Avant
Impossible Orbits, Dephosphorus était surtout pour moi le groupe principal d'un membre d'une formation injustement boudée à l'époque de la seule sortie à son actif : Amnis Nihili, créatrice de l'excellent EP
Christological Escalation réconciliant black metal orthodoxe et punk. Certainement, le projet-maître avait déjà eu un petit succès avec ses deux précédents albums –
Night Sky Transform et
Ravenous Solemnity (apprécié à l'époque par FleshOvSatan) – ainsi que ses splits avec Wake ou encore Great Falls, mais son « Astrogrind » (comme il l'appelle) me passait à chaque fois au-dessus, ne trouvant pas les autres instruments à la hauteur de la voix de Panos Agoros. Mais ça, c'était avant.
Car il n'y a pas besoin de mettre ses lunettes Afflelou pour constater que les Grecs ont sévèrement amélioré leur jeu sur
Impossible Orbits. Toujours menée par ces cris incroyables, ulcérés, si énervés qu'ils semblent faire mal à leur auteur, la bande a enfin attrapé cette dose de violence jouissive qui, à mon sens, lui manquait autrefois. Avec pour résultat vingt-quatre minutes raides au possible, où rien ne paraît lâcher la rampe ! Tenu de main experte, ce mélange entre grindcore, crust et black metal sonne irrésistiblement ravageur, que l'on soit amateur de tempos rapides comme de breaks brise-nuques. La formule est connue, elle n'en reste pas moins magique : tempétueux au possible, alternant les vitesses comme le vent les bourrasques, Dephosphorus décoiffe d'emblée, poussant même le vice jusqu'à attraper, au sein d'un son doté d'une netteté et d'une puissance typiquement metal, un feeling punk invitant à tout casser. De quoi, concernant votre serviteur, vouloir envoyer aux Athéniens une lettre de réconciliation type « Tout est oublié », tant les demi-molles laissées auparavant ne sont désormais que des lointains souvenirs.
Bien sûr, rien de fondamentalement neuf ici. Simplement une session aussi courte que sauvage dédiée à ceux aimant avaler toute sorte de beats, à l'image du pic allant de « Rational Reappraisal » à « Imagination is Future History » où les choses s'emballent, donnant à
Impossible Orbits des allures de montagne russe. Aucun problème à cela, la petite part d'ambiance nécessaire à rendre cette barbarie autre que stérile étant largement comblée par ce chant particulier, brûlant comme une immolation vécue en direct, éructé comme un clochard pris d'une crise de folie. Certes, d'autres ont pu montrer leurs atouts à bourriner aussi savamment qu'ici. Mais ils n'ont pas Panos Agoros dans leur rang, ce qui suffit à donner une place à part à Desphosphorus au sein de la constellation des bouchers « blackened » taillant la nuit comme on taille la viande.
Cependant, une fois
Impossible Orbits tourné et retourné, il reste en tête que Dephosphorus peut encore progresser, ne conjuguant pas totalement au passé les moments de baisse qui se faisaient trop sentir sur
Night Sky Transform par exemple. À l'écoute d'un titre comme « Asteroskoni », il est clair que, si des morceaux moins frénétiques sont marquants (« Blessed in a Hail » notamment), les Grecs sont à leur meilleur quand ils décident de trancher des têtes. Un détail, pour un disque qui ne donne pas envie de jouer au pointilleux tant il est convaincant. Clairement un indispensable pour qui apprécie son grind aussi punk que moderne.
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