Saille - Ritu
Chronique
Saille Ritu
Le black belge se résume pour beaucoup à ENTHRONED et c’est vrai que peu d’autres groupes sont parvenus à vraiment percer. LUGUBRUM ou CULT OF ERINYES ont certes signé chez Those Opposed Record et Les Acteurs De L’Ombre mais ils n’ont pas vraiment acquis une grosse renommée. Il est même difficile de citer du tac au tac plus de 5 groupes de cette nationalité et je me demande si on ne connaîtrait pas encore plus de groupes suisses : CENDRES DE HAINE, UNHOLY MATRIMONY, DARKSPACE, BORGNE, HELSLAKT, DEKADENT AESTHETIX... Ah mais ne vous méprenez pas, je n’essaie pas de descendre la scène belge, je me pose juste des questions sur la distribution du black venu de ce pays ! Parce que finalement il y a des choses intéressantes en Belgique et GORATH ou GRIMFAUG mériteraient d’être mis plus en avant. Alors pour prouver que la faute n’est pas celle des webzines nous allons maintenant nous pencher sur SAILLE, groupe formé en 2009 autour de 6 membres tous expérimentés puisqu’ils appartiennent à d’autres entités, pas nécessairement liées au BM. On trouve ainsi le batteur d’IN-QUEST (death progressif), le bassiste et un guitariste de FLESHMOULD (death technique), le claviériste de MORTIFER (BM sympho) ou encore l’ancien chanteur de NATAN (pagan BM). Et si cette troupe s’est réuni, c’est pour opérer dans un style considéré comme mort depuis déjà quelques années par une majorité du public: le black sympho !
Mais non, restez là ! SAILLE n’est pas une copie des vieux CRADLE OF FILTH ou DIMMU BORGIR. Il est moderne et n’a pas grand chose du black sympho des années 90 : pas de vieux synthé, ni de vocaux féminins à tout bout de champs, ni des ambiances de château hanté. S’il faut faire des rapprochements, ce sera plutôt avec des groupes qui tentent de poursuivre le travail d’EMPEROR et ajoutent de la complexité à leurs compositions, parfois au détriment de l’efficacité. Les 9 titres de ce deuxième album, qui se cachent derrière une magnifique pochette réalisée par le polonais Michal Karcz, rappellent aussi bien LOVE LIES BLEEDING, UNHOLY MATRIMONY, VULTURE INDUSTRIES, CARACH ANGREN que WINTERBURST. Avouez que c’est varié même si la famille musicale est proche ! C’est que SAILLE ne reste jamais planqué derrière une ambiance particulière et tend plutôt à toucher à tout. Les avantages sont bien entendu que rien n’est lassant et que chaque écoute peut apporter son lot de découvertes, le désavantage est quant à lui un manque de cohésion globale. Difficile finalement de décrire une « patte » SAILLE, et les morceaux n’ont en commun que le goût pour la rapidité d'exécution entrecoupée de soli et breaks aux saveurs à chaque fois différentes. Sur un morceau le black sympho sera saupoudré de pagan, sur un autre ce sera de vicking, sur un autre encore d'expérimentations ou d'ambiances spatiales...
La production, les arrangements et l’équilibre entre chaque instrument sont bons. Les claviers sont employés intelligemment et de façon « actuelle », c’est à dire qu’ils apportent de la puissance et de la tension, sans jamais sonner Bontempi. La durée des morceaux est aussi idéale avec une moyenne en dessous des 5 minutes. Le groupe propose une musique riche mais ni lourde ni difficile à digérer. Le travail réalisé est alors quasiment irréprochable. On notera juste que des influences death sont parfois inutiles. Vu le line-up c’était prévisible, comme lorsqu’Eric Peterson (TESTAMENT) s’était mis au black avec DRAGONLORD.
En ce qui concerne les vocaux, c’est un peu le même souci : ils sont maîtrisés mais un peu trop graves, un peu trop à la limite du death et transmettent peu d’émotions. Heureusement, il y a quelques textures différentes par moment qui parviennent à relancer les ambiances et surtout des choeurs, masculins et féminins. Ils sont très efficaces mais tellement peu employés ! Le chant féminin sur le morceau « Runaljod » est tout bonnement divin, délicieux comme dans un vieux ANTHEMON ou SYLPH... On regrette de ne pas en trouver un peu plus...
Bien que Ritu soit un album avec des imperfections, il est réussi et montre encore une fois que le black sympho n’est pas totalement mort. Il fait passer de bons moments et fait voyager l'esprit durant 48 minutes qui passent bien rapidement...
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