Alors que je me remets à peine de la sympathique claque infligée par la découverte de
LEVITH, je m’étais presque auto-convaincu que peut-être qu’en fait j’aimais réellement le
metalcore et que tous mes dénigrements passés n’étaient en fait qu’une vile façade de convenance afin de ne pas passer pour un pignouf auprès de mes fiers camarades. « Et si… » me disais-je
in petto, et c’est ce doute qui me rongeait qui m’a amené à me pencher sur «
Dark Myth », deuxième EP de
MARCH OF SCYLLA. A mon avis, il ne s’agit sans doute pas d’une référence au rappeur belge né le 14 octobre 1980 à Bruxelles mais plutôt à la nymphe de la mythologie grecque changée en monstre par ce bon Circé. Je peux me tromper évidemment…
Alors déjà, esthétiquement, le groupe frappe fort. Je trouve la pochette incroyablement belle et, une chose est sûre, elle me donne irrémédiablement envie de passer à l’écoute même si les influences annoncées ne me disent rien qui vaille :
THE OCEAN,
ARCHITECTS,
BLEED FROM WITHIN…
A priori pas mon truc, c’est net. Ainsi, je suis mis face à un dilemme. Pour une première apparition sur la scène hexagonale, les musiciens démontrent un savoir-faire indéniable à tous les niveaux (mastering signé
Francis Caste, composition, exécution) et je ne serais d’ailleurs pas surpris d’apprendre qu’il ne s’agit pas du tout de leur première expérience de groupe (« ramène toute la troupe » aurait ajouté ce facétieux Fuzati dans son featuring avec Teki Latex) mais, puisqu’il en fallait un, je n’arrive pas à accrocher à ces compositions presque trop propres, trop lisses. Pourtant les guitares sont puissantes, plutôt techniques, il y a de nombreux arrangements frôlant le symphonique et la voix meuglée est d’une efficacité à toute épreuve. Hélas, on n’échappe pas à de trop nombreux passages en chant clair dont décidément l’époque actuelle peine à se débarrasser. Pourtant, sur la photo, je vois bien que ce sont des barbus, des gaillards, ça ne colle pas du tout avec ces refrains que j’imaginerais plutôt chantés par un petit être fébrile et blafard. Mais, encore une fois, ce sont certainement mes préjugés qui parlent, aussi préciserai-je que le vocaliste est toujours dans la justesse, totalement à l’aise quel que soit le registre.
Du côté des musiciens, j’ai déjà à peu près tout dit : c’est parfaitement en place, les compostions ne laissant pas de place à des solos démonstratifs. L’auditeur prend donc sa ration de rythmiques saccadées, de breaks, avec une dimension progressive du fait de l’adjonction des claviers, utilisés ici à bon escient et toujours avec parcimonie. C’est peut-être trois fois rien mais ils suffisent pour faire basculer
MARCH OF SCYLLA du camp des formations « quelconque » au camp des « intéressant avec fort potentiel », ce qui constitue tout de même une sacrée différence au moment de démarcher des maisons de disques.
Ma conclusion semble couler de source. Sans apprécier le genre, je ne peux que reconnaître les très nombreuses qualités du quatuor : richesse de l’écriture, sens des arrangements, professionnalisme, nous sommes clairement loin de la maquette enregistrée au fond du placard à balais. En plus, on reste sur un niveau de violence acceptable, le propos étant davantage
metal que
core au sens où dans ce genre de disque c’est souvent ce dernier qui est responsable de la présence des éléments musicaux les plus mièvres. Enfin, il y a la technique impeccable de chacun des protagonistes, tous ces éléments mis bout à bout faisant de «
Dark Myth » un premier jet tout ce qu’il y a de respectable, bien que perfectible. Quoi qu’il en soit j’encourage les amateurs à écouter, histoire qu’ils se fassent leur propre opinion, n’étant probablement pas le plus objectif des auditeurs.
Par Keyser
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène