Ancestral Blood - Forgotten Myths and Legends - Chapter 1
Chronique
Ancestral Blood Forgotten Myths and Legends - Chapter 1
Bon, il va falloir d’abord faire attention à ne pas se tromper dans le nom du groupe. Il s’agit bien d’ANCESTRAL BLOOD, et pas ANCESTORS BLOOD. Ce dernier, finlandais, nous a enchanté de son black « pagan dépressif » le temps de trois albums entre 2008 et 2016 avant de splitter en 2022. Le premier est par contre américain, il est passionné par le fantastique et il officie dans le black metal symphonique plutôt grandiloquent. C’est ANCESTRAL BLOOD ! C’est avant tout la formation de Verigo, italien établi aux Etats-Unis. Il avait créé ce projet il y a déjà de longues années, mais ce n’est que récemment qu’il a pu le mettre véritablement en marche, accompagné de 3 compagnons de route : Void à la batterie, Hepar à la basse, Circe aux vocaux harsh. Et ce qui pourrait en surprendre certains parce que son timbre ne le laisse absolument pas deviner, c’est que Circe est une femme. C’est elle qui s’occupe également des (rares) vocaux féminins. Le leader, quant à lui, s’occupe du reste : vocaux, guitares, claviers, composition…
Et ce petit beau monde propose en 2023 son premier album, déjà annonciateur d’un suivant puisqu’il s’appelle Forgotten Myths and Legends - Chapter 1. Et sincèrement, c’est un album très surprenant, dans le bon sens du terme. Et surprenant à répétition, parce qu’il mélange des éléments variés qui le rendent difficile à lire. Et vraiment il y a des changements tout au long de l’opus sur tous les plans ! Les thématiques, le style, le chant, les durées des pistes... Rien n’est jamais figé ni prévisible avec ANCESTRAL BLOOD. Le premier morceau s’intéresse au dieu grec du feu, Hephaestos, mais c’est une composition éclair ultra survitaminé d’à peine 2 minutes, avec des vocaux harsh qui hurlent dès la première seconde et des instruments aux mélodies déchainées. Très mélodico-épique défoncé. Le titre suivant ne va pas vraiment se calmer, mais au contraire confirmer la hargne conquérante de la formation, et son goût pour les passages instrumentaux aux inspirations heavy : sur 5 minutes, les trois dernières ne comptent pas une seule voix, ce sont les instruments qui font le spectacle. Et ensuite, on part dans le ciel, avec le morceau « Sky Fortress of Wizardry », qui porte bien son nom vu qu’il rajoute des éléments progressifs plus prononcés. Il y a un petit arrière-goût de NACHTMYSTIUM, impression renforcée par des vocaux black bien raw et purs. Il est suivi d’un intermède acoustique « pagan et nature » de 40 secondes, et enchaîné par un morceau qui va amener un autre gros bouleversement : « Through the Enchanted Forest of Illusions » reprend les éléments symphoniques et mélodiques des premières pistes mais avec de nouveaux timbres. Et ces nouveaux timbres sont totalement empruntés à ceux de Dani de CRADLE OF FILTH ! Vous vous souvenez des deux voix principales qu’il utilisait sur Dusk and Her Embrace ? Et bien ce sont celles-ci : une voix qui déclame gravement, une autre qui hurle dans les nasales. Impossible de ne pas y penser !
A partir de là, les éléments principaux sont apparus et vont s’entremêler sur les 5 titres restants, mettant l’accent tantôt sur l’un d’eux, tantôt sur un autre. Et ça fonctionne vraiment bien ! Le groupe se compare à des formations telles que ISHTAR, ISVIND, ARTHEMESIA, VORDVEN, TROLLHEIMS GROTT, RINGNEVOND, SUMMONING et WINDIR, mais alors que je n’ai rien ressenti de ces deux derniers, c’est plutôt un mix black / heavy / progressif, voyageant entre les univers de NACHTMYSTIUM et CRADLE OF FILTH qui a résonné dans mon cerveau. C’est une belle surprise, mais qui sera sans aucun doute qualifiée de kitch par les chagrins...
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