C’est vrai que «
hardcore punk from Clermont-Ferrand », ça n’a pas vraiment la même gueule que Boston, New-York ou Sacramento. Quant au nom
BRIQUE, il est à double tranchant. D’un côté, cela évoque la révolte, les pavés, Pink Floyd (bah oui, « Another Brick in the Wall ») mais aussi la brique de lait, la brique à l’œuf, sans compter le fameux « ça ne casse pas des briques » que je me garderai bien d’utiliser dans cette chronique sous peine d’être convoqué chez les Grosses Têtes de RTL.
Mais une fois que l’on a éliminé ses mauvaises blagues et autres bons mots douteux de noces et banquets, il demeure un premier skeud de sept titres dédiés aux instincts primaires, à l’urgence comme aiment à l’écrire les journalistes rock en mal d’inspiration. Une musique simple, basique, foutrement énergique et qui aurait eu sans problème sa place dans les fameuses « Sunday Matinée » du célèbre CBGB, histoire de chauffer la salle avant le passage de
MADBALL ou de
SICK OF IT ALL par exemple. En effet, nos quatre camarades s’inscrivent clairement dans ce registre
NYHC de la fin des années 80, avec une approche musicale tendue, quelques velléités mélodiques cependant éloignées de l’école punk à roulettes d’
Epitaph Records et un chant toujours bien gueulard qui frôle allègrement la rupture (« Big Boys Don’t Cry »). Et ça, bah on aime bien !
Evidemment, l’auditeur n’échappera pas à des chœurs virils énergiquement scandés (« Mankind is the Killer », entre autres) et sera amené à étaler tout son savoir-faire en matière de danse urbaine : Gorilla, Windmill, Pickin’ Up Change, Pizzamaker ou l’inusable 2 Steps. Il faut dire que certains ralentissements, comme sur « Brick by Brick », ont de quoi réveiller les volcans que l’on croyait trop vieux et nous serons donc bien en peine de ne pas esquisser le moindre mouvement au cours de ce disque certes très conventionnel mais hautement dynamisant, à l’image de l’introduction à la basse d’« Outsider ».
C'est une certitude, nulle originalité n’est à rechercher dans «
Brique ». C’est du pur
punk hardcore qui exploite à fond chacun des codes de ce style mais l’énergie et le sérieux que déploient ces jeunes (il me semble) musiciens finissent par remporter l’adhésion d’un vieux grincheux tel que moi, pourtant peu amateur en règle générale. Il faut dire que les compositions sont l’air de rien assez variées, qu’on ne trouve aucun de ces détestables chants clairs et que c’est carré, en place, bien sonorisé. Me concernant, cela est par conséquent largement suffisant pour affirmer que
BRIQUE a le potentiel pour tenir son rang dans un rassemblement tel que le
Xtreme Fest, je vois assez bien le groupe allumer la foule en début de journée.
Du potentiel donc, reste maintenant à savoir si les compères sauront à la fois se renouveler tout en gardant leur intégrité stylistique, ce type de
hardcore étant aussi exigeant que parfois intolérant aux dérives, quelles qu’elles soient. J’attends la suite, non sans une certaine impatience.
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