Aurait-on enfin trouvé l’équivalent hexagonal à feu
SUBROSA ? Nous n’y sommes pas encore mais
BLACK BILE va montrer suffisamment de belles choses au cours de son premier album «
L’oratoire » pour que l’on se pose sérieusement la question.
L’aventure des Lorientais a commencé en 2019 avec la sortie en indépendant de l’EP «
The Substance », elle se poursuit désormais au sein du label
Frozen Records, qui s’occupe également d’
EPECTASE et de
NATURE MORTE. Mais point de
black metal ici, le quintette évolue dans un registre
doom stoner un peu
post rock qui ne dédaignerait pas les vocaux criards des genres plus extrêmes.
Premier atout majeur, la chanteuse
Romane Ripnel n’en fait pas des caisses : elle a une voix sobre, dans la lignée d’une
PJ Harvey qui serait passée par une phase adolescente d’
heavenly voices lorsqu’elle est en voix claire et d’une
Eurogirl (
MONARCH!) en ce qui concerne les hurlements. Cette alternance entre langueur et horreur fait tout de suite la différence tant elle bonifie les titres et les habille d’un voile sombre suggestif. Car sans cela, les six compositions me feraient le même effet qu’un
« Nightime Birds » : un disque qui serait juste moyen sans le talent de sa frontwoman.
En même temps, je suis conscient d’être un peu dur avec les musiciens accompagnant
R.R. car ils ne sont pas de simples faire-valoir, c’est juste que le chant ne leur laisse que peu de place pour s’exprimer. Musicalement, les compositions, très contemplatives, parviennent à trouver un bon équilibre entre les moments plombés propres au
doom, quelques accélérations finalement proches d’un
black metal rustre et les phases aériennes du
post, tout cela s’harmonisant bien du fait de l’homogénéité de l’atmosphère dégagée par «
L’oratoire ». A l’image de la pochette et des clips, une musique en noir et blanc jauni, raffinée mais faisant davantage appel aux corps qu’à l’esprit (les danseurs d’« Ephialtes » et d’« Antephialtes »), faite pour sublimer les instincts plutôt que les abaisser.
Ce premier album peut donc être vu comme une sacrée performance tant il est déjà maîtrisé et sûr de son propos. Un soir de pluie, quelques bougies, «
L’oratoire » en musique de fond.
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