Coffin Mulch - Spectral Intercession
Chronique
Coffin Mulch Spectral Intercession
Après un premier Ep fort sympathique et prometteur
(« Septic Funeral ») il était temps pour la formation de Glasgow de revenir aux affaires de la meilleure des manières, et cela est enfin arrivé avec la livraison de ce premier opus qui ne va pas dépareiller par rapport à la précédente sortie, et ce malgré l’arrivée d’un nouveau guitariste qui a cependant rapidement trouvé ses marques. Car aucun changement musical n’est à l’ordre du jour et c’est tant mieux, vu que le quatuor évolue toujours dans un vieux Death à l’ancienne qui sent autant la Floride que la Suède... mais aussi le voisin et rival Anglais, le tout avec un gros côté Punk et crasseux. En effet ça joue encore une fois sur une musique primitive à souhait qui côtoie une vision pure et intègre du genre, et se voit agrémentée de relents Sludge délicieux et massifs qui dégoulinent de graisse et d’humidité pour amener une touche humide locale typique des Highlands. Porté par une durée générale assez courte (et qui évite ainsi le sentiment légitime de redondance) cet album va d’entrée dévoiler une de ces facettes les plus dépouillées via « Spectral Intercession » tout en vitesse quasi-constante, d’où émerge une radicalité imparable et particulièrement burnée où la guitare basique et la batterie hypnotique donnent l’envie d’en découdre autant dans la rue que dans la fosse de concert.
Car tout ici sent la rue, les lames qui brillent dans la nuit, les perfectos souillés et la bière chaude dégueulasse achetée pour une bouchée de pain... et ça n’est pas l’ultra-court « In the Grip Of Death » qui nous fera penser le contraire, car ici ça tabasse sec majoritairement (même si ça trouve le moyen de ralentir un soupçon) et montre une vraie violence instinctive où les crêtes sont de sortie à l’instar du tout aussi virulent et dépouillé « Fall Of Gaia », qui voit néanmoins l’ajout de passages mid-tempo impeccables pour secouer la tête. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de cette galette vu que malgré sa simplicité dans l’écriture comme dans l’exécution le combo n’hésite pas à intégrer des éléments plus lourds, histoire de densifier son écriture et éviter de tomber dans la linéarité... le tout en ajoutant de la noirceur supplémentaire, dégoulinante de peur et d’angoisse. C’est le cas de « Into The Blood » qui voit la rythmique sacrément ralentir entre deux plans enlevés et cela va encore s’amplifier dès la plage suivante avec « Mental Suicide », qui lorgne carrément vers le Doom tout en n’oubliant pas d’exploser quand il le faut avec quelques courts blasts bien calés dans un océan massif et obscur, d’où émerge des inspirations proches des premiers BLACK SABBATH. Si l’on avait déjà pu remarquer cela sur sa précédente sortie le groupe a ici visiblement refait une cure d’Ozzy Osbourne et ses compagnons historiques, vu qu’on en retrouve quelques bribes sur le suffocant « Infernal Mass » qui joue le grand-écart en s’alourdissant encore plus massivement pour mieux densifier la machine. Et tout cela sans compter la conclusion intitulée « Eternal Enslavement » sale au possible et dégoulinante de bridage, mais qui voit quand même quelques accélérations retentir ici et là pour finir de convaincre les derniers résistants et sceptiques.
Si le martial « Gateway To The Unseen » va se montrer un peu en dessous du reste (de par son côté répétitif et moins inspiré) il n’en reste pas moins qu’on est en présence d’un enregistrement de très bonne tenue, avec une production brute au son très live qui lui sied à ravir et met en avant le gras omniprésent et qui suinte par tous les pores. Du coup sans être véritablement transcendant (ça reste quand même assez prévisible et interchangeable) on se laisse quand même prendre au jeu de ces influences anciennes (des 70’s aux 90’s), où l’on a par moments le sentiment qu’elles auraient pu parfaitement se caler comme bande-originale des films de la Hammer... entre Christopher Lee sapé en Dracula et Peter Cushing en Sherlock Holmes. Faisant le boulot tranquillement avec facilité et un sens inné d’un certain groove l’entité livre une réalisation sympathique qui s’écoutera facilement autant en dilettante qu’avec attention, à défaut d’être marquante vu que ça reste quand même de la deuxième division certes agréable mais encore trop juste pour espérer mieux actuellement et ainsi passer un cap. Néanmoins il serait dommage de ne pas donner sa chance aux Ecossais qui ont des arguments à faire valoir et savent comment faire sonner correctement leurs compositions remplies d’énergie comme de noirceur (qui donnent autant envie d’en découdre que de secouer la tête comme un forcené), et dont l’alternance régulière finira de convaincre les ultimes réticents amateurs de bon son sans prétention ni prise de tête... ce qui est totalement le cas ici et personne ne s’en plaindra.
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