"Bref, après avoir écouté ce EP cent vingt cinq fois depuis sa sortie, on croise les doigts pour que ces onze minutes ne soient qu’une délicieuse mise en bouche à un troisième album que l’on espère évidemment voir débarquer très prochainement !"
Ce petit paragraphe est issu de ma chronique de
Turnstile Love Connection publiée ici même le 2 juillet 2021. Force est de constater que nous n’avons pas eu à attendre bien longtemps puisqu’à l’heure où je rédige ces lignes, le groupe américain a déjà sorti son nouvel album depuis bientôt une semaine. Intitulé
Glow On, celui-ci est sorti le 27 août dernier sur Roadrunner Records et reprend sans grande surprise l’intégralité des quatre titres déjà présentés sur le dit EP pour un total de quinze titres et trente cinq minutes. Alors oui, c’est toujours un peu court (même s’il s’agit néanmoins de l’album le plus long jamais enregistré par le groupe) mais on s’en doutait forcément un peu non ?
Pour illustrer sobrement ce troisième album dans des teintes qui rappellent bien évidemment l’artwork du précédent EP des Américains, Turnstile a fait appel au designer pluridisciplinaire français Alexis Jamet dont l’univers s’avère bien éloigné de la scène Hardcore puisque celui-ci a notamment collaboré avec Nike, Hermès, Le Monde, Adidas, Apple, The New York Times et quelques autres grands noms de ce monde. La production est quant à elle signée des mains de Mike Elizondo, producteur de renom à qui l’ont doit notamment certains albums de Dr. Dre, Muse, Eminem, Mastodon, Maroon 5, Nelly Furtado et autres pointures de la Pop. Des choix qui peuvent évidemment paraitre surprenants mais qui ne font que souligner la diversité, le caractère insaisissable et cette volonté de sortir des carcans souvent trop réducteurs et limités qui animent la formation de Baltimore depuis maintenant plusieurs années.
Sa recette, Turnstile l’a développé sur la base de ce postulat. Certes, les débuts du groupes ont été très fortement marqués par les origines Hardcore de chacun de ses membres mais très vite la formation est allée voir ailleurs, piochant ici et là, dans la Pop, le Rock, le Rap, le Nu Metal, etc, divers éléments afin d’enrichir sa musique et de surprendre l’auditeur quitte à en perdre quelques uns au passage. Un choix qui jusque-là à toujours réussi à Turnstile déjà parce qu’il faut dire ce qui est, ses deux premiers albums sont tout simplement excellents. Ensuite parce que le public n’a jamais été aussi enthousiaste à leur propos que depuis que le groupe s’amuse à toucher à tout sans néanmoins perdre de vue cette base Punk / Hardcore dont est d’ailleurs issue encore aujourd’hui l’essentiel de son auditoire. Néanmoins, on l’a vu brièvement avec
Turnstile Love Connection, le groupe n’en a pas tout à fait fini avec l’exploration auditive.
S’il conserve évidemment ce qui fait le sel de la formation depuis maintenant quelques années (cette fibre Punk / Hardcore mélangée à des éléments empruntés à droite et à gauche),
Glow On n’en reste pas moins un album empreint d’une certaine fraîcheur dans la mesure ou, encore une fois, Turnstile n’a pas hésité à expérimenter (ces diverses sonorités Electro / Pop plus ou moins discrètes sur des titres tels que "Mystery", "Blackout", "Alien Love Call (featuring Blood Orange)", "Dance-Off", "No Surprise" ou "Lonely Dezires (featuring Blood Orange)" ou délicieusement eighties comme sur "New Heart Design") ou faire appel à quelques musiciens extérieurs tels que l’artiste anglais Blood Orange sur "Alien Love Call" et "Lonely Dezires" ou le guitariste américain Julien Baker sur "Underwater Boi" histoire là encore d’apporter un poil de nouveauté à sa formule. Le souci qui à ce stade n’en est pas encore vraiment un (en tout cas en ce qui me concerne) est que ce troisième album, s’il garde cette attitude positive, ce flair incroyable, cette décontraction et cette aisance insolente et cette dynamique de tous les instants, commence à prendre des allures de super-production Pop qui me font un peu craindre pour la suite. À titre d’exemple, si ces deux collaborations avec Blood Orange sont plutôt réussies, j’avoue que ce n’est pas vraiment ce que je veux entendre sur un album de Turnstile... De la même manière, même si
Glow On continuera de régaler les amateurs de sonorités 90’s dont je fais parti, je trouve que l’album n’a pas tout à fait le même mordant qu’un
Time & Space ou qu’un
Nonstop Feeling à cause justement de ces sonorités Pop synthétiques un peu trop faciles et mainstream qui à petites doses ne me gêne pas outre-mesure mais soulignes une orientation qui à terme pourrait vraiment ne plus me convenir...
Alors on n’en est pas encore là et
Glow On reste malgré tout un album extrêmement réjouissant avec encore une fois tout un tas de morceaux toujours aussi cool capables de vous mettre la banane en un seul claquement de doigts. Je pense notamment à ces quelques morceaux issus du EP
Turnstile Love Connection qui ne sont pas loin d’avoir ici ma préférence. Pour autant, des titres tels que "Blackout", "Don’t Play", "Underwater Boi", "Humanoid / Shake It Up" ou "Fly Again" prouvent encore une fois que Turnstile est un groupe définitivement à part au sein de cette scène Hardcore à laquelle il restera associé quoi que tous les grincheux peuvent en dire, un groupe effectivement peu soucieux des codes et toujours aussi à l’aise lorsqu’il s’agit de mélanger les genres et de glisser au passage ce riff, ce break ou ce refrain auxquels on ne peut résister et où on finit toujours par se dire
"ah ouais, putain, ça tue" !
Après cette excellente mise en bouche que fût
Turnstile Love Connection, j’avoue que j’attendais un tout petit peu plus de ce nouvel album. Car même s’il ne déçoit pas, il faut bien avouer que je le trouve en effet un petit peu moins percutant, réjouissant et léger que ces deux prédécesseurs qui avaient su faire l’unanimité chez moi. Cela en grande partie parce que j’y trouvais davantage d’éléments empruntés à ces musiques des années 90 si chères à mon petit coeur de quarantenaire. C’est toujours le cas sur
Glow On mais celles-ci sont dorénavant diluées dans des sonorités Electro / Pop sympathiques mais tout de même un poil putassières. On verra ce que le groupe nous réserve pour la suite mais à titre personnel j’espère qu’il n’ira pas franchir d’autres barrières du même genres auquel cas notre histoire d’amour pourrait malheureusement en rester là... En attendant, je ne boude pas mon plaisir pour autant et comme toujours avec le groupe, j’enchaine les écoutes le sourire aux lèvres. L’été n’est d’ailleurs pas encore terminé !
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