Ouais, Converge les gars, CON FUCKING VERGE (euh…) ! Le groupe revient après un
No heroes qui en laissa plus d'un la gueule à terre, heureux et meurtris comme après une bonne baston de sortie de bar. On peut dire que chaque nouvelle offrande du groupe est attendue par les fans comme l'album qui écrasera toute concurrence, renvoyant des hordes de Tough guys dégoûtés réviser leurs mosh part et dissonances chaotiques. Alors, les bostoniens sont-ils toujours au top ? La réponse est d'emblée oui… mais on pouvait espérer autre chose.
Le Converge cuvée 2009 annonçait aux premières écoutes un retour aux sources : une musique punk et accrocheuse, moins chaotique tout en gardant le côté fortement metal des dernières productions, et rappelant leur période
Petitioning the empty sky au style accessible, rageur, sans fioriture, tu prends et tu dégustes ! Les chansons « Reap what you sow », « Axe to fall », « Cutter » ou encore la très screamo « Dead beat » sont énervées comme un groupe du Hamas lâché dans une synagogue et des morceaux comme « Worms will feed/Rats will feast » ou « Damages » nous écrasent de tout leur poids, à coup de dissonances et de riffs comme seul le groupe arrive à pondre. Bien sûr, tout ça est porté par une production puissante made in Kurt Ballou, où la batterie de Ben Koller (qui fait une nouvelle fois des merveilles) a autant de place que les guitares et où la basse peut ressortir pour appuyer les riffs si besoin est. Quant à Jacob Bannon, il hurle comme un putois, geint, chantonne plus qu'il ne chante comme à son habitude. En plus, pour être certain de nous en mettre plein la tronche, bon nombre de leurs potes sont de la partie : des membres de 108, Disfear, Himsa, Cave In, Neurosis, Genghis Tron, Blacklisted et Hatebreed. Si la plupart ne marquent pas, notons tout de même les participations de Steve Von Till et de deux des membres de Genghis Tron pour les morceaux « Cruel bloom » et « Wretched world », deux morceaux posés, au spleen atmosphérique, qui concluent l'album de belle manière. J'ai une préférence cependant pour la chanson « Cruel bloom » qui débute comme une chanson folk comparable à ce que fait le leader de Neurosis dans son projet solo et termine avec une envolée à la fois pesante et planante, à cheval entre le post hardcore et le heavy. On retrouve aussi avec plaisir les trois quarts de Cave In pour un morceau bien hardcore (« Effigy ») rappelant la ô combien géniale première période de ce groupe à l'avenir toujours incertain.
Cette surreprésentation d'invités ne gêne en rien l'écoute de l'album mais lui donne un côté convivial, presque fun, festif qu'on ne s'attend pas forcement à trouver chez les new-yorkais. D'autres choses choquent, au-delà d'un retour à une musique plus directe, la première étant la présence de soli carrément heavy comme sur « Wishing Well » mais aussi le hardcore de Converge fricotant avec le revival thrash et la vague Kylesaronesstodon (non, rien à voir avec le Ptéranodon des Power Rangers) sur « Dark Horse » par exemple. Ces éléments se fondent très bien dans les compositions et la personne qui découvrira Converge avec
Axe to Fall prendra son pied. Par contre, les fanatiques des précédents albums risquent d'être rebutés par ces nouveautés. C'est à eux que je m'adresse : je ne sais pas pour vous, mais j'attends d'un album de Converge un défouloir mais aussi une ambiance viscérale, celle, entre autre, des premiers albums de Cave In et du hardcore new school né au début des années 90, où des groupes de jeunots crachaient leur rage avec une telle violence que ça en devenait morbide. Jusqu'à
Axe to Fall, Converge avait réussi à garder ce fond glauque, qui lacère les côtes et met les tripes à l'air. Je ne suis pas contre les expérimentations (qui sont aussi une des marques de fabrique du groupe) mais je trouve que ces changements entament l'aura noire du groupe avec leurs sonorités entrainantes.
Qu'on soit d'accord : Converge continue de survoler la masse de groupes qu'il a influencé avec une facilité déconcertante. Cet album est une explication de plus au culte que nombreux lui vouent. Mais
Axe to Fall laisse bon nombre de craintes et de questions en suspend. Comme dit le livret de l'album avec la phrase « We may get better, we won't get well », Converge va mieux et laisse moins parler ses démons. « We won't get well »… espérons que le prochain album ne tirera pas un trait définitif sur cette affirmation. En attendant,
Axe to Fall permettra de retrouver un groupe toujours jouissif, malgré ces incertitudes.
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