Avant que ne paraisse le mois prochain sur Daze Records (Queensway, Out For Justice, Pillars Of Ivory, Ends Of Sanity, Momentum, Simulakra...) le premier album de Pain Of Truth intitulé
Not Through Blood, permettez-moi d’effectuer un petit retour en arrière afin de braquer les projecteurs sur les débuts particulièrement encourageant de ce groupe originaire de Long Island et dans lequel on retrouve des membres et ex-membres de Hangman, Out For Justice, Buried Dreams, Ends Of Sanity et Life’s Question.
Formé en 2020 par des musiciens jouissant déjà d’une certaine expérience, Pain Of Truth va rapidement se mettre en ordre de marche afin d’écrire son histoire. Ainsi sort en juillet de la même année un premier EP intitulé
No Blame...Just Facts. Un disque qui de l’illustration aux deux typographies utilisées par le groupe new-yorkais laisse assez peu de doutes quant à ce qui attend l’auditeur une fois la touche "Play" enfoncée... En effet, entre ce doberman vraisemblablement soucieux de nous montrer la qualité de sa dentition, ce lettrage gothique utilisé pour le nom du groupe et celui bien plus moderne emprunté à l’univers du tag et du graffiti pour le titre de ce EP, on ne peut pas dire que Pain Of Truth qui, vous l’aurez deviné, verse effectivement dans la pratique d’un Hardcore métallique new-yorkais tout ce qu’il y a de plus scolaire ait cherché à brouiller les pistes d’une manière ou d’une autre.
Proposant cinq titres seulement (dont une courte introduction) pour une durée qui n’excède pas les dix minutes,
No Blame...Just Facts est un condensé de Hardcore dans l’une de ses formes les plus simples et les plus brutales. Aussi n’attendez pas de Pain Of Truth qu’il révolutionne quoi que ce soit ni même, et cela aurait été certainement plus probable, qu’il insuffle un semblant de fraîcheur à une formule déjà bien rôdée puisqu’effectivement celui-ci se contente de reprendre à son compte ce qui se faisait durant la seconde moitié des années 90 et au début des années 2000 du côté de la Big Apple.
Adepte d’un Hardcore particulièrement virile et bas du front, Pain Of Truth ne brille donc ni par l’originalité de son propos ni par ses prises de risques (puisque totalement absentes de l’équation) et encore moins par la subtilité ou la profondeur de ses textes ou de ses atmosphères. Non, l’essentiel n’est clairement pas là mais plutôt dans cette capacité à mettre tout le monde d’accord grâce à ce groove urbain absolument redoutable et à ce mélange de séquences Beatdown idéales pour s’échauffer entre personnes de bonne compagnie à coups de moulinets et autres high-kick bien placés et d’accélérations Punk aussi simples qu’entrainantes.
Épaulé par une production musclée qui régalera les amateurs de riffs parpaings et de caisse claire qui claque juste comme il faut (on pense par exemple aux premières sorties de Hatebreed ou à celles de One Second Thought) ainsi que par quelques invités de marque (Dan Seely de King Nine sur "The Test", Martin Gonzalez de Billy Club Sandwich sur "Pain Of Truth", Dominic Pabon de Simulakra, Josh Haynes de Life’s Question et Tyler Mullen de Gridiron sur "LINYHC"), Pain Of Truth ne va donc s’embarrasser d’aucune fioriture si ce n’est quelques samples bien choisis afin de planter le décor (on peut ainsi y entendre quelques dialogues de films comme sur "The Test" (A Few Good Men) ou sur "Pain Of Truth" (Public Enemies) ainsi que cette grande gueule de Connor McGregor lors d’une conférence de presse surréaliste sur l’entame bien trash talk de "LINYHC"). Bref, le groupe de Long Island va donc prendre un malin plaisir à jouer les gros bras pendant un tout petit peu plus de dix minutes, balançant ainsi avec un talent non feint quelques séquences brises-nuques particulièrement efficaces (en plus d’autres moments chaloupés) et autres passages plus rapides histoire d’apporter du rythme à l’ensemble et donc de varier les plaisirs. Certes, tout cela ne transpire pas la grosse intelligence mais au diable l’épanouissement spirituel lorsque l’on peut se foutre sur la gueule avec autant de passion et d’énergie (je vous mets au défie de ne pas broncher face à des passages comme ceux entendus sur "Pain Of Truth" à 0:28 et 1:38, "Two Choices" à 1:19 ou bien encore "LINYHC" dès 0:21).
Aussi, en attendant de reprendre une bonne taloche derrière la tête avec ce qui se profile comme étant un premier album au moins aussi réussi que ce que nous a donné à entendre Pain Of Truth jusqu’ici, on pourra continuer de se délecter de ce qui est probablement l’un des meilleurs EP de Hardcore paru ces dernières années. Encore une fois, le groupe n’a effectivement rien inventé mais l’efficacité dont il fait preuve ici à chaque instant (autant lors de ces passages les plus soutenus que lors de ces breaks particulièrement vicieux et musclés) suffit à faire de
No Blame...Just Facts un indispensable (malgré sa durée extrêmement réduite) pour tous les amateurs de New-York Hardcore qui se respecte. Oui, un indispensable, rien de moins.
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