L’idée derrière cette nouvelle chronique est une fois encore de combler mon retard pour que les sorties les plus récentes des deux groupes qui nous intéressent aujourd’hui, à savoir Pain Of Truth et Age Of Apocalypse, puissent être abordées le plus rapidement possible. À cela vous me rétorquerez sans doute à raison que je pourrais très bien m’en occuper dès à présent mais c’est sans compter sur mon esprit un brin rigide qui ne conçoit pas vraiment (même si cela m’est évidemment déjà arrivé par le passé) d’aborder les choses dans le désordre... Bref, vous voilà donc embarqué pour une nouvelle chronique faisandée qui en dépit d’un manque évident de fraîcheur constitue encore aujourd’hui une sortie de choix pour tous les amateurs de Hardcore un brin physique.
Paru chez Daze Records dont j’ai déjà largement parlé en ces pages ainsi que sur le plus discret Streets Of Hate (Mindforce, Ekulu, Out For Justice, Gridiron, Demonstration Of Power, End Of One...), ce split réunit donc deux formations new-yorkaises qui à ce stade ne devraient pas vous être inconnues. D’un côté Pain Of Truth avec son Hardcore bien viril à l’esprit résolument voyou, de l’autre Age Of Apocalypse avec un Hardcore plus métallique et à la fibre mélodique (sauce Life Of Agony / Only Living Witness) parfaitement assumée. Chacun de nos protagonistes nous offre ici deux morceaux inédits pour une durée qui n’excède même pas dix minutes. Aussi je vais la faire courte car en plus d’avoir déjà parlé de ces groupes ici même, le fait est que la formule n’a pas bougé d’un iota.
C’est à Pain Of Truth que revient l’honneur d’ouvrir les hostilités et pour l’occasion le groupe originaire de Long Island le fait avec l’art et la manière. Brillamment produit avec notamment une caisse claire qui claque juste comme il faut et des guitares épaisses et ultra abrasives, le groupe Américain entame sa participation au son d’un riff particulièrement chaloupé qui en moins de trente secondes donne déjà envie d’envoyer tout valser. Une première impression extrêmement solide rapidement confirmée par les deux minutes et trente secondes restantes lors desquelles Pain Of Truth va enchaîner riffs bien "chuggy", phrasé véhément et cadencé empruntant sans grande surprise à l’univers du Hip Hop et featuring de Dan Longo (Laid 2 Rest, Dominion 18...). Un titre bien voyou qui peu importe le nombre d’écoutes au compteur continue de faire effet à chaque fois. Avec "Scarred" les Américains optent pour une approche plus directe (riffs Punk / Hardcore plus épurés et accélérations plus franches et entrainantes) mais n’en oublient pas pour autant de nous la jouer une fois encore gangters virils avec quelques featurings (ceux d’Andrew Wojcik (Balmora, Out For Justice, Sanction, No Souls Saved...) et Matt Karll (Gridiron) servis sur des passages taillés pour le 2 Steps, le Windmill et le Stomp. Bref, Pain Of Truth l’avait déjà prouvé avec son premier EP (l’excellent
No Blame...Just Facts) mais il est aujourd’hui l’un des meilleurs représentants récents du New-York Hardcore. Deux titres, cinq minutes et une nouvelle preuve de tout son talent.
La suite, c’est Age Of Apocalypse qui s’en charge dans un registre bien différent de celui de Pain Of Truth. Après une mise en bouche particulièrement convaincante (le très bon
The Way), les Américains poursuivent sans trop de surprise leur petit bout de chemin au son d’un Hardcore métallique effectivement très influencé, en tout cas vocalement, par des groupes tels que Life Of Agony et Only Living Witness. Car la particularité de Age Of Apocalypse tient surtout en son chanteur Dylan Kaplowitz dont les lignes de chants épiques et mélodiques rappelleront à tous celles de Keith Caputo et de Jonah Jenkins même s’il est vrai que ces dernières laissent transparaître des influences Heavy Metal / Epic Doom plus prononcées. D’ailleurs, ces influences se font également ressentir dans la musique des Américains qui derrière ses entournures Metal / Hardcore thrashisantes évidentes laisse effectivement transparaître quelques pincées de Heavy Metal ou d’Epic Doom lors de certaines séquences (notamment sur le titre "Greed"). Dans tous les cas et même s’il est impossible de ne pas penser aux deux groupes cités plus haut, ce parti-pris apporte clairement un peu fraîcheur à une formule toujours très efficace (là non plus, je n’ai rien à reprocher à ces deux titres qui font largement le taf) mais comme souvent dans le Hardcore relativement conventionnelle.
Comme beaucoup d’autres sorties de faible envergue, ce split entre Pain Of Truth et Age Of Apocalypse peut de prime abord sembler quelque peu anecdotique. La vérité est que les quatre compositions proposées par les deux groupes sont toutes d’excellentes factures et confirment, au moins à l’époque où ce split est paru, tous les espoirs placés en ces deux jeunes formations (qui depuis ont d’ailleurs largement prouvé qu’il fallait effectivement compter sur elles). Bref, si vous avez dix minutes à tuer entre deux métros ou bien dans une quelconque salle d’attente, voilà de quoi vous occuper et peut-être même de quoi vous faire transpirer. Allez, je peux maintenant passer à la suite...
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