Paru lundi dernier sans avoir été préalablement annoncé (enfin presque puisque le groupe avait quand même révélé un titre il y a de cela quelques semaines),
Turnstile Love Connection est la dernière petite sucrerie offerte par les Américains de... Turnstile. Bravo Captain Obvious ! Une parution pour le moins inattendue teasée à coup de publications Facebook et Instagam mystérieuses et qui à l’heure où j’écris cette chronique n’existe que dans les datacenter du monde entier. En effet, il n’a pour le moment pas été annoncé de sortie physique ce qui veut dire qu’il faudra se contenter des plateformes de streaming, de YouTube où vous pourrez y regarder ce long clip de onze minutes dirigé par le chanteur Brendan Yates (disponible ici sur votre droite) ou de ces voies détournées que vous saurez très bien trouver tout seul si comme moi vous souhaitez l’avoir partout, tout le temps.
Turnstile Love Connection ou T.L.C. est donc le genre de petite surprise à laquelle on ne s’attendait pas. Une délicate attention aussi modeste que réjouissante qui va venir nous réchauffer le coeur et nous rendre le sourire en cette période particulièrement pluvieuse et maussade. Court EP affiché à un peu plus de onze minutes, cette petite douceur offerte par les garçons de Baltimore nous propose ainsi de découvrir quatre nouvelles compositions marchant évidemment à grandes enjambées dans les traces des précédentes sorties de la formation et notamment de l’excellent
Time & Space paru il y a déjà trois ans maintenant.
Toujours aussi insaisissable, Turnstile continue d’appliquer cette formule qui a fait son succès jusque-là en mélangeant avec cette insouciance et cette légèreté qui les caractérisent Punk, Hardcore et Rock Alternatif, le tout saupoudré par quelques sonorités modernes empruntées sans gêne et avec finalement beaucoup d’adresse à des musiques plus populaires (Électro, Rap, Pop...). Un titre comme "No Surprise" aurait ainsi très bien pu servir d’interlude sur un de ces albums de Rap ou de R’n’B trustant aujourd’hui les plus hauts sommets des charts et dont les clips tournent en bouclent sur MTV où ailleurs… Entre ce synthétiseur aux notes naïves et sucrées et la voix du bassiste Franz Lyons probablement passée (avec subtilité) dans un horrible vocodeur (à moins que ce ne soit que de la réverb’ mais j’ai un doute), on s’y croirait en effet. Ce genre de sons, on va également les trouver lors des premiers instants de "Holiday" ou bien en guise d’introduction et de conclusion sur les excellents "Mystery" et "T.L.C. (Turnstile Love Connection)".
Mais si ces sonorités contribuent à cette originalité qui caractérise la musique de Turnstile, ce n’est bien évidemment pas ce qui prévaut. Ce que l’on va surtout retenir de ce nouveau EP ce sont ces compositions toujours aussi dynamiques et catchy, ces refrains et autres lignes de chant ultra mélodiques qui vous collent à la peau ("Mystery", tube imparable qui va à n’en point douter m’accompagner durant tout l’été) et qui en plus d’un sourire béa vous procurent l’irrésistible envie de danser à la manière d’un Brendan Yates tout en pirouettes et autres sauts de cabri, ces riffs toujours aussi efficaces et particulièrement entêtants ("Holiday" à 0:24, "Mystery" à 0:31), ce flow Hardcore redoutable et cette variété de tous les instants qui fait qu’aucun de ces quatre morceaux ne se ressemblent. "Holiday" et "T.L.C. (Turnstile Love Connection)" (mention spéciale pour ce break imparable et ces "Poopoopoo" qui le sont tout autant) qui s’inscrivent par exemple tous les deux dans une veine résolument Hardcore bien que l’un et l’autre propose deux approches particulièrement différentes, "No Surprise" qui prend avec ses quartes six secondes la forme d’un interlude Electro, Pop, R’n’B je ne sais quoi tout en légèreté et puis ce "Mystery" aux relents 90’s si évidents. Bref, un véritable régal du début à la fin.
Onze minutes c’est court, extrêmement court, surtout lorsque l’on prend autant de plaisir à écouter ces quelques morceaux. Alors on enchaîne les écoutes et à chaque fois on s’amuse de cette aisance qu’a Turnstile à composer ce genre de morceaux faciles car immédiats et en même temps si bien ficelés, d'une manière qu’eux seuls maîtrisent avec autant d’aisance et de décontraction. Si certains y voient un groupe capable de changer les règles du jeu et de bousculer les barrières, j’y vois surtout de jeunes musiciens talentueux, soucieux de faire ce qui leur plaît sans se préoccuper des guerres de chapelles, piochant ça et là dans des genres parfois bien éloignés les uns des autres tout un tas d'éléments capables de faire sens une fois mis bout à bout grâce à ce savoir-faire qui est le leur. Et puis oui, il y a chez les Américains cette légèreté, cette insouciance, cette énergie et finalement beaucoup d’amour à partager. Bref, après avoir écouté ce EP cent vingt cinq fois depuis sa sortie, on croise les doigts pour que ces onze minutes ne soient qu’une délicieuse mise en bouche à un troisième album que l’on espère évidemment voir débarquer très prochainement !
Par gulo gulo
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Raziel
Par Sosthène
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo