Extermination Order - The Siege Of Ascalon
Chronique
Extermination Order The Siege Of Ascalon (EP)
Ayant laissé une trace indélébile comme un apport considérable au sein du Death Metal - et faisant partie des formations les plus regrettées, BOLT THROWER continue encore aujourd’hui d’influencer nombre de musiciens désireux de perpétuer la patte musicale si reconnaissable du combo de Coventry, et ce aux quatre coins du globe. Car ces dernières années ont vu l’émergence d’un nombre impressionnant de groupes s’en revendiquant directement (FROZEN SOUL, OLDSKULL, CHAINSWORD…), et nul doute qu’EXTERMINATION ORDER en fait également partie tant il a poussé le mimétisme à son maximum. Car entre le logo honteusement plagié sur celui ornant « Realm Of Chaos » et la pochette qui ressemble fortement à celle de « The IVth Crusade » on ne peut pas dire que l’on ne sait pas où l’on met les pieds sur cet Ep qui reprend tous les éléments caractéristiques du mythique quintet, porté ici par des membres expérimentés (dont deux d’entre eux font et ont fait partie d’HEAVEN SHALL BURN).
Cependant pour se rendre compte de tout ça du côté musical il va falloir rester attentif car cela va se dévoiler progressivement et au fur et à mesure qu’on va avancer dans l’écoute de ces cinq titres, et c’est le massif « The Siege Of Ascalon » qui va ouvrir les hostilités avec ses deux grandes boucles où rapidité et lourdeur se côtoient sur un relatif équilibre. Pachydermique et rampant la plupart du temps il dévoile un rendu sans surprises mais bien efficace, même si l’on sent que le combo en a gardé sous la semelle et n’a pas dit son dernier mot vu que ça reste quand même assez prévisible et qu’il manque un truc pour totalement adhérer. Heureusement ses relatifs doutes vont être balayés immédiatement par « Cadmean Victory » particulièrement dynamique et où là-encore les forces sont assez homogènes, même si ça reste très écrasant tant on a la sensation de prendre des explosions de violence quand ça accélère comme lors des ralentissements. Avec ce rendu excellentissime ce morceau continue de mettre l’ensemble sur de bons rails via le long et intense « An Iron Shroud » aux accents médium et épiques forts présents, et qui donnent instantanément l’envie de secouer la nuque fermement. Cependant si jusqu’alors l’ombre de Karl Willetts et ses comparses se faisaient entendre sans pour autant y aller dans le pompage assumé les choses vont changer ici, vu que les riffs vont fortement lorgner vers le fameux « Laid To Waste » tout en voyant une attractivité continuer à se renforcer… sans pour autant que côté vitesse ça se lâche totalement.
Car à l’instar de ses glorieux aînés le combo va préférer jouer sur le bridage pour y gagner en force comme en intensité - sans que pour autant l’explosivité ne soit absente, et le mimétisme avec eux va trouver son point d’orgue sur l’excellentissime « Anon We Are Fallen ».En effet ici le démarrage du côté des guitares comme de la batterie est totalement le même que sur le génial morceau « …For Victory » - tout en piochant un peu du côté de « Mercenary » et en jouant sur l’écrasement général et l’intensité du groove, histoire de mettre à genoux les velléités de résistance. S’il manque toujours un truc pour atteindre le niveau des Britanniques il faut reconnaître que le quintet international arrive à donner du souffle à des compositions simplissimes, et à accrocher instantanément l’auditeur qui se voit retourner trois décennies en arrière avec bonheur. Et si jusqu’à présent on oscillait dans la seconde partie de carrière de l’entité d’outre-Manche l’ultime plage de cet enregistrement va aller carrément vers ses origines, vu que « Siege Of Power » lorgne totalement vers le crade et primitif « In Battle There Is No Law ! », car ici les influences Punk sont nettement marquées et la radicalité exacerbée. Il faut dire qu’entre la production bien plus crue et cradingue et un tempo joué à fond la caisse cette conclusion est totalement à part sur ce disque mais sans pour autant dépareiller, prouvant que musiciens savent très bien s’approprier les différentes périodes musicales de la paire Gavin Ward/Barry Thomson, tout en les repiquant de façon un peu trop visible.
C’est d’ailleurs cela qui sera à corriger à l’avenir si ce nouveau rejeton veut vraiment se démarquer de ses concurrents dans ce domaine - qui ont su sans s’éloigner des bases du style lui donner une certaine personnalité. Mais finalement hormis ce ressenti il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce premier jet d’une grande sincérité et qui a tout pour faire passer un bon moment et briser les nuques les plus solides, bien que les plages soient moins mémorables et mémorisables que les originales qui les ont inspirées. Pas parfaite mais prometteuse peut-on dire de cette galette qui s’écoutera facilement et tranquillement, et dont ses créateurs ont tout ce qu’ils ont faut pour offrir dans le futur un successeur encore meilleur et à l’attractivité encore plus grosse. C’est tout ce qu’on leur souhaite tant leur concept est bon à prendre et toujours gage de qualité en général… comme c’est ici le cas malgré ces légères petites faiblesses mais qui s’estomperont sans doute avec le temps, c’est tout ce qu’on peut souhaiter afin de perpétuer un héritage intemporel et immortel de la plus belle des façons.
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