Ce ne sont pas nécessairement les groupes qu’on attend le plus qui sont les plus actifs. C’est ce que je me suis dit en voyant
SAILLE sortir un nouvel album, le troisième après
Ritu, paru en janvier 2013. Non pas que je ne les aime pas, mais tant d’autres nous font patienter depuis bien plus longtemps qu’une année et 9 mois...
SAILLE y parvient donc, et de belle manière puisque la qualité de ce nouvel opus n’a rien à envier au précédent. La qualité est toujours au rendez-vous avec une musique encore une fois à l’image de la pochette : c’est beau, c’est travaillé, cela fait rêver en évoquant un monde imaginaire à la fois merveilleux, mystérieux et légèrement angoissant. Bon, il faut reconnaître que c’est un peu trop synthétique et que cela manque de naturel, mais c’est secondaire.
Avant de poursuivre le parallèle entre la musique et la pochette, petit rappel sur le style,
SAILLE évolue toujours dans un black sympho hérité directement d’
EMPEROR légèrement arrosé d’influences de
DIMMU BORGIR, fleurissant de quelques humbles recoins. Nous sommes loin du black sympho « cliché » ponctué de vocaux féminins et imbibé de claviers cheap balancés par des apprentis Mozart du metal. Ce n’est donc pas réservé aux amateurs de vieux
CRADLE OF FILTH,
ABYSSOS ou
ANCIENT, mais bien plus à ceux de
CARACH ANGREN. Et c’est vrai qu’il y a beaucoup de similitudes. La musique est ici moins théâtrale mais l’approche se ressemble. La technique tient une bonne part, il y a des efforts constants pour garder l’auditeur attentif et les détails sont nombreux. Pour faire simple, c’est du black sympho « appliqué » qui a la classe.
Il n’y a aucune simplicité ou mélodie du pauvre à déplorer tout le long des 9 nouveaux titres. Les astuces pour éviter la monotonie sont nombreux, comme les vocaux narrés et les samples ajoutés sur « The Great God Pan » ou encore les chœurs pagan à la
BELENOS sur « Aklo ». Les claviers quant à eux sont très bien employés. Ils prennent la plupart du temps des airs orchestraux idéalement dosés, ne devenant pas trop pédants et ne tirant pas trop la couverture vers eux (« Eater of Worlds »).
Les qualités sont nombreuses et surtout évidentes, irréfutables à moins d’être un détracteur du style, mais la perfection n’est pas encore atteinte. Avant tout c’est dû au fait que tout est bien trop carré, millimétré et réfléchi. Les titres manquent de folie et on aurait aimé être plus pris au cœur. On a l’impression que la récitation est trop parfaite. Alors c’est vrai qu’il y a bien certains passages qui parviennent à intégrer une bonne fragilité mais on en attendait plus. C’est le cas de « Cold War » et de sa mélancolie, qui ne dure que quelques secondes mais vient redonner tout son sens à la déferlante d’agressivité et de haine qui la suit. On ressent alors des émotions plus variées, plus prenantes et c’est dans ces moments que
SAILLE atteint des sommets.
C’est encore un bon travail des Belges et les amateurs de black sympho moderne qui a gardé sa fierté et avance la tête bien droite devraient être satisfaits. Ceux qui rigolent rien qu’en lisant le mot « sympho » devraient aussi y jeter une oreille car il y a une chance pour qu’ils revoient leur jugement hâtif.
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