Backtrack - Bad To My World
Chronique
Backtrack Bad To My World
Je vais être honnête avec vous, même si j’apprécie énormément Backtrack et leur New-York Hardcore à l’ancienne, je n’ai aujourd’hui pas vraiment envie de me prendre la tête sur la chronique de leur nouvel album. Ce n’est pas que celui-ci soit mauvais mais trois ans pour pondre un disque qui ne dépasse même pas les vingt minutes, je vous avoue que cela ne donne pas spécialement envie de prendre plus de temps qu’il n’en faut pour en parler. Surtout que vous vous en doutez, bien peu de choses ont changé depuis la sortie de
Lost In Life en 2014.
Intitulé
Bad To My World, ce troisième album (le deuxième pour le label Bridge Nine) est une fois de plus illustré par celui qui se nomme Spoiler. Un blaze emprunté par un certain Kevin Alen qui va alors insuffler dès l’artwork une véritable atmosphère urbaine à travers des codes empruntant autant à l’univers du Hip-Hop qu’à celui du Hardcore (le lettrage graffiti/tags, cette paire de Dunk High) qu’il va associer à des choses déjà présentes sur les précédents artworks de Backtrack (ces monstres tapis dans l’ombre, ce personnage définitivement seul contre tous...).
Et si l’artwork vous paraît plutôt familier, le constat sera également le même en ce qui concerne la musique. Sans rien changer de sa recette héritée des grands noms de la fin des années 80, Backtrack continue son petit bonhomme de chemin en reprenant les choses là où il les avait laissés il y a trois ans maintenant. Titres courts et explosifs, production abrasive, riffs nerveux, voix arrachée et vindicative, mosh-part ultra efficaces et groove typiquement new-yorkais. Une formule qui a fait ses preuves depuis belle lurette et continue de fonctionner ici sans que l’on trouve à y redire.
A mi-chemin entre les deux écoles connues (old school et new school pour ceux dont les lendemains de fêtes sont un peu compliqués), le son de Backtrack allie une approche Punk (riffs simples et efficaces, batterie hyper dynamique et entrainante, paroles fédératrices etc) que l’on trouve déjà à l’époque sur les premiers albums de Warzone, Agnostic Front et autre Gorilla Biscuits à une production beaucoup plus moderne et puissante bien plus proche de ce que l’on peut trouver dans le Thrash ou la scène Metal en général (attention, il n’est pas question ici de Crossover même si Backtrack n’hésite pas par exemple à dispenser discrètement quelques solos comme sur le très bon "Never-Ending Web"). Cette puissance et cette abrasivité vont naturellement venir renforcer l’impact de ces quelques compositions menées la rage au ventre et souvent expédiées en moins de deux minutes (à 3 ou 4 exceptions près). Et bien que calqué sur le même modèle depuis les débuts du groupe en 2007, chaque titre à le mérite d’être suffisamment court et varié (succession de séquences rapides et de mosh part) pour ne jamais lasser et ainsi donner à n’importe quel amateur de Hardcore l’envie de taper du two-step tout en cherchant à s’emparer d’un hypothétique micro histoire de poser une de ces lignes de chant que l’on aura retenu par cœur.
Bad To My World représente à peu de choses prêt tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un disque de Hardcore. Bien sur, les connaisseurs auront remarqué qu’il manque quand même ces fameux refrains et autres chœurs à la sauce Unity/Hood (à l’exception du titre "Dead At The Core") mais c’est là tout ce qui manque à Backtrack pour remplir le cahier des charges à 100%. Pour le reste, le groupe demeure fidèle à lui même avec une musique nerveuse, incisive et vindicative qui ne perd jamais son temps en chemin. Un disque sans surprise mais un album qui, malgré la durée, tient particulièrement bien la route.
| AxGxB 29 Décembre 2017 - 912 lectures |
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