Morta - La España negra
Chronique
Morta La España negra
Est-il nécessaire d’écouter cet album pour connaître son contenu ? Pas nécessairement, c’est vrai. De savoir qu’il est signé sur Signal Rex et qu’il est espagnol suffit pour déjà entendre son black metal diaboliquement trve. En plus, il s’appelle MORTA et son visuel est un dessin en noir et blanc parfaitement clair sur le message anti-chrétien. C’est donc limpide comme de l’eau de roche, et on ne s’attend à aucune surprise. On s’attend à une nouvelle entité venue du sud de l’Europe, prête à rejoindre l’armée des groupes espagnols désireux de maintenir le black metal à son état presque originel.
Alors quoi ? Pas besoin de l’écouter puisqu’on sait déjà ce qu’on va y trouver ? Ah non, ce n’est absolument pas ce que j’insinuais. Ce n’est pas parce que l’on voit sur un menu un plat que nous connaissons bien que nous décidons de ne pas le déguster. C’est juste l’élément de surprise qui ne sera pas au rendez-vous, mais le plaisir du goût ne manquera pas à l’appel. MORTA est lisible avant même de l’écouter, mais il est suffisamment efficace pour se passer avec plaisir. Surtout que si l’on avait compris qu’il allait nous plonger dans les Ténèbres, on ne pouvait pas non plus deviner quelle position il allait adopter. Serait-il le serpent glacé et rampant ? Serait-il l’homme perdu et torturé ? Serait-il le démon surexcité et bondissant ?
C’est ce dernier qui est sans doute le plus représentatif des ambiances de ces 8 pistes. La España negra nous plonge dans le noir, mais elle n’en est pas moins conquérante, avec des compositions survoltées qui enflamment chaque recoin. On est plus proche d’un PROFANATICA qu’un BLACK CILICE, avec des mélodies revanchardes et impitoyables. Le black metal est vraiment très chaud ici, et il vient directement brûler l’âme de l’auditeur. Le groupe est véritablement possédé, habité par l’esprit du black sans concession. Ceux qui reprochent telle ou telle évolution, tel ou tel apport à un style qui ne le mériterait pas, sont invités à prendre leur place pour intégrer la horde de MORTA. Mais qu’ils ne viennent pas se plaindre ensuite d’un manque de nouveauté. Qu’ils ne reprochent pas à ce démon d’emprunter les mêmes routes que celles déjà parcourues. Ou alors qu’ils se passent en boucle « Leyenda negra del tiempo » qui est un instrumental à la guitare dans un esprit presque flamenco. C’est juste 2 minutes sur les 38 totales... Ou alors qu’ils restent sur « Mi invierno eterno » qui emploie à la place des vocaux guturaux habituels un choeur qui m’a rappeler NYDVIND... Pas pour grand chose, et pas musicalement, mais ça me l’a rappelé...
Du coup, ce premier album atteint ses objectifs. Il joue avec sincérité et recrée des ambiances bien maîtrisées. Il y a sans aucun doute encore de la marge pour proposer quelque chose de plus puissant, qui vienne nous remuer encore plus fort, mais c’est suffisant pour s’offrir une petite plongée dans les noirceurs de notre monde.
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