S’il y a un musicien qui a vite su (ou pu) se remettre en selle après la fin de
THE LAST EMBRACE (que les amateurs de
prog metal connaissent peut-être), c’est bien
Olivier Dubuc. Depuis, il multiplie les collaborations Live et les projets musicaux :
THROANE,
OVTRENOIR,
MAUDITS,
KRV… Globalement, uniquement des formations à dominante
black metal donc (si ce n’est celle qui a la poisse), soit une évolution qui pourrait de prime abord paraître surprenante pour un guitariste issu de la scène
prog, mais qui trouve une forme d’aboutissement aussi logique qu’extrême dans «
Supplices », le premier EP de
ZËLOT créé en compagnie de
Nicolas Zivkovich, également actif au sein de
KRV,
DDENT ou encore
FIEND, des groupes qui sont eux plutôt orientés
doom stoner. Putain que cette phrase est longue, je n’en voyais pas le bout.
Afin de mieux goûter la saveur belliqueuse de ce disque, il faudrait déjà commencer par jeter un coup d’œil aux traditionnels remerciements : que des formations et des albums qui ont marqué de leur empreinte le
black des années 90 (je ne vais pas tous les nommer ici, ce serait indigeste). Cela pose ainsi les bases des ambitions musicales du duo. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet et de se pencher sur ces quatre compositions, je vais d’abord dire un petit mot sur l’artwork de
Guillaume Ringaud qui est tout simplement sublime, l’écrin parfait. Ce Faune, ces volutes, cette âme tourmentée, tout donne envie de posséder l’objet et de se plonger rapidement dans l’écoute. Dans tous les cas, c’est clairement la première très grosse réussite de ce projet dédié à l’art noir, le genre d’illustration qui marque les rétines, dont on se souvient longtemps et qui ne peut augurer que du bon.
La seconde chose c’est qu’avec le passif de ces deux musiciens, j’avais peine à croire (à tort je le reconnais) qu’ils parviendraient à accoucher d’une musique qui soit résolument
black (sans même parler de « true »), se détachant totalement des aspects
post présents dans leurs autres travaux. Hé bien c’était une belle erreur de ma part car «
Supplices » se révèle comme un pur (et dur) hommage aux scènes suédoises et norvégiennes, brut sans être cru, efficace sans être simpliste, cohérent sans être répétitif et déjà doté d’une putain de bonne ambiance oppressante. Une réussite ? Cela y ressemble fort, même si elle ne saurait encore être totale compte-tenu de la faible durée de l’ensemble.
« Liquid Abyss » ôte immédiatement tout doute potentiel à l’auditeur : c’est une agression directe faite de blasts (à ce titre,
Christophe Hiegel abat un très gros boulot pour dynamiter les titres) et de chant possédé sur fond de riffs rapides typiques du vieux
black metal, une recette certes éculée mais qui fonctionne ici pleinement d’autant que les guitares n’hésitent pas à partir sur des harmonies à deux voix pour le moins séduisantes, de celles qui donnent envie de profiter d’une nuit chaude avec un affriolant succube.
Après un démarrage aussi vindicatif, « Chrysalide » laisse à penser que nous allons pouvoir respirer un peu du fait de son introduction acoustique mais l’accalmie est bien vite remisée aux oubliettes et l’auditeur replonge aussi sec dans les tourments et les supplices, les fameux pleurs et autres grincements de dents si chers à Luc (ou à Matthieu ?). Les deux morceaux suivants, « Splintered Soul » et « Skogen Ende » n’apportent pas grand-chose de plus au ressenti global si ce n’est la confirmation d’un talent assez évident pour recracher des influences enfouies au plus profond et exprimer les pulsions les moins avouables. Il y a un riffing, une atmosphère, un placement vocal, des changements de tempos qui pourraient faire de
ZËLOT un sérieux outsider de la scène extrême hexagonale. Et si ce n’est une production peut-être un peu trop étouffée, il va falloir que cet amuse-gueule soit rapidement suivi d’un plat complet car, en tant qu’auditeur, je reste sur ma faim : j’ai envie d’en entendre plus, d’en voir plus, tout en me demandant si les deux compères auront l’inspiration suffisante pour dépasser le stade de la catharsis.
En résumé, même si ce nouveau groupe ressemble pour l’instant davantage à un moyen pour les deux musiciens de centraliser leur goût pour le vieux
black et par conséquent de pouvoir écrire une musique qui ne soit pas hybride, ils donnent néanmoins suffisamment d’arguments forts en leur faveur pour que l’on espère que cet énième projet parallèle n’en reste pas là. Dit autrement, maintenant que les préliminaires sont terminés et que l’on a un peu joué à touche-pipi, il va falloir assumer en allant au bout de la démarche, par exemple en sortant un LP ou en faisant quelques concerts, ce ne serait pas superflu. Bien entendu, un t-shirt avec la pochette serait un plus indéniable, d’autant que le logo est lui aussi classieux en diable. A bon entendeur…
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