ce sont les éléments les moins maîtrisés qui sont mis le plus avant alors que dans un registre simplement hurlé la frontwomen assure bien. N’étant pas manager ou conseiller d’orientation, je n’ai aucune recommandation à donner mais j’inviterais néanmoins les Canadiens à simplifier les lignes vocales tout en gardant cette diversité musicale qui fait l’attractivité d’«
Emergence ». J’aurais également tendance à réduire le nombre de titres car comme ils font à peu près tous la même durée, on a rapidement l’impression d’écouter toujours la même chose. Une affaire à suivre donc, de plus ou moins près selon votre ressenti.
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