Ça nous arrive à tous, et tu vas vite comprendre de quoi je parle. Tu sais, tu te perds sur Bandcamp, en filtrant par genre, ou de fil en aiguille en naviguant parmi les recommandations de la plate-forme, et tu finis par tomber sur une pépite. Une sortie sur laquelle tu vas bloquer, vouée à être saignée, sur-saignée en boucle tant ce qui s'y joue s'avère convaincant. C'est le cas de ce premier EP, signé
Necessary Death.
Son nom est déjà un sacré signe. Pour ceux du fond qui ne suivent pas, il s'agit de la seizième correction
* administrée par
Insect Warfare dans son célèbre
"World Extermination" - sorti en 2007, intégralement parfait, ce qui est certes une évidence mais pas le sujet. Encore une belle promesse, celle d'un
"Grindcore croûteux" sorti du Midwest, cinq titres pour à peine moins de sept minutes, le genre de petite dégelée fugace qu'on ramasse par les feuilles avec un immense plaisir. Mais d'où sortent ces gus ?
Ce ne sont pas de parfaits inconnus, au contraire.
Necessary Death n'est peut-être pas un
all-star band, mais le carnet de chasse de ses cinq mercenaires aide un peu à comprendre pourquoi cette raclée est aussi belle, si forte, si pure. James Shuster (
Amputated Genitals,
Syphilic) au micro, Lee Mullis et Nicholas Owsley (
Delusional Parasitosis) aux guitares, Ian Dygulski (
Between the Killings,
Maimed) à la basse, et Justin Wallisch (
Crypt Rot,
Severed Headshop) à la batterie. Qu'on rassure ceux qui ne goûteraient pas aux joies du Slam Death,
"Necessary Death" est strictement Grindcore. Mais de l'école la plus Punk, la plus pesante, production menée en grande majorité au rythme d'une batterie cadencée, jamais dans l'excès - ce qui rend ses accélérations encore plus savoureuses.
Petits plats mis dans les grands, puisque cette toute première fournée a été confiée aux bons soins d'Andy Nelson pour son
mix, et Brad Boatright pour son
mastering. Forcément, ça ramone sévère. La brièveté de ce
"Necessary Death" en est d'autant plus frustrante. Vu la teneur de ce que renferment ces cinq titres, clairement, je n'aurais pas craché sur un
full-length, histoire de m'abrutir complètement, jusqu'au point de non-retour.
Necessary Death ménage ses effets, et c'est bien ce qui le rend si effrayant. Il peut aussi bien tabasser pied au plancher, recouvrant presque de ses frappes ces guitares au mazout ("Depleted Future"), que commettre des atrocités plus lentes, entre ouvertures appelant le déchaînement du
pit ("Nurturing Hate"), quasi-breakdowns forcenés (à 0:44 sur "The Face of Privilege") et autres pilonnages en règle convoquant l'homme des cavernes en chacun de nous (le grand final de "Bootlicker"). Les grondements sourds, primitifs de son chanteur complimentent à merveille le riffing simplet des deux guitaristes, l'ensemble ayant été taillé, de toute évidence, pour faire régresser un homme à l'état de bête.
On ne va pas pousser le vice à tartiner soixante lignes pour un EP aussi immédiat.
"Necessary Death" pue l'urgence, la revendication, et l'envie d'en découdre. Magnifié par une production aussi absurde que parfaite, ce tout premier essai du quintet est largement transformé. A conseiller à ceux qui se sont toujours demandés comment sonnerait
Insect Warfare s'il avait choisi de faire du Crust.
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